mercredi 28 septembre 2016

Le Top 15 du Void

Deux ans de vide, deux ans dans le void... mais l'univers cinématographique a lui continué son expansion. Après avoir évacué ce que la sphère cinéma nous avait pondu de plus pourrave avec le flop fifteen, il est temps de passer aux choses vraiment sérieuses, les bons films. Ne perdons pas de temps en palabres introductives inutiles et allons-y pour les 15 meilleurs films de l'ère août 2014-août 2016, les films vus en salles à leur sortie (sauf un que j'ai vu en Blu-Ray plus tard, j'ai triché, mais je ne dirai pas lequel), classés grosso-modo du très meilleur au moins meilleur.


  • Seul sur Mars (de Ridley Scott - sorti en octobre 2015)
Oui, vous me connaissez, rien à foutre que ça soit Ridley Scott ou n’importe qui d’autre, tant que ça me plaît… et Seul sur Mars m’a plu énormément. Alors que je n’avais pas d’attentes, et c’est là qu’est la surprise. Beau (paysages martiens comme vaisseaux spatiaux), maîtrisé, haletant, complet, varié, sans temps mort malgré son côté bavard, ce film est une franche réussite. Familial mais aux confins de la Hard SF, il contient tout ce qu’on peut attendre d’un film spatial à visée un minimum réaliste (reste toujours des trucs pas crédibles mais c’est de la fiction hollywoodienne hein…). Quasi-parfait, il est porté par un Matt Damon génial qui se permet même de faire ce film une ode au second degré en toutes circonstances. Ainsi à la fois décalé et grave (sans verser dans le mélo genre ‘oh non ma famille me manque je pleure tous les jours devant mon écran transmetteur’), Seul sur Mars joue sur tous les tableaux, et avec brio. Un anti-Interstellar, moins cérébral et plus efficace, qui tient toutes ses promesses et haut la main ! L’offre amazon ‘3bluraypour2’ me faisant de l’œil, je pense qu’on va en reparler en détail bientôt… histoire de se remémorer plus en détail le film de l'année 2015.


  • Hardcore Henry (de Ilya Naishuller - sorti en avril 2016)
Oumphhh. Je mets beaucoup de choses derrière le hashtag ‘la déglingue’, mais là Hardcore Henry en est la définition même. Le film qui avoine le plus du void, qui avoine le plus depuis un paquet d’années même. D’une violence rare qui s’amplifie d’ailleurs au fil des minutes, ce film ‘seulement’ -16 met un paquet de jeux PEGI18 à l’amende. Une sorte de F.E.A.R. au carré croisé avec Shadow Warrior, et d’autres références qui paraîtront évidentes au fil des scènes. Le film à la première personne, ce n’est pas tellement inédit que ça, mais vu comme l’a été Hardcore Henry, si. Alors certes, il faut encaisser le choc et être préparé à pareil visuel, car même dans un jeu vidéo FPS il n’y a pas d’effet fisheye GoPro constant, la caméra ne part pas dans tous les sens quand tu cours, tu sautes, tu grimpes, tu te casses la gueule, tu te bats… ce film est assez inaccessible et pas vraiment fait pour être vu sur grand écran (le visionnage sur écran plus petit arrivera quand le Blu-Ray baissera de prix), mais niveau charcuterie, c’est d’un extrême rarement atteint (hors films de festival gore bien entendu). Sponsorisé par Timur Bekmambetov, Hardcore Henry reste une Série B, mais tient et dépasse ses promesses, conceptuelles comme au niveau de l’action. Des scènes d’action d’une folie inouïe et un Sharlto Copley qui peut enfin se lâcher depuis District 9 jalonnent ce film qui pousse l’adrénaline au maximum et défonce à mort. La Déglingue avec un grand D, et le film de l’année 2016, car pour l’instant je n’ai pu trouver mieux.


