dimanche 5 janvier 2014

R.I.P.D.

Séance de rattrapage des ratés de 2013, première. R.I.P.D. m’avait pourtant intéressé dès le début mais suite à des critiques assassines, je m’étais dit que ça valait peut-être pas le coup, finalement. Surtout qu’au final, les bandes-annonces n’étaient pas si excitantes que ça. Pourtant le genre de film à la Ghostbusters manque (il paraît qu’un 3 est en préparation…), mais là ça ne paraît pas très réussi, avec un réalisateur pas trop connu (Robert Schwentke, auteur de Flight Plan et RED notamment), un Jeff Bridges qui cabotine sévère, et un Ryan Reynolds qui est un peu un acteur maudit pour moi : je l’aime bien mais il a tendance à ne jouer que dans des trucs approximatifs qui ne sont pas appréciés de la masse (Green Lantern, Echange Standard). Mais bon, comme d’habitude il est difficile de faire confiance à une certaine frange de la critique populaire (quand on voit les notes moyennes sur AlloCiné ou Rotten Tomatoes 6 mois après sa sortie, ça fait peur) qui a tendance à défoncer certains films aveuglément. Alors à la rigueur R.I.P.D. sera une bonne surprise, ou une bouse intersidérale, mais tant pis j’aurai au moins essayé.

Nick Walker (Ryan Reynolds) est un policier respecté de Boston, très proche de sa femme Julia (Stéphanie Szostak). Mais lors d’une intervention spectaculaire contre un trafiquant de meth nommé Garza, il meurt. Sur le chemin du paradis, il est alors recruté par le R.I.P.D., qui sous la direction de Proctor (Mary-Louise Parker) se charge de traquer sur Terre les morts-vivants qui ont échappé au jugement dernier. Nick est directement plongé dans le bain est doit s’associer à Roy (Jeff Bridges), un flic vieux jeu qui a officié dans les années 1800 et ne désire pas de partenaire et encore moins un rookie. Les deux compères vont pourtant devoir s’associer face à une menace de certains morts-vivants qui trafiquent de l’or, trafic qui impliquerait Bobby Hayes (Kevin Bacon), l’ancien partenaire de Nick…

Classiquement, R.I.P.D. c’est un peu un mélange entre Men In Black et Ghostbusters, avec un esprit buddy movie évident et bien évidemment un côté comédie fantastique assumé, avec un humour pas très fin mais qui passe bien. L’univers proposé est riche, et en une heure et demie ça va très vite, le néo-flic du R.I.P.D. Nick n’a pas le temps de souffler. Un univers riche qui est donc exploité de façon très sommaire, ce qui est dommage car il y a quand même un certain potentiel là-dedans. Certaines idées parfois incongrues (les épices pour détecter les morts-vivants…) sont bien vues, d’autres ne sont pas poussées à bout, on a l’impression que les scénaristes ont eu une idée bien fixe de l’univers du R.I.P.D. mais nous balancent dedans sans chercher à trop développer. Ce qui nous donne donc un scénario très basique, presque fait à l’arrache, assez prévisible et avec des rebondissements classiques, tout comme l’enchaînement des scènes (l’intro, la découverte, les conflits entre Nick et Roy, la déchéance et l’héroïsme, la bataille finale… c’est calibré et vu et revu), bref c’est un film à bas Q.I. qui est vraiment là pour poser son cerveau et ne pas trop réfléchir. On aimera ou pas, en remettant les choses à leur place bien entendu.

L’autre gros souci vient des effets spéciaux, archi inégaux. Certains trucs sont très jolis mais les morts-vivants, eux, sont carrément moches. C’est trop artificiel, et on ne sait pas si l’effet « cartoon » est volontaire ou pas. Certes on attendait pas que ça fasse réaliste mais le rendu est assez affreux, surtout sur la fin ou l’on frôle les effets spéciaux « de jeu vidéo », sans atteindre les abysses des films de Asylum et consorts. Les acteurs en chair et en os vont devoir rattraper le tout : Ryan Reynolds comme à son habitude ne fait pas grand-chose de significatif mais s’en sort bien, et comme je l’ai déjà dit c’est un acteur que j’aime bien. Jeff Bridges cabotine moins que prévu, et campe un personnage comme à son habitude zen et cool, même s’il faut bien avouer que l’interprète du Big Lebowski et de Kevin Flynn commence à se faire vieux… Mary-Louise Parker est sympathique également, et Kevin Bacon campe avec brio un personnage sombre et mystérieux même s’il ne s’est pas foulé non plus. Tout ceci est à l’image d’un film qui ne se prend pas la tête mais dont on ne sait trop dire si les approximations sont dues à la paresse, au manque de moyens ou de talent.

