Je ne sais pas s’il est utile de (re)présenter la saga
Hunger Games. D’ailleurs on va essayer de la faire courte ce coup-ci (je vais
quand même écrire beaucoup, je le sens), plutôt que de balancer un [Kritik
Express] comme j’ai la flemme, comme pour La Stratégie Ender qui mérite tout de
même toute votre attention. D’ailleurs après les ados qui accompagnaient Asa
Butterfield et Harrison Ford, voilà une autre brochette de djeunz. Pour un
public de djeunz d’ailleurs. J’ai dépassé l’âge légal d’apprécier des sagas
comme Hunger Games ou Les Âmes Vagabondes mais par curiosité, je regarde quand
même. Sauf Twilight, parce qu’il faut pas non plus déconner. Hunger Games, ça
m’a intéressé dès le début (le début de l’adaptation cinématographique, je n’ai
pas lu les livres… et c’est tant mieux concernant ce second opus, on en reparle
plus bas), ce côté Battle Royale dans une société dystopienne post-apo prête à
tout pour garder le peuple sous son contrôle. Bien évidemment, c’est un Battle
Royale light et gentillet, mais de ce côté le premier volet d’Hunger Games
était réussi. Se concentrant sur les Hunger Games en tant que tel, leur
préparation et leur organisation et bien sûr leur déroulement de A à Z, ce film
était plutôt prenant et convaincant, laissant de côté les sempiternelles
histoires de cœur… mais aussi le développement de la société dystopienne
sous-jacente, ce qui est un peu dommage. La saga va donc avoir la tâche de
rééquilibrer tout ça avec le second volet, dénommé Hunger Games :
L’Embrasement.
Après avoir gagné les 74èmes Hunger Games de Panem tout
en mentant sur leur idylle pour survivre, Katniss (Jennifer Lawrence) et Peeta
(Josh Hutcherson) pensaient se la couler douce dans leur District 12. Mais le
capitole les rappelle à eux, pour faire la tournée triomphale des districts,
tout en essayant de faire croire à tout le monde que leur idylle est bien
réelle, sous les ordres du président Snow (Donald Sutherland). La tournée va
mal se passer, Katniss et Peeta étant contraints de faire bonne figure tandis
que des habitants rebelles des districts se font massacrer sous leurs yeux. Le
président Snow comprend bien vite que, malgré leurs efforts pour ne pas faire
de vagues et consolider leur idylle, Katniss et Peeta ainsi que tous les autres
vainqueurs des Hunger Games dont Haymitch (Woody Harrelson) représentent une
menace pour le capitole, car ils incarnent l’espoir pour la population. Plutôt
que d’éliminer les gagnants, Snow suivant les conseils de Plutarch Heavensbee (Philip
Seymour Hoffman) et après un incident impliquant Katniss et son
« vrai » petit ami Gayle (Liam Hemsworth) dans le District 12, décide
d’organiser les « jeux de l’expiation » où seront conviés les anciens
gagnants des Hunger Games… qui vont donc devoir retourner dans l’arène.
J’avais dit que je la ferai courte : Hunger
Games : L’Embrasement, c’est la même chose que Hunger Games. Dans le
déroulement en tout cas, à la différence que les péripéties précédant les
Hunger Games sont forcément différentes. D’ailleurs lesdites péripéties sont
traitées assez vite et même de manière « condensée », tandis que la
dernière partie du film qui se consacre aux jeux de l’Expiation est bien moins
intéressante que la 74ème édition des Hunger Games qui avait lieu
dans Hunger Games. Malgré ses 2 heures 30, Hunger Games : L’Embrasement
souffre de bien peu de longueurs, ce qui est assez remarquable. Mais un fort
sentiment de déjà-vu prédomine, même si des petites nouveautés ainsi que de
nouveaux personnages -plus ou moins intéressants- apparaissent. La réalisation
et les décors sont d’ailleurs bien meilleurs que pour le premier épisode,
tempérant un peu les excentricités des costumes. Pour le reste, il est inutile
que je fasse des commentaires sur l’acting, vu que c’est stricto-sensu la même
chose que le premier opus. On appréciera toujours autant Jennifer Lawrence et
Woody Harrelson, moins Josh Hutcherson (même si son personnage prend un peu
d’épaisseur) et Philip Seymour Hoffman (trop « sobre »), et notons
tout de même que le président Snow (Donald Sutherland) prend un peu plus
d’importance, ce qui était la moindre des choses. On découvrira aussi Finnick
(Sam Claflin) et Johanna (Jena Malone), un peu trop sur le tard même si la
seconde est bien plus intéressante que le premier -qui fait trop « bogoss
pour faire briller les yeux de ta petite seur » comme les protagonistes de
Les Âmes Vagabondes- mais on les reverra probablement dans le troisième opus…
En parlant de troisième opus, la fin du film et la suite
des évènements ne surprendra absolument pas ceux qui ont déjà lu les livres, ce
qui doit d’ailleurs leur gâcher la fin de Hunger Games : L’Embrasement.
Car moi je me suis bien demandé comment est-ce que ces jeux de l’Expiation
allaient terminer, avec qui et comment, ce qui ajoute énormément de suspense et
d’intérêt au film. Mais si j’avais dû être au courant de ce qui se passe à la
fin et qui annonce le troisième opus, bof. L’intérêt se situe donc dans le
développement de la société dystopienne de Panem, qui commence à prendre de
l’importance dans cet opus. La cruauté et la domination du Capitole semble être
sans limites de même que son goût pour la manipulation, ce qui fait le sel de
la première partie du film, lui donnant un apparat dramatique assez prenant.
C’est qu’on aurait bien envie nous aussi de nous révolter contre cette société
fortement inégalitaire qui ne néglige pas les excès. La saga Hunger Games a
donc quand même un côté fort qui peut prendre aux tripes, avec des personnages
en lesquels on peut s’identifier, ce qui la fait passer bien au-dessus de la
masse des sagas teenager. Certes, le côté calibré est parfois un peu gênant,
mais les tribulations amoureuses n’ont que peu de place et ce sont bien les
jeux et Panem qui sont au centre des intrigues. Ce qui nous donne donc un côté
très sombre à l’ensemble, qui fait que la saga est probablement mésestimée même
si elle reste destinée à un certain « public ».
Hunger Games : L’Embrasement est donc un film
accrocheur, bien fait et rondement mené. Son seul défaut est d’être inférieur
au premier opus, car trop proche dans sa structure et parfois moins
intéressant, même si l’équilibre et les enjeux se déplacent. Ce second volet se
pose donc comme un bon film de transition, sans plus mais ça se laisse regarder
avec plaisir, du moment que l’on arrive à accrocher à l’univers et aux
personnages. C’est le troisième volet (découpé en deux parties ?) qui devrait
être explosif et bousculer le schéma « avant et pendant les jeux »
qu’ont appliqué Hunger Games et Hunger Games : L’Embrasement. L’univers
était posé avec le premier volet, ce second ne fait qu’avancer l’intrigue avec
la même recette que le premier, la seule déception vient finalement du fait
qu’il faille attendre un an entre chaque film. Hunger Games ne sera jamais la
saga du siècle, mais parvient toujours à se défendre avec brio, grâce aussi aux
belles images dans l’esprit post-apo et de bons acteurs, Jennifer Lawrence en
tête. Inutile de dire que même si elle n’est pas grandiose, Hunger Games est de
loin la saga « ado » la plus intéressante du marché, même si Hunger
Games : L’Embrasement reste un opus assez convenu.
Note : 7/10
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