vendredi 22 février 2013

Die Hard 5 : Belle Journée Pour Mourir


Avec Die Hard, quand y’en a plus, y’en a encore. C’est le moins qu’on puisse dire et le citron de la franchise est décidemment bien pressé. Voilà donc le 5ème épisode, et alors qu’il y a quelques années les franchises se limitaient à 3 épisodes, la règle c’est désormais de pousser les sagas Ad Vitam. Die Hard, j’en suis pas un grand fan, mais je regarde l’un ou l’autre épisode avec plaisir, surtout pour Bruce Willis dont John McClane reste un des personnages les plus charismatiques. Je n’aime pas trop Piège de Cristal, trop poussif. 58 minutes pour vivre dépote, mais ça fait loooongtemps que je ne l’ai pas vu donc mon avis reste à reconfirmer. Une journée en enfer reste mon préféré de la saga. Retour en enfer était quant à lui très bien dans l’ensemble, avec une histoire un peu plus originale et des méchants qui ont la classe (Timothy Olyphant, Maggie Q). Voilà donc le 5ème volet dénommé Belle journée pour mourir, dénomination d’une originalité digne des James Bond de la période Brosnan. Mais peu importe après tout, un Die Hard il faut que ça poutre… tout en étant étayé par quelques surprises…

La surprise de cet épisode sera la révélation d’un nouveau personnage : Jack (Jai Courtney), le fils de McClane (Bruce Willis). Ce dernier apprend que son fiston, qu’il n’a pas vu depuis des années et avec qui il est en froid, et emprisonné en Russie et risque la perpèt’ pour un meurtre dans une boîte de nuit. John se rend donc à Moscou pour assister au procès, qui se déroulera en même temps que celui de Komorov (Sebastian Koch), un farouche opposant à un puissant homme politique dénommé Chagarin. Mais une attaque a lieu, et le tribunal est réduit en miettes. Jack s’enfuit alors avec Komorov, interceptés très vite par John qui a encore décidé de fourrer son nez là où il faut pas. Ce dernier découvre alors que son fils est en réalité un agent de la CIA, en filature depuis 3 ans dans le but de faire évader Komorov, pour qu’il remette aux Etats-Unis une « liste » compromettante pour des politiques russes dont Chagarin. Et pour récupérer cette liste, les américains vont devoir affronter mercenaires armés jusqu’aux dents et faire face à diverses trahisons… John et Jack vont donc devoir trouver un terrain d’entente et mener à bien la mission de Jack, quitte à aller se risquer à… Tchernobyl. Eh ouais.

« C'est pas aujourd'hui qu'on va mourir ! »

Le scénario n’est donc pas aussi malin que les épisodes 3 et 4. Il est même parfois assez confus, surtout qu’on est plongé dans les conflits politiques russes dès l’entame du film. L’histoire réserve tout de même quelques bons rebondissements, mais il est inutile de préciser que nous n’avons pas ici le meilleur scénario de Die Hard. Bon après tout, pour du Die Hard, il faut de l’action, des grosses bagnoles et des explosions. Pour ça, on est servi dans la première partie du film avec une longue course-poursuite qui dépote bien et qui envoie à la casse une bonne pelletée de véhicules, petits ou très gros. Mais ensuite, le film se lisse et il n’y a plus grand-chose à se mettre sous la dent, si ce n’est des fusillades en hélico et, encore et toujours, des explosions. Bref, c’est du Die Hard mais on avait été habitué à plus spectaculaire que ça (et à plus WTF). Au rang des autres clichés Die Hard, on notera encore une fois la faculté des personnages à prendre plein de coups, tomber de 10 mètres, et même affronter une atmosphère radioactive, et être encore debout. Même s’il faut bien avouer que Bruce Willis prend moins cher que dans les volets 2 et 4 (où à un moment, ça ne devenait tout simplement plus crédible). Tout ce petit univers est à mon goût légèrement desservi par la réalisation de John Moore, plutôt plate et qui pique les yeux à quelques égards, en plus de nous servir des ralentis parfaitement inutiles (à la Max Payne qu’il a lui-même réalisé…).

Dans le fond et la forme, Die Hard 5 a donc peu d’arguments dans sa besace. Reste alors les personnages pour se raccrocher à quelque chose de concret. McClane (père) fait toujours du McClane, avec ses répliques qui fusent et son côté « tombé au mauvais endroit au mauvais moment » qui fait toujours mouche. McClane était en vacances et on l’a encore fait chier, donc McClane règle les problèmes à sa manière. McClane reste donc le meilleur personnage incarné par Bruce Willis et continue à faire plaisir à voir. Voilà donc qu’il va être affublé de son fils Jack. Un fils rebelle, agent de la CIA appliqué mais inexpérimenté, qui va finir par devoir employer les méthodes de son père pour accomplir sa mission. Comme on pouvait s’y attendre, la relation père-fils est conflictuelle mais finit par se tasser, mais miser sur ce duo infernal est une très bonne idée, surtout que Jai Courtney campe un personnage cool et suffisamment charismatique. L’intérêt de Die Hard 5 repose donc entièrement sur les deux McClane, et en vérité il n’y a qu’eux. Les « méchants » sont loin, très loin d’être aussi en vue que Alan Rickman, Jeremy Irons et Timothy Olyphant, à vrai dire il n’y a même pas de « grand méchant » pour une fois. On ne voit même pas grand-chose de la nénette de service (Yulia Snigir) si ce n’est un plan furtif sur son soutif et ses bas nylon, on est bien loin du décolleté affriolant de Maggie Q. Et Cole Hauser a un rôle très, très court. Tout l’intérêt du film repose donc le duo McClane, qui est tout de même en relative réussite et sauve le film.

Donc au bout il faut bien avouer que Belle journée pour mourir n’est indubitablement pas le meilleur opus de la saga Die Hard. Le pire, peut-être, parce que c’est de l’ordre du subjectif (comme je l’ai dit, je n’aime pas du tout le 1 et je reste sur un status quo pour le 2). Le minimum d’action, bien que concentré au début, est atteint mais on pouvait s’attendre à légèrement plus palpitant. Le scénario ne vaut pas tripette, même si la prise de risque avec Tchernobyl est à mon sens à saluer (on est bien loin de son exploitation grotesque dans Transformers 3). Et enfin, pas de galerie de personnages mais un duo McClane Senior/McClane Junior qui fonctionne très bien, avec Jai Courtney en révélation du film. Je suis légendairement très tolérant, donc ma note ne sera pas sévère même si ce Die Hard 5 comporte des défauts manifestes. On a vu mieux en film d’action mais pire aussi, et Die Hard 5 se laisse regarder même s’il mérite plus de passer à terme sur une chaîne de la TNT le lundi soir qu’autre chose. Correct mais aurait pu mieux faire, quoi. Et aurait pu être pire, d’ailleurs la franchise va continuer avec un sixième opus déjà programmé, donc tout reste possible. Le citron est déjà bien pressé, et au prochain coup il risquera d’être sec…