  • Les Gardiens de la Galaxie (de James Gunn - sorti en août 2014)
D’énième film Marvel, on passe à un retentissant pop movie qui arrache. Le film de l’été 2014 (oui ça date) ? Pas la peine de chercher longtemps, il était là. C’est du Marvel, mais du Marvel différent, plus coloré et avec un humour plus enthousiasmant encore. Galerie de personnages réjouissants (le déjà culte Groot, l’inénarrable Rocket, la sculpturale Gamora, le très premier degré Drax et bien sûr Star-Lord, mené par un Chris Pratt à fond dans son rôle) doublée d’une histoire qui sent bon le Space Opera à l’ancienne, Les Gardiens de la Galaxie assure. Du Marvel pour ceux qui n’aiment pas Marvel (même s’ils finiront par rencontrer les Avengers) qui se permet même de dépasser allègrement certains Marvel. Parfait visuellement et diaboliquement rythmé, il reste l’un des blockbusters « à héros » les plus réussis de ces dernières années. Et il s’agit enfin d’un « 1 » qui se suffit largement à lui-même. A déguster sans modération au son de tubes des années 80…


  • Star Wars, Episode VII : Le Réveil de la Force (de J.J. Abrams - sorti en décembre 2015)
Vous savez quoi ? Je vais pas m’embêter, voilà mot pour mot ce que j’en avais écrit sur un forum à sa sortie. C’est brut et c’est chaud mais complet, et mon avis n’a certainement pas changé, en attendant un revisionnage : « Alors oui c'est du fan-service sans prise de risque. Mais ça rend le film particulièrement authentique, c'est vraiment un pur Star Wars, Abrams n'a vraiment pas tenté de moderniser le truc. Il aurait pu sortir dans les années 80 qu'on y aurait vu que du feu. Mais déjà, je trouve que ça fonctionne. Et pourtant, n'étant pas spécialement un mordu de la saga plus que de raison, j'adhère totalement à ce parti-pris du strict respect du cahier des charges, alors qu'une modernisation de l'ensemble ne m'aurait pas dérangé. […] je le pense fait pour ceux qui étaient attachés à la trilogie originale et qui n'ont pas supporté la direction prise par la prélogie. Depuis que j'en parle autour de moi, je le recommande chaudement à tous ceux qui s'attendaient à un Star Wars 'trve' parce que c'est le cas. Moi j'en attendais rien, c'est pour ça que j'ai diablement pris mon pied. C'est quand même un super film sans temps mort, pour rester terre à terre. C'est du gros kiff SF à l'ancienne, rien de plus et c'est là que ça fait mouche. Y'a tout ce qui faut pour en faire un excellent Star Wars, et tous les emprunts aux anciens films font progressivement monter le compteur du culte, que ça soit les objets (le coup du 'tas de ferraille' m'a fait bien rire) ou les personnages (cette toute fin...). C'est bien fait et bien joué, ça accroche, ça prend aux tripes même, bref c'est la déglingue. Après ça n'en fait pas un chef-d'oeuvre ni d'ores et déjà la nouvelle référence de la saga, déjà parce qu'il faudra je pense juger la trilogie dans sa globalité (beaucoup de choses restent à développer quand même, même si le film est plus qu'une grosse intro au final), ensuite parce que ce n'est quand même qu'un gros copié-collé à peine voilé de l'Episode IV (à pratiquement tous les niveaux), et que j'ai trouvé Kylo Ren bien fadasse voire nul ([…] en gros, c'est un Cosplayer de Vador), après le scénario est ce qu'il est mais il ne me semble pas que l'Episode IV était un sommet du genre non plus (ça me rappelle Tron L'héritage, dont le scénario était à chier, mais quand tu reregardais le Tron de 1982, tu te rendais compte que le scénario était tout aussi niaiseux...). Mais faudra voir la suite et l'impatience grandit déjà (mai 2017!!!!!). En bref, j'ai trouvé que c'était du lourd et ce retour ne déçoit pas, quel plaisir de 2h et quart!! ».


