Le temps, le temps… le temps est mauvais pour une
mi-printemps mais cela ne nous empêche pas de nous mettre à l’abri dans les
salles obscures. Le temps avec un grand T, lui par contre il manque pour écrire
des critiques détaillées. Donc pour le coup je vais faire un peu de vrac avec
les sorties de fin avril. Trois films qui méritent de s’y pencher un peu plus
que 5 lignes sur un statut facebook ; trois films ratés, moyens ou qui
auraient pu être mieux cependant…
Need For Speed
Action ‘Carsploitation’ de Scott Waugh (2014)
Avec Aaron Paul, Dominic Cooper, Imogen Poots, Michael
Keaton…
Need For Speed adapté au cinéma, ça reste pour moi un
rêve d’ado, ayant touché à pas mal de versions de cette saga vidéoludique
dédiée aux grosses cylindrées (notamment Need For Speed Underground 1 & 2,
Need For Speed Most Wanted, Need For Speed Carbon mais aussi quelques vieilles
versions…). Cette adaptation vient donc tenter de concurrencer l’hégémonie de
Fast & Furious, qui a eu bien peu de concurrents crédibles au fil des
années. Need For Speed n’en sera pas un, en termes de qualité ça se discute
mais le ton global est bien différent, moins basé sur le spectaculaire. C’est
d’ailleurs là que le bât blesse car Need For Speed a essayé de broder une
histoire au détriment de l’action pure. Du coup le film se révèle lent et
inutilement long. Cette idée de traversée des USA était plutôt mauvaise et ne
propose que bien peu de scènes palpitantes, essayant plutôt de développer des
personnages plutôt inintéressants (Aaron Paul fait le job mais est bien loin de
l’intensité de Breaking Bad, Imogen Poots est mignonne mais ne sert un peu à
rien, Dominic Cooper est bon en connard de service mais est finalement bien peu
présent, Rami Malek fait du n’importe quoi mais me rappelle les bonnes heures
de la série La Guerre à la Maison et rien que pour ça j’applaudis). Seule la
dernière course, prenante, rattrape l’ensemble du film. Dernière course qui
aligne d’ailleurs bon nombre de gimmicks propres à la saga de jeux vidéo dont
le film s’inspire (les bolides, les flics qui t’attaquent à coups de SUV, le
suivi de la course…). Que ce soit au niveau de l’histoire de base en elle-même
(une proposition ami-ami qui sent l’arnaque, le défi, le drame, la trahison, la
sortie de taule, la vengeance par la course, les amis du garage qui te filent
un coup de main, le méchant mauvais perdant… tout ceci étant forcément un peu
culcul soyons d’accord) ou au niveau du traitement des bolides et des courses,
Need For Speed se rapproche vraiment des jeux et pour un fan, le portage est un
minimum intéressant. Mais il n’y a pas de herses ! Le cauchemar de tout
bon joueur de NFS n’apporte pas de piment à ce film. Même les flics disent à un
moment « laissez tomber les herses… », c’est de la provocation !
Cela ne va pas m’aider à dire trop de bien de ce film, au mieux anecdotique (la
réalisation de Scott Waugh n’offrant également aucune plus-value
significative), au pire assez chiant, qui en ce qui me concerne dépasse
péniblement la moyenne grâce à une dernière course bien menée qui sauve
l’ensemble.
Note : 5.5/10
The Amazing Spider-Man 2 : Le Destin d’un Héros
Film de superhéros de Marc Webb (2014)
Avec Andrew Garfield, Emma Stone, Jamie Foxx, Dane
DeHaan…
Suite du reboot de Spider-Man et donc en quelque sorte
Spider-Man 2.2. Ce qui est déjà marrant, c’est que je me souvenais à peine du
premier, qui était cependant loin d’être mauvais dans mes souvenirs. Il faut
donc vite se replonger dans l’histoire, notamment lorsque l’on est rappelé à
l’intrigue autour des parents de Peter Parker. D’ailleurs, les révélations qui
sont faites ne cassent pas des briques et sont loin de faire tout le sel du
film. The Amazing Spider-Man 2 : Le Destin d’un Héros (putain que c’est
long à écrire) se concentre plus sur la lutte de Spider-Man contre de nouveaux
ennemis, Electro (Jamie Foxx) et Le Bouffon Vert (Dane DeHaan). Avec bien sûr
en filigrane les doutes et faiblesses de Peter Parker, confronté à une relation
de type « c’est compliqué » avec la jolie Gwen Stacy (même si Emma
Stone en blonde, ça fait toujours trop artificiel…). On atteint cependant pas
la faiblesse du Peter Parker de Spider-Man 2 à l’époque, ce n’est pas cette
fois-ci que nous aurons droit à un trip à la The Dark Knight Rises ou Iron Man
3 (on laisse ça pour The Amazing Spider-Man 3 ?). En dehors de tout ce qui
tourne autour de la vie de Peter Parker (avec un gros cataclysme à la fin,
assez inattendu d’ailleurs), on retrouve donc un Spider-Man confronté à deux
nouveaux ennemis et le moins qu’on puisse dire, c’est que Marvel a décidemment
du mal à se trouver des méchants intéressants. Electro, dans la peau de Max
Dillon au début, est pourtant intéressant au départ mais ensuite il perd en
intérêt, et surtout le combat final contre Spider-Man ne casse pas de briques,
assez sabré par une mise en scène qui en fait des tonnes d’ailleurs
(ralentissez encore et Zack Snyder va porter plainte pour plagiat). Quant au
Bouffon Vert, il est très bien quand il s’agit encore de Harry Osborn (la
performance de Dane DeHaan étant à ce titre excellente), mais dès que Harry
devient le bouffon, il a vraiment un sale tête et ça tourne au ridicule. Le
personnage, qu’il soit dans la peau de Harry ou du Bouffon, n’a pas été assez
exploité et on espère en revoir un peu plus dans le 3. Si les méchants ne se sont
finalement pas multipliés, deux c’est déjà trop car l’un est inintéressant et
l’autre pas assez exploité. Soit, car The Amazing Spider-Man 2 : Le Destin
d’un Héros (bon là j’ai fait copier-coller) est pourtant un bon film,
divertissant comme tout bon blockbuster du genre. Mais dans ce genre de saga,
le premier opus est toujours plus intéressant car il y a le côté
genèse/découverte d’un héros, et donc The Amazing Spider-Man demeure supérieur.