Note : 6/10

dimanche 17 février 2013

Double Zéro


Allez, il est grand temps que j’expose au grand jour mes goûts de chiotte. Parlons donc d’un film avec Eric & Ramzy. Considéré comme culte à l’époque de La Tour Montparnasse Infernale, l’humour du duo semble avoir perdu de sa superbe avec le poids des ans. Leur seconde grosse production a donc bien peu de considération aujourd’hui. Il faut dire que la collusion de leur humour avec l’action « à la française » (Gérad Pirès a réalisé le premier Taxi) a de quoi faire grincer des dents des cinéphiles les plus avertis. Mais après tout, il faut remettre les choses à leur place. Double Zéro n’a, il me semble, jamais eu la prétention d’être un chef d’œuvre. C’est une comédie d’action un brin parodique, totalement idiote et rétrograde mais c’est complètement assumé, alors what ze fuck ? Posons nos neurones et apprécions ce film pour ce qu’il est.

Double Zéro démarre alors qu’un missile est volé de manière assez spectaculaire au beau milieu de la sibérie par la sculpturale Natty Dreads (Georgianna Robertson). La DGSE française est sur les dents, mais craint qu’une taupe ne se soit infiltrée dans leurs services. Pour éviter de faire courir à leurs meilleurs agents un risque inconsidéré, l’agence recrute par le biais du Monologu... euh, du Monocle (Rossy De Palma) deux « chèvres », soit non pas deux mauvais joueurs de foot mais deux civils totalement inoffensifs qui vont jouer le rôle de faux agents pour que les vrais puissent travailler dans l’ombre. Le choix se porte donc sur Ben (Eric Judor), un impulsif, et Will « Le Sauvage » (Ramzy Bedia) qui se croit irrésistible. Le duo est soumis à un rude entraînement et doit illico presto se rendre sur le terrain. Ben & Will vont donc devoir se frotter au « Mâle » (Edouard Baer), dont le but est de se servir du missile volé pour bombarder la planète d’un spray stérilisant, et devenir l’unique mâle fécond de la Terre. Entre la côte d’Azur et la Jamaïque, le duo d’agents incompétents va donc devoir bien malgré lui sauver le monde…

« Foutue la coupe, foutue ! »

Double Zéro est donc, bien évidemment, rythmé par les pitreries d’Eric & Ramzy qui à l’époque étaient au sommet de leur « art ». Comme d’habitude, Eric joue le boulet un brin timide et Ramzy le beau gosse qui s’y croit de trop, et le duo doit finir par se serrer les coudes malgré le fait qu’ils ne se supportent pas. Les gags s’enchaînent et Double Zéro égrène tous les clichés de la parodie de films d’espionnage, gadgets, armes et bagarres, missions sous couverture à l’appui. Pour peu qu’on aime l’humour d’Eric & Ramzy et leurs personnages volontairement simplets, le film est hilarant au minimum la moitié du temps. Eric Judor cabotine à mort comme d’habitude, et la scène de l’hôtel où il martyrise une serveuse qui a amené le mauvais champagne est hallucinante. Les débilités habituelles du duo font mouche (même jusque dans leur faculté inutile à se casser la gueule au moindre obstacle), les dialogues primitifs aussi, le tout digne de leurs performances sur scène. Si l’on ne retrouve pas de répliques cultes comme dans La Tour Montparnasse Infernale, les « ok, je vais te péter la gueule », « je pète un câble » ou autre « put the coconut down ! » font leur petit effet. Suffit d’apprécier la comédie mononeurone et ça passe tout seul. Le film n’est également pas avare en scènes un peu plus spectaculaires, même si on est loin d’avoir affaire à un Die Hard ou un Taken.

Excepté le duo, Double Zéro est également servi par une pléiade de seconds rôles assez savoureux. Entre Didier Flamand qui campe un directeur de la DGSE tout excité (« excellent, excellent ! »), un général froid et antipathique (Christophe Odent), un Robinson Crusoé obsédé mais débrouillard (Nicky Marbot), et surtout le fantasque Bob d’Auckland (François Chattot) auteur de la scène la plus incongrue du film où on le voit flinguer un gars perché dans un arbre et dégommer un bateau au lance-roquettes sans raison (« non non c’est pas des espions, c’est juste des mecs qui me font chier, voilà tout ! »), et ce n’est rien à côté de son copain Potemkine. Edouard Baer s’amuse dans la peau du méchant mâle, sans réel plus si ce n’est qu’il est systématiquement accompagné de bonnasses. Et Double Zéro fait fort de ce côté en alignant les top-models aux formes généreuses, Georgianna Robertson en tête mais également les sœurs Bogdanova dont la sublime Alexandrie campée par Inna Zobova. Et lesdites bonnasses font des danses lascives où se crêpent le chignon à l’occasion. Outre Lionel Abelanski en Q de service, le film se paye donc un casting sans grands noms mais un casting qui parvient à convaincre sans trop de mal, toujours dans l’esprit totalement débridé et volontairement bas du front du film.

Bref, Double Zéro joue à fond la carte de la comédie d’action crétine, et dans ce registre ça fonctionne sans trop de mal. Il faut aimer la Eric & Ramzy touch, il faut aimer l’action basique à la Taxi, il faut accepter de poser son cerveau sur la table de chevet pendant une heure et demie. Double Zéro se place derrière La Tour Montparnasse Infernale et Seuls Two dans mon panthéon Eric & Ramzyesque, mais après X visionnages j’ai toujours autant de plaisir à le revoir et à rire à haute voix devant les gags débiles. Débile, c’est le mot et il ne faut pas s’attendre ici à quelconque philosophie. Pris dans un carcan de bon délire, Double Zéro est une réussite et remplit donc sa mission.

Note : 008/10

jeudi 14 février 2013

Ronin


Il y a des films comme ça, que l’on trouve sous- ou mésestimés (et j’en aurai un paquet à vous citer). En voilà un qui semble en faire partie. Il s’agit de Ronin, film de John Frankenheimer datant de 1998. Si j’en crois mon magazine TV qui le dépeint à chacune de ses nombreuses rediffusions comme « plat », ce film ne semble pas être considéré comme un classique, loin de là. Pourtant il est plutôt bien noté sur RYM, ce qui me rassure un peu. Peut-être est-il surtout connu pour être un film avec Robert De Niro, et qui a été tourné en France. Mais même si le bon Robert est la vedette du film -avec le local Jean Reno- et que les décors naturels parisiens, de la côte d’Azur et d’Arles ont leur charme, Ronin c’est un peu plus que ça. C’est un thriller d’action redoutable d’efficacité, tout en faisant preuve d’une certaine simplicité et sobriété, ce qui fait toute la différence.