  • Jupiter : Le Destin de L'Univers (de Lana & Andy Wachowski - sorti en février 2015)
Hashtag goûts de chiotte, le film le plus détesté de 2015 (pourquoi d’ailleurs ? parce que Channing Tatum il a des oreilles pointues ?) qui finit dans mon top fifteen du void. Mais pourquoi ? Parce que déjà mes goûts sont les miens et je juge toujours sur pièce sans céder à l’hystérie collective. Et ensuite, pour moi le fait est, que c’est un excellent Space-Opera. Il contient tout ce qu’on attend du genre : des histoires planétaires sur plusieurs générations, des lieux célestes, des ramifications, des personnages, des excentricités assumées. Les frères sœurs Wachowski ont également fait du bon boulot visuellement, plus dans l’esprit de Cloud Atlas que des Matrix, jusqu’au niveau de l’ensemble très (trop pour certains ?) terre-à-terre (façon de parler) et jamais nébuleux. Même Mila Kunis s’amuse bien et campe une sympathique héroïne de film de SF. Peut-être était-il trop Space Opera pour être jugé comme un blockbuster normal, genre dans lequel il n’est pas honteux non plus ? Le mystère demeure, j’espère juste que vous n’avez pas aimé parce que de toute façon vous n’auriez pas aimé pour X raisons ou juste pour le plaisir de constater de prétendus dégâts. Moi j’ai kiffé ce film passionnant. Et j’y reviendrai même avec une bonne petite régularisation en blou-raie. #YOLO


  • Star Trek : Sans Limites (de Justin Lin - sorti en août 2016)
Après un Star Trek : Into Darkness satisfaisant mais peut-être un peu simple (et comme d’habitude, pas aussi sombre que prétendu), la saga Star Trek v. années 2010 se poursuit sans J.J. Abrams, qui emporte avec lui le lens flare et la nostalgie. Justin Lin amène de l’efficacité et redonne un second souffle au second souffle entamé par Star Trek en 2009. Certes, la recette est toujours la même, intrépide Kirk, sérieux Spock (moins en vue pour une fois), stressé Bones, etc. Mais en en restant plus à l’essentiel, et faisant plus office de « méga épisode d’une méga série », Star Trek : Sans Limites fonctionne à merveille. On quitte enfin l’Enterprise et Starfleet pour de somptueux décors planétaires, ce qui apporte aussi un certain cachet et une certaine personnalité au film. Sofia Boutella dans la peau de Jaylah ‘l’extraterrestre au maquillage à la Darkspace’ apporte un plus également. Et l’Action est bien là avec un grand départ assez monumental. Certes classique et n’allant pas plus loin que le bout de son nez, Star Trek : Sans Limites est pourtant plus que plaisant, et même excellent. Tout simplement, le meilleur opus, sachant que Star Trek posait surtout les bases avec classe. Et RIP Anton Yelchin


  • Captain America : Civil War (de Joe & Anthony Russo - sorti en avril 2016)
Après un Avengers : L’ère d’Ultron satisfaisant (mais c’est tout), voilà ce vrai-faux Avengers 3 en forme de bataille entre alliés comme dans un Koh-Lanta après une réunification. Une bataille qui d’ailleurs aurait pu être le « problème » pour Marvel version Avengers qui n’a plus d’idées croustillantes. Mais quand on arrive plus à faire de bons méchants, pourquoi… ne pas vraiment en mettre et monter une histoire subtile amenant à un affrontement entre néanmoins amis ? C’est la base de Captain America : Civil War et ça fonctionne bien, l’histoire de fond étant même plus complexe qu’il n’y paraît, avec de grands rebondissements pour faire avancer l’intrigue. C’est finalement le Marvel le plus ambitieux de la « Phase 2 » (ou 3, je sais plus où on en est…), qui arrive à bien amener de nouveaux personnages (bon on attendra quand même une vraie confirmation de Spider-Man…), comme Black Panther. Et les meilleurs sont là, comme un Avengers, mais en mieux qu’Avengers parfois (même si le 1 reste au-dessus). Comme l’action qui réserve de grands moments. Bref, un bon cru, un peu différent lui aussi, qui prouve que Marvel sait se renouveler même sans rien vraiment changer.