Mais, et vu le bashing auquel il a eu droit, je ne vais point être sévère avec R.I.P.D., qui reste toutefois un agréable divertissement quand on a rien de mieux à regarder et à faire. Scénario et effets spéciaux sont bien trop légers, et c’est frustrant car on se dit finalement qu’avec des moyens et une véritable construction de blockbuster, R.I.P.D. aurait pu être une vraie bonne surprise. Les comédies fantastiques de ce genre manquent un peu, il est dommage que ses rares avatars ne soient pas à la hauteur. Hansel & Gretel : Witch Hunters, dans un autre registre certes, avait pourtant récolté bon nombre de suffrages. Mais bon, pour peu qu’on ne soit pas trop exigeant on se laisse facilement prendre au jeu, à voir comment fonctionne l’univers du R.I.P.D. et à rire devant les facéties de Jeff Bridges et du comique de situation bardé de quelques trucs amusants. Un film mineur mais plaisant dans l’ensemble, hélas seulement correct à cause de défauts de fond et de forme.
Note : 7/10

samedi 4 janvier 2014

'J'ai pas vu mais c'est de la merde'

2013 est fini et on a pu voir des beaux films sur les écrans. Y’en a même qui ont fait des tops et classements. Mais y’a aussi eu des films de merde. Des films qu’on a même pas eu envie d’aller voir, d’ailleurs. Mais cela ne nous empêche pas d’en parler, après tout c’est aussi le propre de la critique ciné 2.0. Voici donc quelques commentaires sur des films que j’ai pas vu, que j’ai pas pu aller voir, que je voulais aller voir mais finalement non, enfin bon tous les films que j’ai pas vu mais c’est de la merde quand même (ou presque, ou pas). Le TOP des films que j’ai pas vu, en quelque sorte. Attention, faux top garanti 100% péremptoire, histoire de faire comme tout le monde.


Django Unchained (sorti le 16 janvier)
Hormis quelques exceptions (Inglorious Basterds, les Kill Bill…), Tarantino et moi ça fait deux. Et surtout, le Western-Spaghetti ne m’intéresse que très moyennent (pour ne pas dire que j’en ai rien à foutre), au final Django Unchained et moi ça fait trois. Donc aller voir des dialogues interminables sur un sujet qui ne me parle pas, non merci.

Zero Dark Thirty (sorti le 23 janvier)
Si je reconnais aisément les qualités d’un Démineurs (merci à Jeremy Renner encore une fois), ce nouveau film de Katrhyn Bigelow ne me motive guère. C’est trop… américain quoi.

Antiviral (sorti le 13 février)
Le premier délire du fils Cronenberg : des groupies tellement extrêmes qu’elles se font inoculer les virus de leurs stars. Mouais. A voir à la télé (mention que je vais abréger pour la suite en #AVTV, parce que ça fait #tropswag), peut-être.

Vive la France (sorti le 20 février)
Je biche l’humour de Michaël Youn de manière générale, et son retour à la comédie potache semblait encourageant. Mais j’ai été refroidi par les critiques assassines à son encontre et au final j’ai passé mon tour. #AVTV tout de même.


La vraie vie des profs (sorti le 20 février)
Autant Les Profs c’était à ne pas louper si on connaissait la BD (pour un résultat mitigé cependant), autant là c’est juste pas possible. Ça pue l’amoncellement de clichés sur les profs en mode wesh cousin. L’horreur…

Möbius (sorti le 27 février)
Tout du thriller à la française : faussement sombre, complexe mais avec des trous, histoire d’amour lourdingue. Non merci.

Du plomb dans la tête (sorti le 27 février)
Stallone de retour aux affaires pour de bon. Bande-annonce motivante mais c’est pas le genre de film que je serai allé voir au ciné. #AVTV


Boule & Bill (sorti le 27 février)
Ma BD fétiche de quand j’étais gamin. Je me devais d’aller le voir mais le casting, la présentation « pour enfants », l’histoire qui semblait être bien loin du ton de la BD… je me suis dégonflé. #AVTV

La chute de la Maison Blanche (sorti le 20 mars)
Nanar Emmerichien n°1. Aucun intérêt.