L’histoire tout d’abord : à Paris, l’irlandaise Deirdre (Natascha McElhone) recrute une fine équipe de mercenaires, notamment des anciens du KGB et de la CIA en cavale, pour une mission ordonnée par un commanditaire secret : récupérer une mallette détenue par des truands, avant qu’elle ne soit vendue à des russes. Avec le peu d’infos et un matos restreint, la dream team doit mener sa mission à bien, pour pouvoir récupérer leur gracieux salaire. Mais alors qu’elle planifie les opérations, l’équipe menée par Sam (Robert De Niro) va devoir affronter des fortunes diverses : la difficulté du terrain bien évidemment, la froideur de Deirdre qui garde bien aux chaud ses secrets sur les commanditaires de l’opération, mais également les propres démons de mercenaires pas très clairs, Spence (Sean Bean) en tête, mais également un des leurs qui va être à l’origine d’une trahison spectaculaire. Sam et Vincent (Jean Reno) vont donc devoir recoller les bouts et récupérer la mallette coûte que coûte, tiraillée entre russes et irlandais. Mais là-dedans les objectifs de Sam sont bien précis…

« Y'a quoi dans la mallette ? »

Et au milieu de tout ça, John Frankenheimer nous colle un paquet d’action. Fusillades, flinguages, poursuites épiques en bagnole, moments de bravoure « tu m’as sauvé la vie mon frère », tout y passe dans un film au rythme assez soutenu mais qui sait envoyer le pâté quand il faut. On pourrait presque penser à une prod Besson, poursuites de folie, meurtres de pauvres gens à l’appui et méchants pas beaux à l’appui, mais nous avons ici droit à un scénario tout à fait limpide, émaillé de coups de théâtre et révélations maintenant une tension palpable. Frankenheimer a également joué la carte de la sobriété en livrant un film très réaliste, qui ne part jamais dans le déluge d’effets spéciaux ou de cascades WTF. L’aspect tellement réaliste pourra rebuter, la froideur du récit étant pourtant savamment calculée et dosée, ne donnant que de très rares longueurs. C’est certes poli et (très) sobre, mais tout de même relativement dynamique. Ce thriller varié est donc parfaitement équilibré, excellemment ficelé et ne laisse rien au hasard, dans un ensemble certes classique mais bien fait et bien joué. On regrettera peut-être quelques grosses ficelles ici et là, notamment dans le comportement de ces « agents » qui ont toujours une solution à tout et ont toujours des potes dans le coin, mais cela nous donne également un film particulièrement méticuleux et réfléchi, un genre de film que je trouve bien trop rare.

Un autre atout qu’a Ronin dans son jeu, c’est son casting faramineux. Visez un peu : Robert De Niro, Jean Reno, Stellan Skarsgård, Sean Bean, Jonathan Pryce, Michael Lonsdale… du 4 étoiles. Les deux premiers font peut-être du déjà vu pour eux, mais ça fonctionne. Les autres sont, dans leurs registres respectifs, tout à fait excellents. Le seul bémol que je mettrai sera pour Natascha McElhone, qui est tellement à fond dans l’aspect froid du film qu’elle en devient assez agaçante (son seul sourire sera… calculé pour les besoins de l’opération). Le film joue également sur la fraternité naissante entre Robert De Niro et Jean Reno, qui vont devoir se faire confiance avec leurs principes. Le premier joue d’ailleurs à la perfection son rôle de chef d’équipe qui va devoir sauver la situation, étant le point d’ancrage de l’aspect méticuleux du film. Reste alors le cas du mystérieux Spence (Sean Bean), qui disparaît après la première partie du film. Quel était exactement son rôle ? Qui était-il ? Des questions qui ne trouveront pas réponse, même si on peut se faire des suppositions évidentes. Toujours est-il que son apport au film est finalement assez inutile, surtout par rapport à la « morale » voulue, notamment autour du concept de Ronin (c’est quoi ? regardez le film pour voire Michael Lonsdale vous donner l’explication).

Au bout du compte, ce film que j’ai déjà vu 4 ou 5 fois est toujours aussi plaisant à regarder, même en connaissant le scénario (sur ce revisionnage, je ne me souvenais plus du véritable rôle de Sam dévoilé à la fin, comme quoi on redécouvre toujours des choses). John Frankenheimer signe donc un thriller d’action sobre et réaliste, mais efficace avec un scénario travaillé, nous offrant un film méticuleux à souhait, porté par un casting d’enfer. Même s’il date de 1998, ce film n’a pas pris une ride, même si au lieu de rouler en grosse BM ou Audi les protagonistes se pourchassent en CX ou en 405 (voire même en 406, ce qui devait être un luxe à l’époque). Il passe tellement sur la TNT (sur ce coup c’était carrément France 3 !) que l’on pourrait penser que c’est un fond de tiroir, mais il n’en est rien. La prochaine fois si vous ne l’avez jamais vu, il ne faudra donc pas le manquer. Un film qui peut rebuter par sa froideur (c’est sûr que niveau action on a vu des choses plus percutantes depuis) mais Ronin parvient parfaitement à remplir son rôle de divertissement un minimum réfléchi.

Note : 8/10

mercredi 6 février 2013

22, v'la 2013


Allez, 2013 c’est parti. Et je ne dis ça que maintenant, pourtant c’est encore trop tôt ! Le mois de janvier a été particulièrement timide (pour ne pas dire vide) en termes de sortie ciné et l’année va vraiment peiner à démarrer, ne prenant son véritable envol que fin février. Mais ensuite ça va enchaîner, avec un pic en avril (3 films le 17 !), avant un automne qui s’annonce pour l’instant peu prolifique. Au milieu de ce calendrier s’articule donc ma pré-sélection, qui compte pour l’instant 22 films. Voici donc l'aperçu de mon année ciné 2013, dans l’ordre de sortie (dates données par Allociné) :

Titre : Die Hard, Une belle journée pour mourir
Réa : John Moore
Sortie française : 20 février
Pitch rapide : McClane est de retour et va faire le ménage en Russie avec son fiston
Ce qui est encourageant : Die Hard = dépotage, Bruce est toujours en forme
Ce qui fait peur : Le citron Die Hard a déjà été bien pressé et risque de ne plus faire de jus
Alors ? : Si je n’ai jamais été un fan de la saga (même si le 3ème est excellent), un Die Hard garantit un minimum d’explosions, de fusillades, de méchants pas beaux, bref de l’Action quoi. S’annonce comme un défouloir un minimum jouissif à défaut d’être subtil.