  • Absolutely Anything (de Terry Jones - sorti en août 2015)
Généralement mal jugé voire mésestimé, Absolutely Anything est un de mes coups de cœur en matière de comédie pendant ce void. Déjà, comment pouvait-il en être autrement avec Simon Pegg en tête d’affiche, qui retrouve la pure comédie même sans ses compères Nick Frost et Edgar Wright. Avec les Monthy Python derrière, on en attendait peut-être beaucoup trop mais ce film se suffit aisément à lui-même, ne se prend pas la tête et réussit son truc, sans prétention. Des gags bien pensés au sein de subtilités bien pensées aussi (pour utiliser un tel pouvoir, il faut être précis et le film joue un max sur ça), l’ensemble est léger et particulièrement fendard. Rien de révolutionnaire dans cette comédie forcément british mais pas trop, ça reste familial et bon enfant mais honnêtement, pour ce qu’il est, Absolutely Anything est tout à fait enthousiasmant et réjouissant.


  • Mission Impossible 5 : Rogue Nation (de Christopher McQuarrie - sorti en août 2015)
Après un Mission Impossible 4 : Protocole Fantôme déjà culte pour moi, il était dur de faire mieux. Mais j’ai envie de dire que tant que Simon Pegg et Jeremy Renner sont toujours là, il y a déjà une grande partie du boulot de faite. Alors oui, l’ensemble est un peu moins marquant que son illustre prédécesseur, mais la franchise est décidemment en excellente forme et le prouve encore ici. Tout ce qu’on attend d’un Mission Impossible est ici, de l’action, des méthodes tordues, des méchants tordus aussi, des personnages qui donnent de leur personne. Plus complexe que Protocole Fantôme mais pas aussi exagéré que Mission Impossible 3, Mission Impossible 5 : Rogue Nation a trouvé son équilibre, et s’il n’est pas le meilleur de la saga, il n’en est pas moins excellent. Je l’ai régularisé en Blu-Ray donc on va en reparler très très bientôt…


  • Fast And Furious 7 (de James Wan - sorti en avril 2015)
Comment ça, une saga qui s’étire jusqu’à plus soif qui arrive à sortir -et de loin, même si j’aimais bien 2 Fast 2 Furious du temps de Need For Speed Underground 2- son meilleur épisode en 7ème instance ? Toujours plus vite et toujours plus furieux, c’est forcément le leitmotiv de la série, appliqué à fond ici. Et après un 6 trop nawak, Fast And Furious 7 réussit son coup en partant dans la plus absolue dinguerie. Plus rien à foutre, on défonce tout. Déjà, rien qu’avec Jason Statham en grand méchant, ça promettait. FF7 cartonne grâce à ça, mais pas que. Avec des scènes d’une folie furieuse, excentricités en bagnole comme bagarres (merci Tony Jaa qui offre le baroud d’honneur à Paul Walker), ce film finit par partir dans une véritable déglingue qui défonce. Certes, on est parti très loin dans l’abus. Mais enfin la saga se débride, ne se prend presque plus au sérieux, et assume à fond son côté divertissant, rutilant et explosif. L’épisode le plus jouissif, pas le plus régressif pourtant, mais le plus efficace, c’est certain, et c’est énorme. « Dom, une voiture, ça vole pas ! ».


  • A la Poursuite de Demain (de Brad Bird - sorti en mai 2015)
Ouh attention, après le prétendu nanar Jupiter : Le Destin de l’Univers, voilà un pur film Disney dans ce top fifteen ! Mais vous me connaissez, patriarche des causes désespérées et Odieux gentil. Enfin, personne n’a jeté la pierre à A la Poursuite de Demain, enfin Tomorrowland plus que ce nom français à la con. Oui, c’est du Disney (c’est même l’adaptation d’une attraction du parc…), mais du bon Disney, de l’excellent Disney. C’est un film fantastique à moitié Steampunk particulièrement réjouissant et dynamique. Porté par une Britt Robertson survoltée et un George Clooney excellent en inventeur désabusé et rabat-joie, Tomorrowland fourmille de bonnes idées (la scène de la maison piégée est un régal), de trouvailles visuelles ou physiques, n’est pas ennuyeux une seconde et multiplie les aventures. Un film-attraction, voilà ce que c’est et ça fait mouche. Si la fin portée par un Hugh Laurie en grand méchant convainc un peu moins, Tomorrowland assume à fond son côté divertissement familial sans prétention (enfin un peu quand même) et ça fonctionne à merveille. Vraiment la bonne surprise de ce void, à condition de se mettre en condition, car ça reste du Disney.


