Bracez vos selves, la fin de l’année vient, elle est même
passée. Il est donc venu le temps, pour tout bon site/blog culturel, de
s’adonner au traditionnel bilan de fin d’année. Votre fauteuil sombre mais
moelleux fait partie de la « seconde vague », celle qui attend que le
31 décembre soit passé pour balancer le bilan, pas comme les pleutres qui
veulent tout faire avant tout le monde et se retrouvent à dire au soir du
réveillon « ah merde, j’ai oublié celui-là que j’ai vu sur le tard ».
Personne n’est parfait et il y a peut-être des films sortis en 2013 que je vais
visionner sur le tard, mais tant pis pour eux ils n’auront pas droit de cité
(ils n’avaient qu’à me faire plus d’œil au moment de leurs sorties). Et en plus
là j’ai un compte rond, 30 films, je vais pouvoir faire comme Topito et
Dailygeekshow avec un « les 30 meilleurs films de l’année 2013 ».
Enfin les meilleurs, c’est vite dit, je choisis scrupuleusement mes visionnages mais il y a quelques déchets sur la fin.
D’ailleurs ce « TOP30 » sera séparé en cinq catégories, parce que ça
change un peu. Mais classiquement, c’est la liste des 30 films que j’ai vu
classés du meilleur au moins bon avec un petit commentaire dessus, bref comme
tout le monde, on se refait pas après tout. Dont acte.
Catégorie « haut du panier » :
1. Man of Steel
De par son aspect de surprise de l’année en tous points
(Zack Snyder, Superman qui est un héros que j’ai jamais aimé, le côté futuriste
inattendu de l’ensemble), ce Man of Steel aux accents de blockbuster colossal
qui file de grosses baffes dans la tronche remporte pour ma part le titre de
film de l’année. Malgré un début lent, c’est un film monumental qui réussit
avec brio à faire ce qu’on attend d’un blockbuster : en mettre plein la
vue.
Ce film indépendant trop méconnu aura été desservi par
une distribution… euh, inexistante, mais arrive aisément à rivaliser avec les
plus grands. Grâce à trois fois rien pourtant, Europa Report étant un
found-footage spatial banal en apparence, avec un casting intéressant mais pas
exceptionnel, mais réussit l’exploit d’être une œuvre absolument prenante de
bout en bout. Un bijou de survival spatial comme on en fait plus,
particulièrement réaliste, qui se pose directement comme un des meilleurs films
du genre.
3. Gravity
Le film le plus plébiscité de l’année est, en dépit de
petits défauts et de s’être fait dépasser par Europa Report près de la ligne
d’arrivée, une œuvre singulière qui aura marqué 2013 et même le cinéma si l’on
en croit les nombreuses critiques dithyrambiques. C’est surtout une expérience
visuelle puissante orchestrée par Alfonso Cuaron, qui prend aux tripes avec un
souci de créer un ressenti très fort chez le spectateur, qui se retrouve
immergé dans l’aventure du personnage campé par Sandra Bullock.
L’adaptation de ce best-seller n’aura pas eu que des
amis. Moi qui n’ai pas lu le livre, j’ai trouvé que ce film était une belle
réussite, se plaçant bien en marge de tout ce qui se fait en SF « avec
extraterrestres méchants ». Une formidable ascension d’un personnage
extrêmement malin, certes traitée un peu vite à cause du format
« cinéma » mais qui parvient à être totalement captivante, en plus
d’un univers visuel léché.
5. Iron Man 3
3ème Iron Man ou plutôt 3ème Tony
Stark, où l’homme qui est dans l’armure prend toute son importance. Mais malgré
la présentation trop sombre et réfléchie de l’intrigue, Iron Man 3 reste un pur
Iron Man, qui remplit sa mission et parvient même à dépasser Iron Man 2.
Quelques beaux moments au sein de l’habituel spectacle Made In Marvel, qui
arrive toujours à convaincre sans trop de mal, et Iron Man 3 est finalement un
des Marvel les plus sous-estimés.