Titre : Boule & Bill
Réa : Alexandre Charlot & Frank Magnier
Sortie française : 27 février
Pitch rapide : Une famille adopte un cocker, la BD tout le monde la connaît ou presque…
Ce qui est encourageant : C’est une de mes BD phares d’enfance, le côté rétro à l’air sympa, le choix de prendre un vrai clebs et pas une animation moisie
Ce qui fait peur : Marina Foïs, Franck Dubosc, l’histoire qui a l’air de partir dans le n’imp, Boule qui n’a pas non plus l’air d’être un personnage important en fin de compte
Alors ? : Trop d’incertitudes (acteurs, scénario) et j’ai peur. On n’est pas à l’abri d’une bonne surprise, ou d’un film suffisamment léger pour se laisser regarder, mais c’est mal barré quand même. Ça sera probablement nul, mais il faudra aller le voir pour dire que c’est nul (©).

Titre : Hansel & Gretel : Witch Hunters
Réa : Tommy Wirkola
Sortie française : 6 mars
Pitch rapide : Hansel & Gretel sont de retour et ils sont pas contents
Ce qui est encourageant : Jeremy Renner, du gros nawak décalé qui envoie en perspective
Ce qui fait peur : Apparemment, on va nous servir une version moins violente que ce qui était prévu à la base
Alors ? : Gros potentiel jouissif pour cette sortie, j’irai même jusqu’à dire que c’est un des films que j’attends le plus cette année ! Jeremy Renner dans un truc totalement WTF en apparence, c’est juste la grosse classe. Van Helsing (que j’aime beaucoup) meets Abraham Lincoln chasseur de vampires (que j’aime bien) en plus gore et noir (à priori…), comment ne pas être au minimum curieux?

Titre : Cloud Atlas
Réa : Andy & Lana Wachowski, Tom Tykwer
Sortie française : 13 mars
Pitch rapide : Rapidement ? heu…
Ce qui est encourageant : Ça a l’air grandiose, les frang… heu, frère et sœur Wachowski sont des génies dans la forme, le casting est ambitieux
Ce qui fait peur : Le scénario et la « morale » de tout ça, la longueur, ça risque de partir dans tous les sens et d’être bien nébuleux
Alors ? : Là aussi, un tissu d’incertitudes. Ce qui est sûr, c’est que j’attendrai patiemment la sortie en salles françaises (le film est déjà sorti aux states) pour voir s’il en met plein la vue, ce qui a des chances d’arriver. Espérons juste que ça soit suffisant pour compenser le fond qui risque quand même d’être particulièrement gratiné. A mon avis, il n’y aura pas de demi-mesure concernant cette sortie.

Titre : GI Joe : Conspiration
Réa : John Chu
Sortie française : 27 mars
Pitch rapide : GI Joe versus Cobra Commander
Ce qui est encourageant : Le premier arrachait la gueule, Bruce Willis, The Rock, Snake Eyes, Jonathan Pryce qui devrait avoir un rôle significatif cette-fois
Ce qui fait peur : Repoussé de plus de 6 mois, plus de Rachel Nichols, plus de Sienna Miller, un casting curieux d’ailleurs, il sera difficile de surpasser le 1er opus
Alors ? : Et tout est dit. S’il dépote comme le premier, ça devrait le faire, mais au final j’ai peur qu’il ne soit pas à la hauteur. Reste l’Action, encore et toujours… et le Divertissement, ça va sans dire.

Titre : Oblivion
Réa : Joseph Kosinski
Sortie française : 10 avril
Pitch rapide : Un soldat banni doit surveiller une planète abandonnée
Ce qui est encourageant : Classieux et superbe à première vue, Tom Cruise dans de la pure sci-fi c’est devenu rare donc intéressant
Ce qui fait peur : Cible potentielle pour haters à cause d’on-ne-sait-quoi, le scénario
Alors ? : Grosse, grosse attente là-dessus. Mais tant d’incertitudes entre le fond et la forme ne me font pas aller plus loin dans ma réflexion pour l’instant. Le visionnage sera de toute manière indispensable.

Titre : Les Âmes Vagabondes
Réa : Andrew Niccol
Sortie française : 17 avril
Pitch rapide : Des extraterrestres contrôlent à distance des humains sans crier gare
Ce qui est encourageant : De la SF mystique, Andrew Niccol reste sur un excellent Time Out
Ce qui fait peur : Un bouquin de Stephenie Meyer (Twilight), un casting trop adolescent
Alors ? : Entre la perspective d’avoir d’un côté un film de SF psychologique jubilatoire, et de l’autre de voir le tout entaché de romance Twilightesque… mon cœur balance. Mais j’irai le voir, c’est une certitude.

Titre : Les Profs
Réa : Pierre-François Martin-Laval
Sortie française : 17 avril
Pitch rapide : Une équipe de profs décalés doit redorer le blason d’un lycée
Ce qui est encourageant : Je suis fan de la BD qui est excellente, Pef est à la réalisation
Ce qui fait peur : Le pitch qui change de l’histoire de la BD, pas sûr que tous les personnages soient présents et à la hauteur de leurs versions papier, film déjà détesté (pour pas changer…)
Alors ? : Depuis le temps que je disais que cette BD méritait une adaptation, c’est chose faite. Après, j’ai presque envie de dire que c’est tout ou rien. Ça sera déjà marrant de voir les personnages prendre vie, pour le reste tout est possible, le meilleur comme le pire.

Titre : Upside Down
Réa : Juan Diego Solanas
Sortie française : 17 avril
Pitch rapide : Un garçon du monde d’en bas chercher à rejoindre une fille du monde d’en haut
Ce qui est encourageant : Le visuel, l’originalité, le WTF
Ce qui fait peur : Le pitch tourne quand même pas mal autour de la romance…
Alors ? : Une des curiosités de l’année, je pense que rien que pour le visuel ça vaut le coup d’être vu. C’est osé, et ça semble réussi, mais le scénario semble mignon tout plein au premier abord.

Titre : Iron Man 3
Réa : Shane Black
Sortie française : 24 avril
Pitch rapide : Iron Man
Ce qui est encourageant : Iron Man
Ce qui fait peur : Le film céderait à la satanée mode du héros déchu et rouillé qui doit se racheter et réfléchir sur lui-même
Alors ? : Alors bon, c’est Iron Man, mais c’est un 3. Du spectacle à prévoir, reste juste à voir comment il se placera par rapport aux deux premiers, et le scénario bien évidemment.

