Fast & Furious ne lui suffisant plus, le rutilant Vin
Diesel a relancé une autre saga dans un genre bien différent, qui était laissée
en suspens depuis 2004. Il s’agit bien sûr de la saga SF Riddick, qui avait
donné naissance à deux films bien différents, surtout appréciés par les
amateurs éclairés de science-fiction que par le tout puissant grand public
(même s’il a depuis eu l’occasion de se rattraper avec les moult diffusions sur
RTL9 et la TNT, encore quelques jours avant la sortie du troisième opus d’ailleurs).
Pitch Black était sorti en 2000 et présentait un survival movie spatial avec de
méchantes bêbêtes qui sortent que la nuit, ce qui est un avantage pour le
nyctalope (non, il ne s’agit pas de niquer ta ‘lope, cousin) Richard B.
Riddick. Autant que je le dise tout de suite, je n’ai jamais aimé ce film que j’ai
découvert sur le tard. Je le trouve vide et chiant. Il faut dire qu’à l’époque
David Twohy avait peu de moyens et s’était concentré sur la tension causée par l’histoire,
mais ça ne m’avait pas convaincu le moins du monde. En revanche, Les Chroniques
de Riddick sorti quatre ans plus tard a été pour moi une grosse baffe. Un
authentique Space-Opera, certes un peu trop théâtral parfois, servi par une
réalisation aux petits oignons et des décors somptueux, ainsi que par d’excellents
personnages dont bien sûr Riddick qui devient le personnage principal d’une
nouvelle saga. Ce n’est que 9 ans plus tard que le troisième opus arrive en
salles, et la saga Riddick est peut-être désormais moins considérée comme de la
SF mineure (d’ailleurs dans mon complexe de 10 salles, Riddick a été diffusé
dans la plus garde, ce qui est un honneur et montre une certaine
reconnaissance). Pourtant, mauvaise nouvelle pour moi : exit les Necromongers
qui avaient fait le charme de Les Chroniques de Riddick et retour, à priori,
aux sources du survival spatial à la Pitch Black. Tant pis mais on va aller
voir de quel bois Riddick se chauffe tout de même… pour un film bien sobrement dénommé Riddick. C'est plus facile.
Trahi par les Necromongers dont il s’était octroyé le
titre de Haut-Commandeur, Riddick (Vin Diesel) est laissé à l’abandon, blessé
et diminué, sur une planète inconnue, inhabitée et hostile. Seul, le criminel
toujours recherché mort ou vif va bien vite apprendre à survivre à la faune
locale. En explorant la planète, Riddick tombe sur une base de mercenaires
laissée à l’abandon. Afin de pouvoir s’enfuir, il lance donc un appel de
détresse qui va envoyer son identité aux mercenaires qui le traquent depuis
toujours. Arrivent alors deux groupes, l’un commandé par le fantasque Santana (Jordi Mollà) qui veut mettre la tête de Riddick dans une boîte, l’autre par un
commandant plus sérieux (Matt Nable) dont le nom ne sera dévoilé que plus tard
(eh oui, c’est un spoiler) et qui cherche de son côté à appréhender Riddick
vivant. Les deux unités de mercenaires vont donc devoir collaborer tant bien
que mal pour retrouver Riddick qui n’est pas avare en pièges et coups tordus divers.
Mais alors qu’une autre menace, interne à la planète, semble se dévoiler avec
la pluie et la nuit, c’est tout ce petit monde qui va devoir collaborer pour
survivre…
Pour résumer vulgairement, Riddick c’est Pitch Black avec
les moyens de Les Chroniques de Riddick. Mais en réalité, c’est un peu plus que
ça, même si forcément sans les Necromongers (un tout petit peu quand même) et
avec le retour du concept « survival sur planète abandonnée avec aliens
qui sortent que la nuit » on se rapproche bien plus du premier opus. Le
film est clairement divisé en deux parties, une première qui raconte l’arrivée
et l’adaptation de Riddick à la planète hostile, siège de flashbacks et de
monologues. La seconde se met en place dès l’arrivée des mercenaires et l’organisation
de la traque, jusqu’au final dans les ténèbres. Le développement du film est
assez lent (la preuve, pour pondre un synopsis complet je suis obligé d’aller
loin dans l’histoire), mais sans que je sache expliquer pourquoi j’ai trouvé
Riddick bien moins ennuyeux que Pitch Black. Si l’on conserve le même esprit,
ce troisième opus enterre pour moi assez largement le premier. Deux choses
ressortent : les dialogues qui sont incisifs, Riddick s’en donne à cœur joie
et on a même bien plus d’humour que dans les deux précédents opus, avec le
recul assez premier degré d’ailleurs. Les nombreuses situations avec les
mercenaires en deviennent donc très croustillantes (notons aussi que l’on part
facilement dans le sanguinolent, ce qui est assez jouissif). La seconde chose
ce sont bien sûr les images : exit la simplicité de Pitch Black, la
majorité du film se passe d’ailleurs de jour et les décors planétaires sont
magnifiques, même monumentaux sur le début, et les diverses créatures sont
également fort jolies. On n’atteint pas les sommets de Crematoria mais Riddick
est un film plus sobre dans l’esprit, plus classique. Même si l’histoire à de
forts airs de déjà-vu, Riddick est un film très bien mis en scène et on se
laisse très facilement convaincre.