  • Project Almanac (de Dean Israelite - sorti en février 2015)
Là aussi, un petit film mesestimé. Il faut dire que le genre ‘found footage avec jeunes’ est franchement galvaudé. Project Almanac fait pourtant facilement partie du haut du panier du genre. Certes, on ne retiendra pas les acteurs. Mais pour le reste, cette sorte de crossover entre Chronicle et L’Effet Papillon tient très nettement ses promesses. Avec de bonnes idées sur les paradoxes temporels et là aussi un petit côté 80’s dans cette bande de jeunes qui s’intéresse à du paranormal sur base scientifique, Project Almanac assure. Un bon petit film palpitant et prenant qui cède peut-être à quelques clichés (pourquoi diable avoir fait ça sous forme de sempiternel found footage ?) mais en évite d’autres. Il mériterait que je le revoie sous peu, mais j’en garde de très bons souvenirs, d'autres effacés à cause d'un paradoxe temporel que je subis sans le savoir ?


  • Ex_Machina (de Alex Garland - sorti en mai 2015)
Ce film assez plébiscité d’Alex Garland, compère de Danny Boyle, est une réussite en son domaine, assurément. Il est sûr que nous ne sommes pas en présence d’un quelconque blockbuster même à la Interstellar et qu’on est plus proches d’un film de festival qu’autre chose, et l’ambiance pesante (avec peu de musique) voire contemplative est là pour le prouver. Entre décors naturels et synthétiques somptueux (le film a eu un oscar pour ça) et grandes performances d’acteur (Oscar Isaac en Zuckerberg version YOLO et un très touchant Domhnall Gleeson), Ex_Machina est la meilleure adaptation du Test de Turing à ce jour. Certes, l’ensemble aurait pu aller encore plus loin en étant moins avare en rebondissements tordus, mais même s’il n’est pas à mettre en face de toutes les paires d’yeux, Ex_Machina est une belle expérience et un film assez envoûtant.


  • Le Labyrinthe (de Wes Ball - sorti en octobre 2014)
Enième adaptation d’un livre dystopien pour adolescents bla bla bla. Seulement Le Labyrinthe se place facilement derrière Hunger Games pour ce que le genre a offert de plus intéressant, et on attendra que cette saga se termine à son tour pour établir le classement final. Et qu'est-ce qui distingue Le Labyrinthe ? Une histoire bien mystérieuse, et on y est plongé dedans dès les premières minutes. Bien mené, le film distille ses cartes au fur et à mesure, alors que l’on suit les pérégrinations de personnages attachants (et sans love story parasite ! youpi !). Alors certes, l’évolution de Thomas au sein des « blocards » semble aller trop vite parfois, et le final apporte encore plus de questions, à peine résolues dans la suite (Le Labyrinthe : La Terre Brûlée) qui arrivera un an plus tard (et qui s’éloigne bien du bouquin il paraîtrait). Mais Le Labyrinthe « 1 » n’en est pas moins réussi et lui-aussi, se suffit à lui-même (car à l’image des Hunger Games où il n’y avait que des « Hunger Games » dans les deux premiers films, il n’y a qu’ici qu’il y a un « Labyrinthe »… enfin pour l’instant). Une bonne saga, qui a commencé par un film assez prenant.