Les Gamins (sorti le 17 avril)
La bande-annonce que j’ai subi maintes fois m’était déjà insupportable, je n’ose imaginer ce que j’aurai pensé du film. Ou quand la création française essaie de se la jouer rebelle…


Only God Forgives (sorti le 22 mai)
J’ai jamais vu un seul film de Refn, mais je crois que j’en verrai jamais et quoi qu’il en soit, ce n’est probablement pas par celui-ci que j’aurai commencé. Et de toute façon je peux pas blairer Ryan Gosling. Pour Kristin Scott Thomas en MILF blonde et le score de Cliff Martinez à la rigueur.

Very Bad Trip 3 (sorti le 29 mai)
Le 1 est une des comédies les plus surestimées de tous les temps et j’ai jamais vu le 2. Alors forcément…

After Earth (sorti le 5 juin)
M. Night Shyamalan, une histoire en mousse et des dialogues semblant être à l’avenant. Fuyez, pauvres fous !

Arnaque à la Carte (sorti le 12 juin)
J’aime bien Jason Bateman et ce genre d’humour qui semble se rapprocher d’un Date Limite, mais je serai certainement pas allé voir ça au ciné. #AVTV


World War Z (sorti le 3 juillet)
Nanar Emmerichien n°2. Je crois que c’est vraiment un des blockbusters de l’année que j’avais absolument pas envie d’aller voir. Les critiques -qui ne sont pas forcément odeur de sainteté pour ce genre de film propice au bashing cependant- n’ont pas aidé et de toute manière je suis pas client des films à zombies. RAB, vraiment.

R.I.P.D. (sorti le 31 juillet)
J’étais motivé pour y aller, mais… finalement, quelques critiques vilaines et des revisionnages en mode sceptique des bandes-annonces ont fini par me bloquer. #AVTV, toutefois, car on ne sait jamais.

American Nightmare (sorti le 7 août)
Le pitch était super intéressant mais quand j’ai su que ça se résumerait à un huis-clos « envahissement de baraque », j’ai dit non.

RED 2 (sorti le 21 août)
Bon je triche car j’ai vu le 1 à la TV il y a peu. Mais je n’ai pas trop aimé donc je doute que j’aurai été suffisamment motivé pour aller voir cette suite au ciné. #AVTV, forcément.

Kick-Ass 2 (sorti le 21 août)
Pareil qu’au-dessus, j’avais pas aimé le 1 donc aucun intérêt à aller voir le 2.

White House Down (sorti le 4 septembre)
Nanar Emmerichien n°3… réalisé par Roland Emmerich ! Non merci.


Rush (sorti le 25 septembre)
Seul film de l’année avec Olivia Wilde sur l’écran (avec The Incredible Burt Wonderstone qui n’est cependant jamais sorti en France), mais bon cette histoire de pilotes de F1 ne m’intéresse guère, malgré le plébiscit.

La vie d’Adèle (sorti le 9 octobre)
Palme d’or, Abdelatif Kechiche, 3 heures, des plans rapprochés… y’a peut-être des plans croustillants d’amour lesbien avec Léa Seydoux mais 1. elle est moche avec les cheveux courts bleus et 2. non.

Metallica : Through The Never (sorti le 9 octobre)
Oui, même si après tout ce n’est qu’un concert de Metallica avec une histoire peu intéressante derrière, ce film est dans ce faux top parce que je serai tout à fait allé le voir. Mais il est resté qu’une semaine à l’affiche. Une semaine ! C’est une honte. Et malgré le plein de promo de mon propre cinoche ! Commentaire en forme de coup de gueule de l’année.


Prisoners (sorti le 9 octobre)
Un autre film qui n’a à priori rien à faire dans ce top « de merde », car je ne doute pas de sa qualité, mais ce n’est absolument pas le genre de truc que je vais voir au ciné surtout quand les autres sorties se bousculent. #AVTV

The Mortal Instruments (sorti le 16 octobre)
C’est une cible facile et je suis pas client de cette saga ado mais, mine de rien, à la vue de la bande-annonce ça a quand même l’air super cheap.