Quant à ce deuxième opus, on retrouve ce qui faisait le charme du premier (un
bon duo Andrew Garfield / Emma Stone et un Spider-Man vanneur et provocateur),
mais au final nous n’avons qu’un blockbuster à superhéros juste correct.
Note : 7/10
Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ?
Comédie ‘communautariste’ de Philippe De Chauveron (2014)
Avec Christian Clavier, Chantal Lauby, Elodie Fontan, Ary
Abittan…
Allez hop, voilà la nouvelle coqueluche du public
français pour on ne sait quelle raison (parce que les gens n’ont rien de bien
mieux à faire ?). Certains buzz se justifient (Intouchables), d’autres
nettement moins et Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ? en fait partie. Le
film qui commence en étant sponsorisé par le FN et qui finit sponsorisé par SOS
Racisme, ou comment faire le grand pont avec un objectif caché attendu et éculé
(et on a pas besoin d’un film pour apprendre à respecter l’(les) autre(s)…).
Pour le coup, il était difficile de passer à côté des clichés
« communautaristes » et avec QQAFABD (sexy hein ?) on va être
servis. Les poncifs sur arabes, juifs, asiatiques, africains, cathos et
« bons » français s’accumulent et les vannes sont tellement
prévisibles et usées qu’elles ne font plus rire. Il est d’ailleurs usant
d’aller voir ce film dans une salle pleine aux trois quarts d’un public
familial qui est exagérément hilare au moindre dialogue comique et on se sent
bien seul à ne pas rire aux passages qui de toute façon ne sont pas drôles.
Bon, on rit un peu devant quelques trucs bien pensés, mais le bilan demeure
maigre. Il est tout de même relevé par la dernière partie du film, lorsque le
père ivoirien (excellent Pascal N’Zonzi) du dernier gendre débarque en France,
en inversant les codes du racisme (et avec classe et références, pas dans le
genre Thomas N’Gijol) et en donnant la furieuse réplique à Christian Clavier
qui commence à se faire vieux et ne se renouvelle plus, tout comme Chantal
Lauby qui honnêtement ne sert pas à grand-chose. Et l’intrigue ne se distingue
pas avec un scénario étoffé, loin de là mais en même temps on ne s’attendait pas à
ce que le film créé la surprise de ce côté-là. Pour le reste, c’est donc
attendu au possible, la morale de l’ensemble y compris. Tous les personnages se
détestent au début, notamment les 4 gendres, mais finalement tout le monde
finit par bien s’entendre, les parents « racistes » également qui
n’ont plus leurs vilaines pensées, waouh quel suspense ! Et de toute
manière le « racisme » des personnages est bien peu extrême à la
base (ce ne sont guère que de gros préjugés sur des communautés). Je sais que ce genre de film est l’occasion de passer un bon moment en
famille et de rire un peu, mais il y a mieux à la télé pour ce genre et voir
tout le monde courir au ciné pour ça est un peu navrant. Et techniquement, la
réalisation est sans relief et les acteurs sont inégaux, que ce soit dans le
jeu (Medi Sadoun surjoue son rôle d’arabe râleur) ou dans l’exploitation (on
voit plus Ary Abittan que les autres, probablement parce qu’il est plus
bankable en ce moment qu’autre chose), et seuls Pascal N’Zonzi, à la rigueur
Frédéric Chau, et surtout la très très très (très) mignonne Elodie Fontan (ZE
argument visuel avec même une fabuleuse scène pour crevards) dans le rôle de la
cadette tirent leurs épingles du jeu (Noom Diawara, il va se ratrapper tout de
suite avec Amour sur place ou à emporter qui semble adopter le même humour
communautariste…). Pas grand-chose au bout pour une comédie vaine qui ne fait
que s’amuser sur des clichés pour délivrer un message de paix et d’amour entre communautés, pour
un ensemble archi-prévisible qui ne parvient guère qu’à décrocher quelques
rires quand le tout s’emballe.
Note : 4.5/10
"Une comédie française plébiscitée par le public, moi, plus jamais."
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