Séance de rattrapage des ratés de 2013, première.
R.I.P.D. m’avait pourtant intéressé dès le début mais suite à des critiques
assassines, je m’étais dit que ça valait peut-être pas le coup, finalement.
Surtout qu’au final, les bandes-annonces n’étaient pas si excitantes que ça.
Pourtant le genre de film à la Ghostbusters manque (il paraît qu’un 3 est en
préparation…), mais là ça ne paraît pas très réussi, avec un réalisateur pas
trop connu (Robert Schwentke, auteur de Flight Plan et RED notamment), un Jeff
Bridges qui cabotine sévère, et un Ryan Reynolds qui est un peu un acteur
maudit pour moi : je l’aime bien mais il a tendance à ne jouer que dans
des trucs approximatifs qui ne sont pas appréciés de la masse (Green Lantern,
Echange Standard). Mais bon, comme d’habitude il est difficile de faire
confiance à une certaine frange de la critique populaire (quand on voit les
notes moyennes sur AlloCiné ou Rotten Tomatoes 6 mois après sa sortie, ça fait
peur) qui a tendance à défoncer certains films aveuglément. Alors à la rigueur
R.I.P.D. sera une bonne surprise, ou une bouse intersidérale, mais tant pis j’aurai
au moins essayé.
Nick Walker (Ryan Reynolds) est un policier respecté de
Boston, très proche de sa femme Julia (Stéphanie Szostak). Mais lors d’une
intervention spectaculaire contre un trafiquant de meth nommé Garza, il meurt.
Sur le chemin du paradis, il est alors recruté par le R.I.P.D., qui sous la
direction de Proctor (Mary-Louise Parker) se charge de traquer sur Terre les
morts-vivants qui ont échappé au jugement dernier. Nick est directement plongé
dans le bain est doit s’associer à Roy (Jeff Bridges), un flic vieux jeu qui a
officié dans les années 1800 et ne désire pas de partenaire et encore moins un
rookie. Les deux compères vont pourtant devoir s’associer face à une menace de
certains morts-vivants qui trafiquent de l’or, trafic qui impliquerait Bobby
Hayes (Kevin Bacon), l’ancien partenaire de Nick…
Classiquement, R.I.P.D. c’est un peu un mélange entre Men
In Black et Ghostbusters, avec un esprit buddy movie évident et bien évidemment
un côté comédie fantastique assumé, avec un humour pas très fin mais qui passe
bien. L’univers proposé est riche, et en une heure et demie ça va très vite, le
néo-flic du R.I.P.D. Nick n’a pas le temps de souffler. Un univers riche qui
est donc exploité de façon très sommaire, ce qui est dommage car il y a quand
même un certain potentiel là-dedans. Certaines idées parfois incongrues (les
épices pour détecter les morts-vivants…) sont bien vues, d’autres ne sont pas
poussées à bout, on a l’impression que les scénaristes ont eu une idée bien
fixe de l’univers du R.I.P.D. mais nous balancent dedans sans chercher à trop
développer. Ce qui nous donne donc un scénario très basique, presque fait à l’arrache,
assez prévisible et avec des rebondissements classiques, tout comme l’enchaînement
des scènes (l’intro, la découverte, les conflits entre Nick et Roy, la
déchéance et l’héroïsme, la bataille finale… c’est calibré et vu et revu), bref
c’est un film à bas Q.I. qui est vraiment là pour poser son cerveau et ne pas
trop réfléchir. On aimera ou pas, en remettant les choses à leur place bien
entendu.
L’autre gros souci vient des effets spéciaux, archi
inégaux. Certains trucs sont très jolis mais les morts-vivants, eux, sont
carrément moches. C’est trop artificiel, et on ne sait pas si l’effet « cartoon »
est volontaire ou pas. Certes on attendait pas que ça fasse réaliste mais le
rendu est assez affreux, surtout sur la fin ou l’on frôle les effets spéciaux « de
jeu vidéo », sans atteindre les abysses des films de Asylum et consorts.
Les acteurs en chair et en os vont devoir rattraper le tout : Ryan
Reynolds comme à son habitude ne fait pas grand-chose de significatif mais s’en
sort bien, et comme je l’ai déjà dit c’est un acteur que j’aime bien. Jeff
Bridges cabotine moins que prévu, et campe un personnage comme à son habitude
zen et cool, même s’il faut bien avouer que l’interprète du Big Lebowski et de
Kevin Flynn commence à se faire vieux… Mary-Louise Parker est sympathique
également, et Kevin Bacon campe avec brio un personnage sombre et mystérieux
même s’il ne s’est pas foulé non plus. Tout ceci est à l’image d’un film qui ne
se prend pas la tête mais dont on ne sait trop dire si les approximations sont
dues à la paresse, au manque de moyens ou de talent.
Mais, et vu le bashing auquel il a eu droit, je ne vais
point être sévère avec R.I.P.D., qui reste toutefois un agréable divertissement
quand on a rien de mieux à regarder et à faire. Scénario et effets spéciaux
sont bien trop légers, et c’est frustrant car on se dit finalement qu’avec des
moyens et une véritable construction de blockbuster, R.I.P.D. aurait pu être
une vraie bonne surprise. Les comédies fantastiques de ce genre manquent un
peu, il est dommage que ses rares avatars ne soient pas à la hauteur. Hansel & Gretel : Witch Hunters, dans un autre registre certes, avait
pourtant récolté bon nombre de suffrages. Mais bon, pour peu qu’on ne soit pas
trop exigeant on se laisse facilement prendre au jeu, à voir comment fonctionne
l’univers du R.I.P.D. et à rire devant les facéties de Jeff Bridges et du
comique de situation bardé de quelques trucs amusants. Un film mineur mais
plaisant dans l’ensemble, hélas seulement correct à cause de défauts de fond et
de forme.
Note : 7/10
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