Entre Mission Impossible et moi, c’est une histoire bien
peu passionnante. La série, je n’en ai jamais vu une minute et je m’en fous.
Les films, je les ai regardés avec intérêt, mais sans rien attendre de plus
qu’un divertissement d’action à chaque fois. Le premier est cool, notamment
grâce à Jean Reno et Jon Voight. Je l’ai revu il y a quelques mois et il n’est
pas bien marquant quand même (c’était aussi l’époque déroutante où Tom Cruise
et Bruce Willis avaient le même doubleur français, donc revoir ça plus de 10
après est perturbant). Le II est cool aussi, mais ça fait tellement longtemps
que je ne l’ai pas revu qu’il faudrait que je me le remate pour en être sûr
(même si dans mes souvenirs, ce jeu constant de faux-semblants avec les masques
est prenant). Le III par contre, beûrk. Un JJ Abrams en mode « Lost »
qui nous sort un scénario faussement alambiqué avec des coups de traître qui
sortent sans prévenir de son chapeau, bof. Même si Philip Seymour Hoffman est
très bon en méchant, et que nous avions droit à la participation de Simon Pegg
aka Benji Dunn. Dunn qui est depuis devenu agent de terrain, et dont le
personnage va être une des attractions principales de ce 4ème volet,
mais pas seulement. Explications…
Au ciné, j’avais trouvé ce Mission Impossible : Ghost Protocol tout à fait
excellent, et à la revoyure il ne baisse pas en intérêt, mieux encore il se
bonifie et se révèle comme un des meilleurs blockbusters « à agents
secrets » de ces dernières années. Après un III trop bordélique, Ghost
Protocol revient déjà à un scénario plus simplifié. En mission en Russie,
l’équipe de MI se fait doubler par un terroriste qui en faisant exploser une
partie du Kremlin, créé un début de tension entre les USA et la Russie, tout en
faisant dissoudre l’organisme Mission Impossible qui est totalement discrédité.
Ethan Hunt (Tom Cruise) et ses nouveaux partenaires de jeu vont devoir recoller les bouts en
partant en chasse du terroriste « Cobalt », bien déterminé à faire
tout son possible pour envoyer un missile nucléaire sur les US. La team MI doit
donc intervenir sur les intermédiaires pour mettre les projets de Cobalt à mal,
et va devoir passer par un gratte-ciel de Dubaï et une réception sélect en
Inde. On passe donc encore par les 4 coins du monde, dans un film au rythme qui
ne faiblit pas une seconde. Le film est d’ailleurs divisé en 4 parties bien
distinctes (la sortie de Hunt d’une prison russe, l’infiltration du Kremlin,
les négoces à Dubaï, le dénouement en Inde), le scénario est fluide et de ce
côté la mission est accomplie. On peut donc se concentrer sur l’action au sein
de ce film bien plus débridé que ses prédécesseurs.
« Donc tu veux que je saute dans le vide ? » « Mais j'te ratrappe ! »
Car ne bénéficiant plus de l’appui du ministère de la
défense américain, les MI vont devoir se débrouiller avec les moyens du bord.
Et avec le facétieux Benji et le compagnon de fortune, l’« apprenti »
« analyste » Brandt, le film va prendre une tournure quasi-comique,
avec des missions faites à l’arrache et rencontrant bien évidemment nombre
d’accrocs. Et le héros Ethan Hunt va devoir à chaque fois sauver la mise. Après
une équipe bien trop sous-exploitée dans MI-III malgré le potentiel (Maggie Q,
Jonathan Rhys-Myers), MI-IV remet donc au goût du jour de savoureux rôles, ceux
de Simon Pegg bien sûr (excellent en newbie à moitié paniqué) et surtout du
prodigieux Jeremy Renner qui crève une fois de plus l’écran, avec un rôle assez
complexe en plus. Complexe, le film ne l’est pas et on peut aisément se reposer
les neurones. Les séquences de haute volée s’enchaînent et le film est blindé
de bonnes trouvailles, du faux couloir en projection du Kremlin à la
poursuite en pleine tempête de sable, en passant par l’escalade risquée de la
plus haute tour de Dubaï et la mission au cœur d’un ordinateur géant. Pas de
temps mort donc, de l’action à gogo et pas mal d’humour, le tout certes filmé sans
rien d’exceptionnel mais bien suffisant pour un divertissement quatre étoiles.
A ce niveau, il n’y a donc presque rien à redire sur Mission Impossible :
Ghost Protocol qui est tout simplement un excellent blockbuster. Ni plus ni
moins.
Bon, la simplicité du scénario rend le film parfaitement
fluide, mais quand on compare aux coups de théâtre qui parsemaient les trois
premiers volets on peut se dire qu’il y a un peu de paresse, même si cela ne se
fait pas au détriment de l’action, loin de là. Du coup, Michael Nyqvist (Mikael
Blomqvist dans la saga suédoise Millennium dont on va probablement reparler
bientôt ici) est affublé d’un rôle quasi-muet de scientifique terroriste aux
motivations apocalyptiques un brin obscures (voire grand-guignolesques). Un peu
dommage, même s’il révèle un bon battant dans le final. Du reste, Paula Patton
succède à Maggie Q sans grand panache, mais ce n’est pas très important. Son
« ennemie » Léa Seydoux est ma foi agréable à regarder, mais ça ne va
pas chercher plus loin non plus. Tom Cruise fait du Tom Cruise et c’est plutôt
appréciable dans l’ensemble, mais c’est définitivement le duo Pegg-Renner qui
fait une bonne partie de la force de MI-IV. D’ailleurs, wikipédia me souffle
que ce dernier pourrait remplacer Cruise en tant que personnage principal de la
saga, si le scientologue venait à ne pas rempiler, et là je dirai oui. Mais au
minimum revoir Pegg et Renner dans un prochain volet serait déjà très
appréciable (c’est un gros pari, à part Tom Cruise et Ving Rhames (et Simon Pegg, donc) aucun acteur
n’a tenu plus d’un épisode…), car le duo de roux est ici tout simplement
parfait et est pour moi l’attraction principale de ce Mission Impossible :
Ghost Protocol.
Dans l’ensemble, Mission Impossible : Ghost Protocol
est assurément le meilleur volet de la saga cinématographique MI, enfin ce n’est
que mon avis. Son aspect trop léger, voire même en marge des trois premiers
volets, peut rebuter voire faire hurler mais force est de reconnaître que l’équilibre
entre action et humour est ici parfait. Mon objectivité s’envole à cause de mon
fanboyisme pour Simon Pegg et Jeremy Renner, mais les deux joyeux lurons
portent une bonne partie du film, le reste étant assuré par un Tom Cruise en
bonne forme. Un film à voir et à revoir avec grand plaisir pour un film d’action/espionnage
enfin véritablement accessible et résolument divertissant. Tellement que
Mozinor s’est amusé avec. Mission… accomplie !
Note : 8.5/10
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