Troisième délire sur grand écran pour le trio Edgar
Wright - Simon Pegg - Nick Frost, et troisième délire réussi même si Hot Fuzz
est inégalable. En dépit d’un départ lent comme Man of Steel, une fois que le
film est lancé il ne s’arrête plus, et même avec une recette qui s’épuise
l’humour du trio fait toujours mouche avec des pérégrinations jouissives et des
personnages mordants.
Catégorie « bas du haut du panier » :
7. Upside Down
(Sorti en salles françaises en 2013) Une histoire certes
un peu niaise qui choquerait n’importe quel physicien spécialiste en gravité,
mais ce film est de loin la curiosité de l’année, poussant très loin un concept
original avec un visuel très travaillé et surtout splendide à souhait. Upside
Down a brisé des conventions et créé ses propres codes, et c’est ça qui est
bon. Un véritable plaisir di z’yeux.
8. Elysium
Alors oui avec le recul ce second film de Neill Blompkamp
a perdu quelques places, car l’attente a certes été comblée mais sans réel plus
pour un film tout de même nettement inférieur à District 9. Mais en remettant
les choses à leur place, Elysium est tout de même une réussite plutôt
saisissante, visuellement bien évidemment (malgré quelques défauts) et servi
par d’excellents personnages qui servent l’intrigue plutôt que l’intrigue en
elle-même. Peut-être un peu frustrant vu l’attente, mais pas du tout décevant.
9. Cloud Atlas
(Sorti en salles françaises en 2013) Extrêmement
foisonnant, passablement inaccessible (apparemment je suis totalement passé à
côté de certaines « connexions », mais on s’en fout), le film du trio
Wachowski/Wachowski/Twyker aura écopé de superlatifs plus ou moins justifiés.
Au-delà de l’aspect philosophique de l’ensemble, c’est surtout une très belle
œuvre, variée et captivante, qui parvient à convaincre visuellement et à
retenir l’attention grâce à des histoires bien menées. Et l’ensemble s’avère
être plutôt monumental, peut-être trop ambitieux mais loin d’être raté.
Le délire de l’année avec le duo de contes qui dézingue
de la sorcière à l’aide de répliques mordantes (« pour vaincre une
sorcière, mettez-lui le feu au cul », « si vous relâchez ma sœur,
j’envisagerai à la rigueur de ne pas toutes vous tuer ») et d’explosions
gore jouissives. Un film pas très fin qui ne sera jamais considéré autrement
qu’une série B, mais c’est un plaisir coupable plus appréciable que des requins
à toutes les sauces, servi par un beau visuel et des bons acteurs, Jeremy
Renner (qui peut ici se lâcher) en tête.
Je ne saurai dire s’il est meilleur que le premier, quoi
qu’il en soit des 5 films de Peter Jackson sur Tolkien (les 3 SdA et les deux
Hobbit déjà sortis), c’est celui que j’ai trouvé le moins long et chiant. Deux
grosses scènes énormes (la descente du fleuve et toute la fin avec Smaug) et
pour le reste, bah c’est du spectacle Tolkienesque bien que moins epic que
d’habitude (sauf pour les dialogues pompeux), avec des effets spéciaux
somptueux mais toujours en trop grand nombre. Formidable dans l’ensemble, même
si je ne suis toujours pas le plus grand fan de l’univers Tolkien qui soit.
12. Oblivion
Si le deuxième film de Joseph Kosinski témoigne souvent
trop son background SF, notamment visuellement, Oblivion est tout de même un
très bon film avec un scénario plus malin et surprenant qu’il n’y paraît (sauf
pour les clairvoyants qui ont soi-disant tout compris dès le début…). Et même
si le visuel est influencé, il fait plaisir à voir. Ça ne restera qu’un film de
SF plutôt mineur mais au moment de sa sortie, c’était une belle satisfaction.
Catégorie « ventre mou » :
13. Riddick
En dépit de son emballage classique et attendu (mi-chemin
entre Pitch Black et Les Chroniques de Riddick), d’un visuel volontairement
moins fouillé et d’une histoire un peu vide, Riddick est tout de même plutôt
réussi. Un bon film de SF (presque à l’ancienne) avec un personnage principal
charismatique, un petit goût pour la violence et des méchants pas beaux, je
crois que c’est tout ce qui compte.