Titre : Fast & Furious 6
Réa : Justin Lin
Sortie française : 22 mai
Pitch rapide : Est-ce bien utile ? Vin Diesel, The Rock, braquages, bagnoles : voilà.
Ce qui est encourageant : Le 5 demeurait un minimum efficace par moments, le trio Diesel - The Rock - Walker
Ce qui fait peur : La saga n’a vraiment plus rien à apporter de significatif à vrai dire…
Alors ? : … donc bon, à part espérer qu’il soit plus efficace que les précédents, il n’y a pas grand-chose à attendre. Les bagnoles ne sont plus vraiment à la mode, et là aussi on presse bien trop le citron, sans renouvellement. De l’Action, c’est tout ce qu’il y a aura à attendre, mais sera-ce suffisant ?

Titre : Star Trek : Into Darkness
Réa : JJ Abrams
Sortie française : 12 juin
Pitch rapide : L’Enterprise se fait massacrer et l’équipe survivante doit recoller les bouts
Ce qui est encourageant : Le premier était une réussite, la BA donne envie, Karl Urban, Simon Pegg, Zoe Saldana
Ce qui fait peur : Pas un grand fan de Star Trek outre mesure, semble assez voire trop sombre
Alors ? : Le spectacle devrait être au rendez-vous, reste plus qu’à voir ce qui va être brodé autour. Et avec JJ Abrams, tout est possible…

Titre : Superman : Man Of Steel
Réa : Zack Snyder
Sortie française : 19 juin
Pitch rapide : Superman vu par Zack Snyder
Ce qui est encourageant : Ça sera peut-être cool, y’a des ex-acteurs de BSG au casting, et Laurence Fishburne
Ce qui fait peur : Superman vu par Zack Snyder, j’aime pas Superman, je suis pas fan de la Snyder touch, Russel Crowe, encore la rengaine héros-déchu-qui-doit-se-racheter
Alors ? : Je crois surtout que j’irai le voir par curiosité si j’ai rien de bien mieux à faire. Parce que sinon, ça m’intéresse vraiment pas du tout. Je ne peux donc qu’être surpris même si j’y crois moyen quand même.

Titre : Pacific Rim
Réa : Guillermo Del Toro
Sortie française : 17 juillet
Pitch rapide : Des colosses extraterrestres attaquent la Terre et la Terre se défend avec ses colosses perso
Ce qui est encourageant : Grandiose au premier abord, de la sci-fi à grand spectacle de derrière les fagots
Ce qui fait peur : Peur d’un scénario vide, film trop considéré comme un anti-Prometheus
Alors ? : Visionnage indispensable itou. Mais je ne mets pas toutes mes attentes là-dessus. Je sais pas, pour ce qu’on en sait j’ai l’impression qu’au bout il manquera un truc.

Titre : Elysium
Réa : Neill Blomkamp
Sortie française : 14 août
Pitch rapide : Les riches sont sur une station high-tech, les pauvres sur la Terre dévastée
Ce qui est encourageant : Neill Blomkamp (District 9), de la sci-fi/anticipation comme je l’aime
Ce qui fait peur : Pour l’instant on en sait rien ou presque, l’aspect un peu humaniste de tout le bousin (même si ce n’était pas gênant pour District 9…)
Alors ? : Difficile d’en projeter quoi que ce soit de concret au moment où j’écris ces lignes, le film restant plutôt énigmatique pour l’instant. Mais Neill Blomkamp sera attendu au tournant, pourtant après la claque qu’a été District 9 on a vraiment envie de lui faire confiance quoi qu’il arrive. Sacré candidat en tout cas.

Titre : The World’s End
Réa : Edgar Wright
Sortie française : 25 septembre
Pitch rapide : Des amis d’enfance font une tournée des bars à priori apocalyptique
Ce qui est encourageant : Edgar Wright, Simon Pegg, Nick Frost, Martin Freeman
Ce qui fait peur : Le pitch me branche pas plus que ça…
Alors ? : Wright, Pegg, Frost : on y manquera pas. Reste à voir ce qu’il y aura dedans.

Titre : La Stratégie Ender
Réa : Gavin Hood
Sortie française : 6 novembre
Pitch rapide : Après une guerre contre des extraterrestres, un gamin est formé pour être un puissant stratège de guerre
Ce qui est encourageant : C’est de la science-fiction avec des extraterrestres, Harrison Ford
Ce qui fait peur : Déjà détesté (adaptation d’un bouquin apprécié = repoussoir à puristes), un gamin est le héros du film (Asa Butterfield, de Hugo Cabret)
Alors ? : Peu d’infos pour le moment, mais c’est à voir parce que c’est intéressant…

Titre : Thor : Le Monde des Ténèbres
Réa : Alan Taylor
Sortie française : 6 novembre
Pitch rapide : Thor sauve le monde
Ce qui est encourageant : Des décors comme dans le 1 SVP
Ce qui fait peur : Pas une histoire creuse comme dans le 1 SVP
Alors ? : Le spectacle Made In Marvel donne toujours envie, même si Thor est loin d’être l’avenger le plus intéressant.

Titre : Hunger Games : L’embrasement
Réa : Francis Lawrence
Sortie française : 27 novembre
Pitch rapide : La suite du 1
Ce qui est encourageant : J’ai trouvé le premier cool dans l’ensemble
Ce qui fait peur : Si la romance prend trop de place ça sera le drame
Alors ? : Donc bon, comme j’ai vu et apprécié le 1 j’irai voir sa suite, hein. Mais de ce que je sais de l’histoire, ce n’est certainement pas ce volet qui va envoyer du bois.

Titre : Bilbo le Hobbit : La désolation de Smaug
Réa : Peter Jackson
Sortie française : 11 décembre
Pitch rapide : La suite du premier
Ce qui est encourageant : C’est la suite du premier, l'epicness comme toujours avec la franchise
Ce qui fait peur : Des longueurs comme toujours avec la franchise
Alors ? : L’introduction a été faite avec classe par le premier, alors maintenant il est temps de passer aux choses sérieuses !

Titre : Riddick
Réa : David Twohy
Sortie française : on sait pas
Pitch rapide : Riddick est pris en chasse, pour pas changer
Ce qui est encourageant : Les Chroniques était une baffe, Vin Diesel, Karl Urban, Katee « Starbuck » Sackhoff
Ce qui fait peur : Batista (???), même pas sûr qu’il sorte au ciné
Alors ? : Ben, si c’est du Riddick comme le précédent ça le fera sans aucun doute. Reste encore quelques incertitudes à commencer par la confirmation de sa sortie, sur grand écran ou ailleurs.