Malavita (sorti le 23 octobre)
Je me suis laissé abuser par les critiques en mode « Besson bashing qui soi-disant veut jouer à Scorcese » (ou comment mettre les choses à leur niveau…), mais sinon ça avait l’air assez fun. Une victime de la bousculade de sorties de l’automne. #AVTV

Snowpiercer (sorti le 30 octobre)
Je n’ai pas trouvé l’histoire présentée intéressante ni la bande-annonce motivante, et le film a même été écorné par les critiques de « spécialistes », pour un film de « spécialistes » justement. Je leur fait confiance pour le coup.

Evasion (sorti le 13 novembre)
M’y suis pris un peu tard car je suis pas client des vioques expendables en dehors des expendables, mais finalement la bande-annonce annonçait quelque chose de plus futuriste qu’il n’y paraît. Tant pis ! #AVTV

Les garçons et Guillaume, à table ! (sorti le 20 novembre)
J’aime bien Guillaume Galienne autant qu’il m’agace profondément. Et ce film semble être à fond dans son délire. Quoi qu’il en soit, j’irai pas voir ça sur grand écran et donc #AVTV, mais à l’extrême rigueur parce que le résultat doit être spécial…

vendredi 3 janvier 2014

TOP30 DES FILMS DE 2013


Bracez vos selves, la fin de l’année vient, elle est même passée. Il est donc venu le temps, pour tout bon site/blog culturel, de s’adonner au traditionnel bilan de fin d’année. Votre fauteuil sombre mais moelleux fait partie de la « seconde vague », celle qui attend que le 31 décembre soit passé pour balancer le bilan, pas comme les pleutres qui veulent tout faire avant tout le monde et se retrouvent à dire au soir du réveillon « ah merde, j’ai oublié celui-là que j’ai vu sur le tard ». Personne n’est parfait et il y a peut-être des films sortis en 2013 que je vais visionner sur le tard, mais tant pis pour eux ils n’auront pas droit de cité (ils n’avaient qu’à me faire plus d’œil au moment de leurs sorties). Et en plus là j’ai un compte rond, 30 films, je vais pouvoir faire comme Topito et Dailygeekshow avec un « les 30 meilleurs films de l’année 2013 ». Enfin les meilleurs, c’est vite dit, je choisis scrupuleusement mes visionnages mais il y a quelques déchets sur la fin. D’ailleurs ce « TOP30 » sera séparé en cinq catégories, parce que ça change un peu. Mais classiquement, c’est la liste des 30 films que j’ai vu classés du meilleur au moins bon avec un petit commentaire dessus, bref comme tout le monde, on se refait pas après tout. Dont acte.


Catégorie « haut du panier » :


1.      Man of Steel
De par son aspect de surprise de l’année en tous points (Zack Snyder, Superman qui est un héros que j’ai jamais aimé, le côté futuriste inattendu de l’ensemble), ce Man of Steel aux accents de blockbuster colossal qui file de grosses baffes dans la tronche remporte pour ma part le titre de film de l’année. Malgré un début lent, c’est un film monumental qui réussit avec brio à faire ce qu’on attend d’un blockbuster : en mettre plein la vue.

2.      Europa Report
Ce film indépendant trop méconnu aura été desservi par une distribution… euh, inexistante, mais arrive aisément à rivaliser avec les plus grands. Grâce à trois fois rien pourtant, Europa Report étant un found-footage spatial banal en apparence, avec un casting intéressant mais pas exceptionnel, mais réussit l’exploit d’être une œuvre absolument prenante de bout en bout. Un bijou de survival spatial comme on en fait plus, particulièrement réaliste, qui se pose directement comme un des meilleurs films du genre.

3.      Gravity
Le film le plus plébiscité de l’année est, en dépit de petits défauts et de s’être fait dépasser par Europa Report près de la ligne d’arrivée, une œuvre singulière qui aura marqué 2013 et même le cinéma si l’on en croit les nombreuses critiques dithyrambiques. C’est surtout une expérience visuelle puissante orchestrée par Alfonso Cuaron, qui prend aux tripes avec un souci de créer un ressenti très fort chez le spectateur, qui se retrouve immergé dans l’aventure du personnage campé par Sandra Bullock.