Au fond, ce n’est qu’un 2 et tout le plat autour de
Benedict Cumberbatch et du côté « plus sombre » est injustifié, mais
Star Trek : Into Darkness est tout de même assez cool, que ce soit
visuellement ou au niveau de l’histoire. Un reboot de la saga pas
révolutionnaire mais fait avec attention et sincérité.
15. Trance
Le délire de l’année de Danny Boyle n’est pas aussi tordu
que prévu (les différents niveaux de conscience, la perte entre rêve et
réalité… y’a rien de tout ceci), mais s’avère être néanmoins très captivant,
éclatant et violent visuellement, et servi par un James McAvoy toujours aussi
prodigieux quand il se lâche.
Meilleur que Thor, ce qui n’était pas bien difficile,
mais on reste dans le domaine des Avengers mineurs, surtout quand le grand
méchant du film est juste anecdotique. Mais le plaisir « blockbuster
Marvel » est bien là, surtout quand le visuel suit et que le film part
même dans le WTF, servi par l’humour « à la Thor » qu’on aimera ou
pas.
17. No Pain No Gain
Les 3 musclés orchestrés par Michael Bay, qui ne détruit
pas tout mais livre un bon film dans le genre « ça part en couille ».
Un peu trop longuet et lourd parfois, mais No Pain No Gain a le mérite
d’exceller dans son genre et de nous livrer quelques passages tout à fait
croustillants, comme ce fameux gag de la ceinture qui aujourd’hui encore me
fait rire bruyamment.
18. Don Jon
L’anti-Fier Panda finit certes par être bien trop
moralisateur et agaçant, mais pour son premier film Joseph Gordon-Levitt
excelle dans la comédie trash aux dialogues et images crues à la Kaboom. Peut
mieux faire mais c’est un film parfaitement ancré dans une
« culture » contemporaine et qui joue aussi bien sur le démontage de
clichés ricains.
Catégorie « intestin mou » :
Premier film vu de l’année pour le retour aux affaires de
Schwarzy après les Expendables et avant Evasion, ce qui nous donne un film
assez convenu qui se lâche sensiblement sur la fin et finit donc par être
plaisant. Sympathique, pas inoubliable mais plutôt efficace dès que ça dépote,
un bon moment pour débuter l’année, mais sans plus.
20. Pacific Rim
Ce film à pitch de nanar à la Asylum est finalement bien
au-dessus de la moindre chose que peut proposer Asylum. Ce qui est logique
finalement, pour un film plaisant dont je n’attendais rien, mais Pacific Rim se
distingue plutôt par la patte de Guillermo Del Toro (visuel et humour) que pour
son casting famélique ou mal exploité (excentrique et inutile Ron Perlman) et
son scénario somme toute léger.
Assurément la meilleure saga pour ado, surtout quand on
voit ce qui a précédé de peu (Les Âmes Vagabondes, voir ci-dessous), ce qui a
suivi de peu (The Mortal Instruments) et ce qui va suivre (Divergente). Il est
juste dommage que le film, bien que visuellement plus abouti, est un
copié-collé du 1 en moins intéressant surtout pour les scènes « de
jeu ». Mais on se laisse facilement prendre au jeu (ah bah oui justement),
surtout quand l’aspect dystopien de l’ensemble prend le dessus.
La pochade américaine basique avec Steve Carell, Steve
Buscemi et Jim Carrey en magiciens déchus. Souvent marrant et plaisant à voir
avec quelques scènes bien fendardes, mais anecdotique bien qu’original. Seul
film de l’année avec Olivia Wilde au casting (bon avec Rush, mais celui-ci je
l’ai pas vu et je m’en cogne un peu), qui ne tire rien vers le haut cependant.