Titre : The Incredible Burt Wonderstone
Réa : Don Scardino
Sortie française : on sait pas
Pitch rapide : Une guéguerre entre magiciens
Ce qui est encourageant : Olivia Wilde, Jim Carrey avec une coupe de cheveux improbable, ça a l’air marrant
Ce qui fait peur : Steve Carrell avec un taux élevé de β-carotène… mouais
Alors ? : Faudrait déjà qu’il soit confirmé en France. Après il y a Olivia, avec un costume rouge moulant en plus. C’est suffisant et pour le reste on peut compter sur une bonne surprise bien fun.

lundi 4 février 2013

Wrong

Quentin Dupieux, ça vous parle ? Si ce n’est pas le cas, hé bien « fuyez, pauvres fous » comme disait Gandalf le Gris. Car de par son goût immodéré pour l’absurde le plus allumé, l’art de Mr. Oizo n’est pas à mettre en face de tous les yeux. Steak avait déjà déconcerté les masses, il faut dire que sa présentation comme « film d’Eric et Ramzy » n’avait pas aidé, car avant d’être un film avec Eric et Ramzy, Steak est un film de Quentin Dupieux. Dupieux qui avait pu étaler son talent au sein du remarqué Rubber, vous savez l’histoire folle de ce pneu qui prend vie et qui se met à tuer des gens en leur faisant exploser la tête. Il y a déjà du level et avec Wrong, Dupieux semble bien déterminé à enfoncer le clou. Nous voici donc en présence de la quatrième réalisation du français, sans compter les courts métrages et en comptant Nonfilm, que je n’ai jamais vu mais ça ne saurait tarder.

Comme d’habitude, Dupieux part d’un pitch assez simple pour étaler sa science de l’absurde comique mais glacial, à l’intégration incongrue mais tout à fait… cohérente. Avec Wrong, nous suivons les aventures de Dolph (Jack Plotnick), américain moyen de banlieue pavillonnaire, qui un beau matin a perdu son chien Paul, mystérieusement disparu. L’absurde se met très vite en place autour des recherches de Dolph pour retrouver son animal de compagnie qu’il aime tant. Dolph questionne donc son voisin, un peu chelou qui nie faire du jogging tous les matins, et décide en ce jour de partir loin de chez lui pour changer de vie. L’aliènement du spectateur commence déjà, et Dupieux ne va pas le ménager de sitôt. Après le jeu bizarre au ballon cubique et la scène hallucinatoire de kidnapping de Steak, puis le trip « nous sommes dans un film » de Rubber, Dupieux se lâche avec une suite de séquences toutes plus absurdes les unes que les autres, faisant de Wrong son film le plus WTF. En vrac, un palmier se transforme en sapin, Dolph travaille (enfin pas vraiment) dans un bureau où il pleut à l’intérieur, un mystérieux peintre free-lance de carrosserie de voiture se balade en ville… et on en découvre de plus en plus au fur et à mesure que l’« intrigue » avance.

« Vous n'auriez pas un étron ? »

D’ailleurs, le regret que l’on peut émettre à propos de Wrong est que l’intrigue se délite assez vite, à partir d’un gros tiers du film et dès la rencontre de Dolph avec le mystérieux Maître Chang (William Fichtner), on comprend tout de suite ce qu’il est advenu de Paul et pourquoi (d’autant que la fin du film est d’ores et déjà racontée à un moment). Dupieux n’a donc pas pris de risques par rapport à l’intrigue principale, et s’est contenté de broder autour avec son absurdisme à faire perdre la tête. Mais de ce côté-là, il y a encore de quoi faire. On découvrira alors un détective canin aux méthodes d’investigation plutôt inédites, un Maître Chang qui va faire de bien étranges propositions à Dolph, tout en lui livrant la méthode pour communiquer avec son chien par télépathie. Bref… l’absurde règne en maître, mais paraît tout à fait naturel pour les personnages qui évoluent dans cet univers onirique. Onirique, c’est bien le mot, car on a vraiment l’impression d’être dans un rêve, suivant une intrigue sans queue ni tête. Une illogique volontaire se met même en place alors qu’on suit, parallèlement à l’histoire de Dolph, les pérégrinations de son jardinier Victor (Eric Judor), qui va s’embourber dans une aventure avec une standardiste nymphomane, avant de mourir. Puis de ressusciter. Puis en fait non. Bref… Dupieux s’amuse avec nos nerfs et nous livre un film déroutant, mais encore une fois jubilatoire.

Et Dupieux n’est pas en reste niveau réalisation, toujours avec un jeu de lumière et de flou saisissants, simple mais beau. Moins simple que Steak tout de même, qui lui souffrait un peu du syndrome « caméra posée dans un coin ». Les acteurs sont parfaits, mention spéciale à Jack Plotnick jouant un personnage constamment au bord de la rupture. Les autres personnages tirent également leur épingle du jeu, Eric Judor joue de nouveau le rôle du gars un peu bebête et boulet, mais le fait admirablement bien (il paraît qu’en VO, il a un accent anglais volontairement ridicule tout à fait savoureux). Et le chien Paul est mignon tout plein. On saluera la faculté de ces acteurs à s’adapter à un univers déluré où l’absurde ne choque pas le moins du monde les personnages évoluant dedans. La musique, sonnant parfois très inquiétante et mystique, est également parfaitement adaptée au bousin.

Après un Steak peut-être un peu trop creux et un Rubber légèrement poussif par moments, Quentin Dupieux signe avec Wrong sa meilleure réalisation. Sa plus WTF en tout cas. Les séquences absurdes s’empilent, et c’est finalement ça qui est bon, le fait de voir du n’importe nawak à la plupart des étages, qui font de Wrong un film où l’on ne s’ennuie pas et où l’on découvre de nouvelles idées de dingue toutes les 10 minutes. Dommage que l’intrigue principale ne soit finalement qu’un prétexte et ne soit pas plus creusée que ça, alors qu’il y aurait peut-être eu moyen de faire une chute de folie (à la Kaboom ?). Dupieux prend des risques du côté de l’humour absurde, pas pour le reste où il risque à terme de se reposer sur ses lauriers. Mais au final, on prend bien du plaisir à déguster ce film plus sympathique que sombre, et qui nous emmène dans un monde bien allumé aux frontières du rêve. Un film même poétique, avec un vrai message de fond (aimez vos animaux de compagnie), mais qui c’est sûr ne plaira pas à tout le monde. De toute manière, dès la séquence d’intro avec les pompiers qui font leur pause, pour celui qui n’arrive pas à se faire à la Dupieux touch c’est perdu d’avance…

Note : 8/10

vendredi 1 février 2013

Le Dernier Rempart



Que ça plaise ou non, voici un des évènements du début d’année ciné 2013 : le retour de Schwarzy sur grand écran. Certes le « governator » avait déjà eu l’occasion de dire « I’m back » dans le second Expendables, mais voici avec Le Dernier Rempart un film à sa gloire, un film où il tient le rôle principal dumoins. Pas un blockbuster, dans le sens où Le Dernier Rempart est un film plus proche de la Série B, avec aux manettes le coréen Kim Jee-Woon notamment auteur de I Saw The Devil qui aura plu aux trves cinéphiles (je n’en fait pas partie, donc je ne l’ai jamais vu). Au programme donc, un « néo-western » d’action moderne, avec des shérifs et du gros calibre. Mais aussi du FBI à costard et des grosses cylindrées. Alors que penser de cette formule ? Va-t-on avoir le droit à un Fast & Furious meets l’Effaceur, à un Go Fast meets Terminator ? Sans aller jusque là, Le Dernier Rempart va nous offrir un film à la croisée des chemins pour un divertissement plutôt réussi, mais au bout du compte seulement.