Pour ce genre d’histoire on s’attardera forcément sur les
acteurs, Riddick est bien évidemment au centre de tout ça mais c’est surtout la
première partie du film qui est dédiée à sa gloire, avant de laisser un peu de
place aux mercenaires. On découvre dès le début un Riddick bien affaibli,
limite le film aurait pu être présenté comme l’ont été The Dark Knight Rises et
Iron Man 3 car Riddick n’est plus tout-puissant, lacéré de partout et avec une
jambe cassée qui lui fait bien mal. S’il reprend de la puissance par la suite,
on retrouvera néanmoins le concept du colosse blessé en toute fin de film,
donnant finalement beaucoup de contraste au personnage, qui ici charcute bien
moins que dans les deux premiers opus. Et Riddick est toujours aussi cynique et
vachard avec ses adversaires, livrant comme je le disais une partition plus
humoristique que par le passé. Du côté desdits adversaires, il y a à boire et à
manger. Les deux leaders, Jordi Mollà et Matt Nable, sont bien opposés et tous
les deux excellents, le second laissant une intéressante partie de mystère d’ailleurs.
Dans son camp, nous avons Dahl une protagoniste digne d’intérêt pour les fans
de pure SF, à savoir Katee Sackhoff aka Kara « Starbuck » Thrace de
Battlestar Galactica. Mais malheureusement, son personnage ici est bien trop
proche de celui de Starbuck, en plus disciplinée et qui donne plus de baffes
toutefois ; mais on a un peu trop l’impression de voir la vraie Starbuck
débarquer au milieu de l'univers de Riddick. Pour les autres, aucun ne sort trop du lot (et
puis on peut jouer au jeu du « kicékiseferabuterenpremier ») si ce n’est
un petit jeune branché sur la religion (encore quelque chose hérité de Pitch
Black) et Dave Bautista alias Batista de la WWE, que personnellement j’ai
trouvé archi-nul dans son rôle de bourrin sans cervelle. Et comme tout bon
catcheur, il trouve le moyen de placer une de ses propres prises dans le film…
le cliché attendu et la facilité absolue. Mais personnages secondaires comme
tertiaires, dans l’ensemble le casting de Riddick tient la route.
Et tout ceci goupillé, à savoir un Riddick plus
charismatique que jamais, des décors et bestioles qui pètent bien, des seconds
rôles réussis et une histoire plutôt prenante malgré le rythme peu soutenu,
font de Riddick un bon film… de la saga Riddick avant tout, mais une bonne œuvre
de SF aussi. L’action n’a pas beaucoup de place, la tension non plus, Riddick
est surtout un film de SF multicartes qui parvient à surprendre et à accrocher
le spectateur un minimum. Quoi qu’il en soit, moi qui m’attendais à un film
trop Pitch Black-like lent et creux, Riddick a été une bonne surprise, même si
avec Les Chroniques de Riddick la saga avait su montrer qu’elle pouvait avoir de
grandes qualités. Le seul regret que l’on peut avoir de Riddick, au-delà de son
côté un peu classique et déjà-vu, c’est que ça ne semble être qu’un film de
transition, alors qu’il aurait été bien plus intéressant de mon point de vue de
poursuivre sur la lancée de Les Chroniques de Riddick, avec les Necromongers,
Furya, Antéverse et tout le toutim. Après ce troisième opus qui est au final un
« vrai » Pitch Black 2, il ne reste plus qu’à espérer que l’on
reparte sur un Les Chroniques 2 dans une sorte de saga à croisements. Et si l’on
en croit les déclarations de Vin Diesel, également producteur, il devrait bien
y avoir une suite qui remettra dans le tas les enjeux de Les Chroniques de
Riddick. Riddick relance donc sérieusement la série qui semble plus que jamais
avoir un gros potentiel. En attendant, ce troisième opus qui semble surtout faire
guise d’interlude est tout de même digne d’intérêt : c’est même un très
bon film.
Note : 8/10
Pas vraiment d'accord avec ta conclusion. J'ai trouve ce film tres long, beau certes, mais trop long et decousu. Les 2 parties sont effectivement tres (trop) visible et j'ai eu l'impression net que le realisateur enchaine ses phantasmes visuel et essaye d'assembler tout ca en cherchant un sens au fil de l'eau, genre on tourne plein de scenes terribles et on ecris un scenar après...
RépondreSupprimerLa scene de fin est d'un pathetique absolue (les 2 vaisseaux face a face) et ses dialogues sont pitoyables.
On echappe pas a certaines exageration totales (même dans un SF) des performances physique de Riddick (la scene de baston avec Batista) qui fait decrocher le spectateur tellement c'est abuse.
Les dialogues se tiennent bien, on a appreciera le cabotinage joussif de Riddick qui se la raconte a fond quand il menace ses adversaires.
Perso, j'avais adore le 1er, beaucoup aime le 2 et attendais beaucoup du 3eme. Grosse deception, bien que le film sois globalement "pas mal", mais le gout qui reste en bouche au final c'est... la daube.
alors petite coquille quand même tu dit que le film est un pitch black avec les moyens des chroniques de riddick hors les chroniques de riddick c'était un budget de 100 millions il me semble la pour riddick c'est un budget de 45 millions environ donc pas vraiment mais pas vraiment le même calibre ^_^ Bon j'ai une analyse toute personnel sur le film donc un jour je parviendrai à énerver ma flemme pour l'écrire mais sinon pour ma part j'ai pas détester le film certes moins prenant que pitch black et moins ébouriffant de chronique de' riddick mais j'attend la suite car au vu de la fin fin ben y'aurait une suite je pense :p
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