23. Fast & Furious 6
Un film qui prend une toute autre dimension après la mort
de Paul Walker il faut bien l’avouer, un F&F efficace mais qui commence à
sentir le citron pressé, il aurait mieux valu en rester là mais la promesse
d’un 7ème opus avec Jason Statham était alléchante… En attendant de
voir comment la prod va se sortir de ce pétrin, sortir sur ce Fast &
Furious 6 en demi-teinte serait frustrant, bien que l’efficacité soit toujours
au rendez-vous. Fast & Furious movie for Fast & Furious people…
Après un GI Joe : Le réveil du Cobra explosif, GI
Joe : Conspiration est un film d’action nettement plus banal, certes un bon
film d’action mais tout de même. Une franchise qui est partie dans une
direction carrément opposée au premier opus et c’est troublant, surtout le
turn-over ahurissant des personnages. Ça reste bon mais avec le nom GI Joe
devant, on s’attendait peut-être à autre chose.
Catégorie « déchet » :
Dans le genre « citron pressé qui ne fait plus de
jus », je demande la saga Die Hard. Non pas que ça soit foncièrement
mauvais même si la « critique » (à prononcer avec l’accent bourgeois
comme la fille de la pub pour Panier de Yoplait) s’en est donnée à cœur joie
(comme pour le 4 qui est largement sous-estimé), mais il faut bien avouer que
la franchise n’a plus d’idées et se contente de « faire tout péter à
l’aide d’un simple ordinateur ».
26. Insaisissables
Un film sur des prestigidateurs voleurs prometteur, mais
qui au final est plus bavard qu’explosif, et qui a été pour moi un des films
les plus surestimés de l’année (les gens n’avaient rien d’autre à faire et à
aller voir cet été ?). Malgré un twist final surprenant et une histoire
plutôt accrocheuse, il manque trop de choses pour en faire un incontournable ou
même un film à situer vers le haut du panier de l’année.
27. Les Profs
Dur dur, l’adaptation de bédé. Sans atteindre le massacre
de Astérix & Obélix : Au service de Sa Majesté, Les Profs est
légèrement passé à côté de son sujet, transposant de manière bien trop inégale
les personnages et le ton de la BD. Un film correct dans le genre
« Collèges & Lycées » avec un ton décalé bienvenu, mais on vire
souvent dans le débilisant, l’exagération et la caricature, ce qui est bien
loin de la BD originelle.
28. C’est la Fin
La déception de l’année, avec un pitch d’enfer il y avait
moyen de faire plus et passé un début jouissif, la bande à Seth Rogen se perd
dans un scénario inexistant qui n’est que prétexte à caser les facéties de ses
potes. Facéties parfois hilarantes (les problèmes de branlette de Danny
McBride), mais qui ne parviennent qu’à vaguement relever un ensemble très vide.
La bluette adolescente était quand même intéressante de
par son aspect SF. Mais même si les histoires d’amour, traitées de manière
chaotique, ne font pas forcément l’apanage du film, Les Âmes Vagabondes
s’enfonce dans la niaiserie et en atteint les sommets en fin de film. Reste la
qualité visuelle concoctée par Andrew Niccol, mais quand de toute façon le côté
SF est relégué au 4ème plan il n’y a plus grand-chose à sauver…
30. Pop Redemption
Pas assez trve, c’est évident. Mais au-delà d’une
caricature, de toute manière forcée par le sujet, du milieu Metal, c’est
surtout le traitement superficiel de toute une culture musicale qui est
consternant, malgré quelques efforts qui compensent mal d’effarants ratés. Le
film juste bon à faire passer les metalleux pour des débiles auprès de la
masse, certes la cause est de toute façon perdue mais Pop Redemption ne donnera
pas un petit coup de pouce, c’est même le contraire qui risque de se produire.
Heureusement, il a fait un véritable four, ce qui reste évident avec un film
d’une aussi piètre qualité, notamment scénaristique avec pléthore de choses qui
ne servent à rien… alors qu’il y avait de quoi faire avec la culture Metaaaaal.
- - -
Et pour ceux arrivés au bout, j'en profite pour leur souhaiter une bonne et heureuse année 2014 (c'est pas trop tard, on a la droit jusqu'à fin janvier). Que le tout-puissant Fauteuil bénisse les écrans en face de lui et fasse que 2014 soit une année riche en satisfactions et surprises cinématographiques.
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