4.      La Stratégie Ender
L’adaptation de ce best-seller n’aura pas eu que des amis. Moi qui n’ai pas lu le livre, j’ai trouvé que ce film était une belle réussite, se plaçant bien en marge de tout ce qui se fait en SF « avec extraterrestres méchants ». Une formidable ascension d’un personnage extrêmement malin, certes traitée un peu vite à cause du format « cinéma » mais qui parvient à être totalement captivante, en plus d’un univers visuel léché.

5.      Iron Man 3
3ème Iron Man ou plutôt 3ème Tony Stark, où l’homme qui est dans l’armure prend toute son importance. Mais malgré la présentation trop sombre et réfléchie de l’intrigue, Iron Man 3 reste un pur Iron Man, qui remplit sa mission et parvient même à dépasser Iron Man 2. Quelques beaux moments au sein de l’habituel spectacle Made In Marvel, qui arrive toujours à convaincre sans trop de mal, et Iron Man 3 est finalement un des Marvel les plus sous-estimés.

Troisième délire sur grand écran pour le trio Edgar Wright - Simon Pegg - Nick Frost, et troisième délire réussi même si Hot Fuzz est inégalable. En dépit d’un départ lent comme Man of Steel, une fois que le film est lancé il ne s’arrête plus, et même avec une recette qui s’épuise l’humour du trio fait toujours mouche avec des pérégrinations jouissives et des personnages mordants.


Catégorie « bas du haut du panier » :


7.      Upside Down
(Sorti en salles françaises en 2013) Une histoire certes un peu niaise qui choquerait n’importe quel physicien spécialiste en gravité, mais ce film est de loin la curiosité de l’année, poussant très loin un concept original avec un visuel très travaillé et surtout splendide à souhait. Upside Down a brisé des conventions et créé ses propres codes, et c’est ça qui est bon. Un véritable plaisir di z’yeux.

8.      Elysium
Alors oui avec le recul ce second film de Neill Blompkamp a perdu quelques places, car l’attente a certes été comblée mais sans réel plus pour un film tout de même nettement inférieur à District 9. Mais en remettant les choses à leur place, Elysium est tout de même une réussite plutôt saisissante, visuellement bien évidemment (malgré quelques défauts) et servi par d’excellents personnages qui servent l’intrigue plutôt que l’intrigue en elle-même. Peut-être un peu frustrant vu l’attente, mais pas du tout décevant.

9.      Cloud Atlas
(Sorti en salles françaises en 2013) Extrêmement foisonnant, passablement inaccessible (apparemment je suis totalement passé à côté de certaines « connexions », mais on s’en fout), le film du trio Wachowski/Wachowski/Twyker aura écopé de superlatifs plus ou moins justifiés. Au-delà de l’aspect philosophique de l’ensemble, c’est surtout une très belle œuvre, variée et captivante, qui parvient à convaincre visuellement et à retenir l’attention grâce à des histoires bien menées. Et l’ensemble s’avère être plutôt monumental, peut-être trop ambitieux mais loin d’être raté.

Le délire de l’année avec le duo de contes qui dézingue de la sorcière à l’aide de répliques mordantes (« pour vaincre une sorcière, mettez-lui le feu au cul », « si vous relâchez ma sœur, j’envisagerai à la rigueur de ne pas toutes vous tuer ») et d’explosions gore jouissives. Un film pas très fin qui ne sera jamais considéré autrement qu’une série B, mais c’est un plaisir coupable plus appréciable que des requins à toutes les sauces, servi par un beau visuel et des bons acteurs, Jeremy Renner (qui peut ici se lâcher) en tête.

Je ne saurai dire s’il est meilleur que le premier, quoi qu’il en soit des 5 films de Peter Jackson sur Tolkien (les 3 SdA et les deux Hobbit déjà sortis), c’est celui que j’ai trouvé le moins long et chiant. Deux grosses scènes énormes (la descente du fleuve et toute la fin avec Smaug) et pour le reste, bah c’est du spectacle Tolkienesque bien que moins epic que d’habitude (sauf pour les dialogues pompeux), avec des effets spéciaux somptueux mais toujours en trop grand nombre. Formidable dans l’ensemble, même si je ne suis toujours pas le plus grand fan de l’univers Tolkien qui soit.