A priori, ça devrait donc tartiner du poney. Le pitch est simple, son développement aussi, ce qui nous place bien au-dessus d’un film lambda d’EuropaCorp avec sa violence mêlée à un scénario indigent. Un gros bonnet du cartel de la drogue (le bien nommé Cortez) doit être sorti de taule pour être emmené à l’exécution par le FBI et le SWAT surarmé. Manque de pot, notre dealer a des amis et trouve le moyen de s’évader rapidos mais pas discrétos, au nez et à la barbe de l’agent Bannister (Forest Whitaker). Il va donc au volant d’une Corvette « gonflée » s’enfuir vers la frontière mexicaine où il trouvera le salut, dévastant tous les barrages sur son passage, toujours grâce à son comité d’accompagnement et ses talents cachés de pilote. Comité dont une partie prépare discrètement l’extradition de leur protégé dans une petite bourgade juste à la frontière mexicaine. Bourgade dont Schwarzy alias Ray est le shérif, qui ne se doute de rien au départ, passant son week-end tranquillou. Mais lui est sa bande de bras cassés (un bleu, une fliquette stressée mais motivée, un chicanos trapu, un petit délinquant en voie de repentance et un excité de la gâchette) vont découvrir ce qui se trame et être prévenus par le FBI de la fiesta qui se prépare dans leur trou perdu, et vont devoir faire office de Dernier Rempart pour empêcher Cortez de fuir. A partir de là, il n’y a aucune raison que ce film de ne finisse pas dans un déluge de coups de feu.

« Arnold, on a un problème. »

Néanmoins, le film prend ses aises et se révèle dès le départ, assez lent. Certes, il y a la phase de découverte des personnages, surtout le Shérif Schwarzy et sa bande. Durant la grosse première heure du film nous suivons donc en parallèle les pérégrinations de la bande de flics campagnards, puis la fuite de Cortez et le duo infernal SWAT/FBI qui se casse les dents dessus. Le tout finit par se rejoindre progressivement, avec la découverte par la bande de Schwarzy du plan des sbires de Cortez suite au meurtre d’un fermier, puis la mise en place de leur barrage de fortune. L’histoire suit donc son cours et il ne se passe pas grand-chose d’intéressant, hormis quelques scènes en bagnole qui envoient un peu (notamment le défonçage spectaculaire d’un barrage policier) et une première fusillade où Schwarzy pourra jouer du fusil à pompe. C’est classique dans la forme, finalement peu audacieux, et on s’ennuie un peu. Mais dès l’arrivée de la bande à Cortez dans la Schwarzy Town, le film va prendre une toute autre ampleur. Vous voyez Hot Fuzz, avec son histoire tordue parfois un peu poussive avant son final en fusillades qui arrachent ? Eh bien Le Dernier Rempart va jouer dans la même cour. Le fond est d’ailleurs finalement le même : une bourgade tranquille qui va se faire secouer les puces sans avertissement. La dernière partie du film va donc jouer la carte des fusillades à gogo, avec en plus une réalisation qui nous offre des effusions de sang à t’en remplir une citerne. Ça mitraille à donf dans les épaules et dans les torses, ça snipe depuis les toits, ça te balance des headshots à bout portant et ça t’en fait même exploser à te répartir les 4 fers façon puzzle. Du pur Beat’em’all jouissif à souhait pendant 20 minutes, le film se réveille et il fait mal ! On sautille sur le fauteuil noir comme un gosse, avant de s’enquiller une poursuite finale avec en point d’orgue un affrontement sur le pont. Il aura fallu attendre, mais finalement Le Dernier Rempart parvient à envoyer la sauce comme prévu !

Alors bon au milieu de tout ça, le retour de Schwarzy a finalement peu d’importance. Schwarzy est vieux et c’est lui-même qui le dit (parce que moi, je n’oserai pas). Il fait donc du Schwarzy light, avec quelques répliques cinglantes, de la fusillade, des interventions héroïques et un peu de castagne (mais pas beaucoup). Botoxé et un peu rouillé, Schwarzy ne fera probablement pas des films musclés Ad Vitam. Finalement son rôle de Shérif retiré des affaires violentes lui va comme un gant, et il ne faudra (hélas) pas s’attendre à un retour en fanfare de l’autrichien musclé avec Le Dernier Rempart, même s’il sait encore dégommer un minimum. Dans Expendables 2 il était limite plus en vue (ah le fameux coup de la Smart « qui fait la taille de ma chaussure »…) ! Du coup, les autres acteurs parviennent à tirer leur épingle du jeu. Eduardo Noriega, en Cortez jusqu’au-boutiste, est convaincant même s’il aurait pu avoir un rôle plus charismatique. Forest Whitaker en agent du FBI, ça sent le déjà-vu mais ce n’est pas très grave. Reste l’équipe du Shérif très sympathique, dont Johnny Knoxville qui reprend encore une fois le rôle du parfait crétin de service, et une belle nénette brune (il y en a une autre, l’agent du  FBI pris en « otage », qui lui ressemble presque comme deux gouttes d’eau, c’est curieux). Notons aussi l’excellent Peter Stormare en bras droit de Cortez un peu lunatique et décalé, qui est une des bonnes surprises de ce film (qui plus est doublé par le doubleur de Bruce Willis, du coup on a l’impression que ce bon vieux Bruce est dans le film aussi, film où il aurait pu avoir toute sa place).

Notons également que le film garde aussi un peu d’humour latent tout du long (le coup du survet de l’équipe de foot des Pays-Bas est hilarant), ce qui est un bon plus et nous fait définitivement classer Le Dernier Rempart dans le rang des Séries B sans prétention autre que de divertir à coups de balles perdues et de dialogues percutants. Un Hot Fuzz en moins décalé et à ambiance « western à la frontière mexicaine », avec du bolide qui fonce à 200 mph, voilà la recette inattendue du Dernier Rempart. Et tout comme Hot Fuzz, ça ne fonctionne vraiment que quand ça dépote, dommage qu’il faille attendre en se tournant les pouces mais finalement le film remplit son contrat. Reste finalement l’attraction principale (et l’argument de vente au passage) qui n’en est pas une, à savoir ce retour de Schwarzy un peu anecdotique au final. Il faudra peut-être le revoir dans un autre registre pour savoir si l’ami Arnold a de sérieuses intentions ou cherche surtout à arrondir sa retraite, ou juste se faire plaisir… Mais quoi qu’il en soit, Le Dernier Rempart reste un film sympathique qui, à l’occasion, fait du bien par là où il passe. Et c’est déjà suffisamment efficace.