12.  Oblivion
Si le deuxième film de Joseph Kosinski témoigne souvent trop son background SF, notamment visuellement, Oblivion est tout de même un très bon film avec un scénario plus malin et surprenant qu’il n’y paraît (sauf pour les clairvoyants qui ont soi-disant tout compris dès le début…). Et même si le visuel est influencé, il fait plaisir à voir. Ça ne restera qu’un film de SF plutôt mineur mais au moment de sa sortie, c’était une belle satisfaction.


Catégorie « ventre mou » :


13.  Riddick
En dépit de son emballage classique et attendu (mi-chemin entre Pitch Black et Les Chroniques de Riddick), d’un visuel volontairement moins fouillé et d’une histoire un peu vide, Riddick est tout de même plutôt réussi. Un bon film de SF (presque à l’ancienne) avec un personnage principal charismatique, un petit goût pour la violence et des méchants pas beaux, je crois que c’est tout ce qui compte.

Au fond, ce n’est qu’un 2 et tout le plat autour de Benedict Cumberbatch et du côté « plus sombre » est injustifié, mais Star Trek : Into Darkness est tout de même assez cool, que ce soit visuellement ou au niveau de l’histoire. Un reboot de la saga pas révolutionnaire mais fait avec attention et sincérité.

15.  Trance
Le délire de l’année de Danny Boyle n’est pas aussi tordu que prévu (les différents niveaux de conscience, la perte entre rêve et réalité… y’a rien de tout ceci), mais s’avère être néanmoins très captivant, éclatant et violent visuellement, et servi par un James McAvoy toujours aussi prodigieux quand il se lâche.

Meilleur que Thor, ce qui n’était pas bien difficile, mais on reste dans le domaine des Avengers mineurs, surtout quand le grand méchant du film est juste anecdotique. Mais le plaisir « blockbuster Marvel » est bien là, surtout quand le visuel suit et que le film part même dans le WTF, servi par l’humour « à la Thor » qu’on aimera ou pas.

Les 3 musclés orchestrés par Michael Bay, qui ne détruit pas tout mais livre un bon film dans le genre « ça part en couille ». Un peu trop longuet et lourd parfois, mais No Pain No Gain a le mérite d’exceller dans son genre et de nous livrer quelques passages tout à fait croustillants, comme ce fameux gag de la ceinture qui aujourd’hui encore me fait rire bruyamment.

18.  Don Jon
L’anti-Fier Panda finit certes par être bien trop moralisateur et agaçant, mais pour son premier film Joseph Gordon-Levitt excelle dans la comédie trash aux dialogues et images crues à la Kaboom. Peut mieux faire mais c’est un film parfaitement ancré dans une « culture » contemporaine et qui joue aussi bien sur le démontage de clichés ricains.


Catégorie « intestin mou » :


Premier film vu de l’année pour le retour aux affaires de Schwarzy après les Expendables et avant Evasion, ce qui nous donne un film assez convenu qui se lâche sensiblement sur la fin et finit donc par être plaisant. Sympathique, pas inoubliable mais plutôt efficace dès que ça dépote, un bon moment pour débuter l’année, mais sans plus.

Ce film à pitch de nanar à la Asylum est finalement bien au-dessus de la moindre chose que peut proposer Asylum. Ce qui est logique finalement, pour un film plaisant dont je n’attendais rien, mais Pacific Rim se distingue plutôt par la patte de Guillermo Del Toro (visuel et humour) que pour son casting famélique ou mal exploité (excentrique et inutile Ron Perlman) et son scénario somme toute léger.

Assurément la meilleure saga pour ado, surtout quand on voit ce qui a précédé de peu (Les Âmes Vagabondes, voir ci-dessous), ce qui a suivi de peu (The Mortal Instruments) et ce qui va suivre (Divergente). Il est juste dommage que le film, bien que visuellement plus abouti, est un copié-collé du 1 en moins intéressant surtout pour les scènes « de jeu ». Mais on se laisse facilement prendre au jeu (ah bah oui justement), surtout quand l’aspect dystopien de l’ensemble prend le dessus.

La pochade américaine basique avec Steve Carell, Steve Buscemi et Jim Carrey en magiciens déchus. Souvent marrant et plaisant à voir avec quelques scènes bien fendardes, mais anecdotique bien qu’original. Seul film de l’année avec Olivia Wilde au casting (bon avec Rush, mais celui-ci je l’ai pas vu et je m’en cogne un peu), qui ne tire rien vers le haut cependant.