Note : 7.5/10

L.F.N. F.A.Q.


T’es qui toi pour commencer ?
Nikola « ZSK » anciennement Ophiüs Aran, connu dans le petit monde de l’interweb pour avoir été chroniqueur sur le site consacré au Metal VS-Webzine.com. J'occupe désormais le même poste chez Horns Up.

Pourquoi un chroniqueur Metal lancerait-il un blog ciné ?
Parce qu’entre deux chros de disques de Metal, il m’arrive de regarder des films. Que ce soit au ciné, à la télé (chaînes TV ou Blu-Ray) ou sur le PC (hérésie). Et j’ai envie de partager mes impressions sur les films que je regarde.

Pourquoi « Le Fauteuil Noir » ?
Parce que les fauteuils de mon ciné préféré sont noirs. Et que mon fauteuil de bureau est noir (avec des liserets rouges). Et qu’accessoirement mon fauteuil de télé/gaming est noir aussi (avec des liserets rouges aussi). Et que j’ai pu trouver une splendide photo de header en rapport avec.

C’est qui sur le header ?
Olivia Wilde. On aura l’occasion d’en reparler, j’ai vu/j’ai l’intention de voir tous les films où elle apparaît (sauf Les 3 Prochains Jours, parce qu’il y a Russell Crowe et que ça annule l’apport visuel d’Olivia. Et aussi People Like Us, et Rush, parce que j’en m’en branle un peu de ces histoires).

Pourquoi ce blog est décrit comme « non-puriste » ?
C’est la partie la plus délicate de la FAQ. J’ai l’actuelle critique ciné « populaire » du web en horreur. Cette critique rentre-dedans particulièrement désagréable, faite par des gens* qui croient tout savoir sur le ciné mais qui ne sont que des simples spectateurs comme tout le monde, et prétendent distribuer objectivement les bons et les mauvais points. Cette critique puriste (« on ne touche pas à… », « il ne faut pas faire comme ça », « le remake c’est le mal », « adapter un bouquin, mais ça va pas », etc…), sans demi-mesure (« c’est la pire merde que j’ai jamais vue », « c’est pire qu’un nanar de SyFy »), qui ne fait qu'aligner les reproches péremptoires au possible (« c'est mal filmé, les acteurs sont nuls, l'histoire est en carton, bref c'est à chier »), faisant preuve d’un profond irrespect pour les goûts des autres (« que ceux qui ont apprécié ce film soient pendus haut et court », « faut vraiment avoir 42 de QI pour aimer ce film »), de mauvaise foi (« avec machin derrière la caméra, c’est naze de toute façon ») ou dans l’autre sens lèche-bottes (« machin signe un nouveau chef d’œuvre incontestable »). Et je ne parle pas des flagrants délits d’élitisme, la sempiternelle rengaine sur la VF, la 3D, etc… Tout ceci qui aboutit parfois même à une vindicte populaire, à de l'hystérie collective voire à une véritable vendetta, sur des films qui ne sont même pas encore sortis, parfois même à partir d’une seule photo, d’un bout de casting, d’une première annonce. Comme dirait un ex-collègue rédacteur de VS, « c’est nul, mais il faut aller le voir pour dire que c’est nul ». Donc toute cette « critique » populaire à tendance à me sortir par les trous de nez lorsqu’elle tombe dans de pareils travers. Parce que le film en lui-même et en tant que tel, dans tout ça, on a parfois tendance à l’oublier… Un film plaît ou pas et c’est normal, je pense qu’il n’est nul besoin de se trouver constamment des excuses ou raisons pour l’aimer ou pas.

*à tout hasard, je précise que je ne vise personne en particulier. No offense, keep cool. C’est juste un constat que j’ai pu faire après avoir lu quotidiennement des « critiques » sur divers forums, sites communautaires, ou facebook. Cela ne concerne aucunement les autres sites ou blogs que je consulte qui sont très souvent d'excellente qualité d'ailleurs.

Et toi, t’as quelle prétention au milieu de tout ça ?
Aucune. Je vois un film, j’écris ce que j’en pense avec mes mots, de manière franche et sans à priori, c’est tout. Je revendique finalement une indépendance de pensée et d’analyse, loin des codes « cinéphiles » et bien évidemment de toute forme de purisme, d’élitisme ou même de conformisme, rien de plus. Au risque de choquer, je ne considère pas le cinéma en tant qu’Art, mais avant tout en tant que Divertissement. Si un film me divertit, c’est qu’il a le potentiel pour être bon, et c’est suffisant. Après on peut broder dessus si nécessaire.

Alors on va y trouver quoi comme films ?
Déjà, pas du film trop indé sauf rares exceptions, surtout du truc grand public au sens large. Mais ça va du gros blockbuster au film plus expérimental mais-pas-trop, c’est-à-dire suffisant pour que ça passe dans mon Méga Kiné. Pas de sélections du festival de Cannes, du festival de Deauville, du festival de film italien de Villerupt et je-ne-sais quoi d’autre, bien évidemment. Sinon : de l’action plus ou moins débridée, de la science-fiction, de l’anticipation post-apocalyptico-dystopienne, de la comédie, un peu de fantastique et d’horreur, du thriller, du film bien psycho de derrière-les-fagots, ou tout ça à la fois.

Tu comptes pas spoiler comme un porc, hein ?
Non mais mes papiers s’adressent surtout à des gens qui ont déjà vu les films traités. Je m’efforce de ne pas spoiler mais d’être précis. Dans le cas contraire je préviendrai, un peu comme wikipédia et son « ce qui va suivre dévoile des éléments clés de l’intrigue ».

On pourra dire ce qu’on en pense de tes papiers ?
Oui, les commentaires sur articles seront libres et j’encourage le tout-à-chacun à venir donner son avis, à créer le débat, ce blog sert aussi à faire naître le consensus (car c’est bien connu, sans consensus, on se fait chier). J’encourage aussi, et parce que c’est peut-être plus pratique, à venir réagir sur la page facebook du blog (c'mon, like, bitches !). Et puis on peut aussi suivre mes modestes écrits sur Twitter.

Sinon, tu pouvais pas faire un design plus étoffé ?
Non, j’ai pas les compétences pour ça, c’est powered par les fonctions par défaut de Blogger, par Paint et Picture Manager, et c’est bien comme ça. Désolé.

Dernière M.A.J. de la L.F.N. F.A.Q. : 20/09/16