Un film qui prend une toute autre dimension après la mort de Paul Walker il faut bien l’avouer, un F&F efficace mais qui commence à sentir le citron pressé, il aurait mieux valu en rester là mais la promesse d’un 7ème opus avec Jason Statham était alléchante… En attendant de voir comment la prod va se sortir de ce pétrin, sortir sur ce Fast & Furious 6 en demi-teinte serait frustrant, bien que l’efficacité soit toujours au rendez-vous. Fast & Furious movie for Fast & Furious people…

Après un GI Joe : Le réveil du Cobra explosif, GI Joe : Conspiration est un film d’action nettement plus banal, certes un bon film d’action mais tout de même. Une franchise qui est partie dans une direction carrément opposée au premier opus et c’est troublant, surtout le turn-over ahurissant des personnages. Ça reste bon mais avec le nom GI Joe devant, on s’attendait peut-être à autre chose.


Catégorie « déchet » :


Dans le genre « citron pressé qui ne fait plus de jus », je demande la saga Die Hard. Non pas que ça soit foncièrement mauvais même si la « critique » (à prononcer avec l’accent bourgeois comme la fille de la pub pour Panier de Yoplait) s’en est donnée à cœur joie (comme pour le 4 qui est largement sous-estimé), mais il faut bien avouer que la franchise n’a plus d’idées et se contente de « faire tout péter à l’aide d’un simple ordinateur ».

Un film sur des prestigidateurs voleurs prometteur, mais qui au final est plus bavard qu’explosif, et qui a été pour moi un des films les plus surestimés de l’année (les gens n’avaient rien d’autre à faire et à aller voir cet été ?). Malgré un twist final surprenant et une histoire plutôt accrocheuse, il manque trop de choses pour en faire un incontournable ou même un film à situer vers le haut du panier de l’année.

27.  Les Profs
Dur dur, l’adaptation de bédé. Sans atteindre le massacre de Astérix & Obélix : Au service de Sa Majesté, Les Profs est légèrement passé à côté de son sujet, transposant de manière bien trop inégale les personnages et le ton de la BD. Un film correct dans le genre « Collèges & Lycées » avec un ton décalé bienvenu, mais on vire souvent dans le débilisant, l’exagération et la caricature, ce qui est bien loin de la BD originelle.

La déception de l’année, avec un pitch d’enfer il y avait moyen de faire plus et passé un début jouissif, la bande à Seth Rogen se perd dans un scénario inexistant qui n’est que prétexte à caser les facéties de ses potes. Facéties parfois hilarantes (les problèmes de branlette de Danny McBride), mais qui ne parviennent qu’à vaguement relever un ensemble très vide.

La bluette adolescente était quand même intéressante de par son aspect SF. Mais même si les histoires d’amour, traitées de manière chaotique, ne font pas forcément l’apanage du film, Les Âmes Vagabondes s’enfonce dans la niaiserie et en atteint les sommets en fin de film. Reste la qualité visuelle concoctée par Andrew Niccol, mais quand de toute façon le côté SF est relégué au 4ème plan il n’y a plus grand-chose à sauver…

    30. Pop Redemption
Pas assez trve, c’est évident. Mais au-delà d’une caricature, de toute manière forcée par le sujet, du milieu Metal, c’est surtout le traitement superficiel de toute une culture musicale qui est consternant, malgré quelques efforts qui compensent mal d’effarants ratés. Le film juste bon à faire passer les metalleux pour des débiles auprès de la masse, certes la cause est de toute façon perdue mais Pop Redemption ne donnera pas un petit coup de pouce, c’est même le contraire qui risque de se produire. Heureusement, il a fait un véritable four, ce qui reste évident avec un film d’une aussi piètre qualité, notamment scénaristique avec pléthore de choses qui ne servent à rien… alors qu’il y avait de quoi faire avec la culture Metaaaaal.

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Et pour ceux arrivés au bout, j'en profite pour leur souhaiter une bonne et heureuse année 2014 (c'est pas trop tard, on a la droit jusqu'à fin janvier). Que le tout-puissant Fauteuil bénisse les écrans en face de lui et fasse que 2014 soit une année riche en satisfactions et surprises cinématographiques.