  • Ant-Man (de Peyton Reed - sorti en juillet 2015)
Parmi la grande famille de sorties Marvel de ce void de deux ans, outre Civil War (voir plus haut) et Avengers : L’ère d’Ultron (qui faisait trop Avengers banal pour se distinguer), il y avait Ant-Man. Et à l’image des Gardiens de la Galaxie, voilà un Marvel un peu décalé et différent. « Un peu » seulement car on reste dans le domaine des Vengeurs, mais Ant-Man a su faire son trou (de fourmi). Abandonné par Edgar Wright au profit de Peyton Reed, le film a su garder l’esprit du réalisateur anglais avec des touches de montage nerveux qui font mouche. Et l’humour mordant aussi. Avec des personnages plus attachants, Ant-Man a apporté un petit peu de neuf et de peps à l’écurie Marvel, en plus d’un paquet de bonnes idées sur les différences de taille, forcément. Réussi sur ce point, Ant-Man souffre néanmoins des défauts des derniers Marvel, à savoir ses clichés (y’en a encore beaucoup des sbires d’Hydra infiltrés partout ?) et l’absence d’un grand méchant d’envergure. Et toujours ce fait que chaque film sonne comme une intro du suivant… Mais Ant-Man est dans la bonne moyenne et est suffisamment différent et innovant pour figurer dans le haut du panier.

  • N'ont pas réussi à s'accrocher au haut du panier mais ont bien essayé : The Lazarus Effect (pour Olivia), Avengers : L’ère d’Ultron (tout de même), Mad Max : Fury Road, Terminator : Genisys, Hitman : Agent 47, Prémonitions, X-Men : Apocalypse, Suicide Squad (oui, oui).

mardi 27 septembre 2016

[News] Des invités de marque pour Transformers 5 et Thor 3

On condense les deux news du moment avec ce qui sera au programme de Transformers 5 : The Last Knight et Thor 3 : Ragnarok, personnages comme acteurs.
Penchons-nous d'abord sur la franchise de Michael Bay dont le citron sera pressé encore une fois le 21 juin prochain. Transformers 5 : The Last Knight signera l'apparition d'illustres personnages. Vu son titre, il ne fait aucun doute que Batman sera un des premiers invit... euh non en fait pardon, Batman c'est le 'Dark' Knight, c'est vrai. Non c'est même encore plus nawak que ça vu que pour ce 5ème cru de Transformers on aura l'occasion d'apercevoir Winston Churchill, qui bien sûr sera accompagné de ses ennemis d'époque, les nazis. Et ce n'est pas tout vu que plus loin et plus fort, c'est aussi Le Roi Arthur qui devrait faire son apparition dans le film. Il sera d'ailleurs campé par Alexandre Astier Liam Garrigan (des séries Strike Back et Once Upon A Time entre autres). Quant à Churchill, des rumeurs le verraient bien interprété par Anthony Hopkins, déjà annoncé au casting également. Et le pire c'est que ça le ferait, en fait.

Bref, vous l'aurez compris, dans ce 5ème opus les robots voyageront dans le temps. Second épisode de Michael Bay revisite l'histoire, donc. A ce stade, j'ai surtout envie de dire 'Kamoulox'. Iron Sky meets Kaamelott meets Transformers?


Passons du Roi Arthur à Odin maintenant. Thor 3 : Ragnarok, qui est prévu pour le 27 octobre (2017, c'est loin), a annoncé la suite de son casting. Outre Cate Blanchett et l'excellent Karl Urban, Jeff Goldblum sera aussi de la partie dans le rôle du 'Grandmaster'. Et cerise sur le gâteau, Sam Neill vient d'être confirmé à l'affiche. N'ayant eu le droit qu'à quelques jours de tournage, son rôle ne devrait pas être primordial. Mais la réunion de Neill et Goldblum titille déjà le cœur des nostalgiques : les deux acteurs n'ont en effet jamais tourné ensemble depuis Jurassic Park, soit depuis 23 ans !

En attendant de voir s'ils auront le droit de figurer ensemble lors d'une même scène sur Asgard (ou sur Midgard, on prend aussi), remémorons-nous le duo Alan Grant / Ian Malcolm en espérant que Thor 3 : Ragnarok ne soit pas qu'un gros tas de merde.



Au pire on en rigolera.



Puis et tant qu'on parle de Jurassic Park, Sam Neill ne sera (de nouveau) pas au casting de Jurassic World 2. Il en a donné des explications marrantes que vous pouvez lire sur Allociné (ou ailleurs si vous voulez pas leur donner du clic, désolé j'ai la flemme de retranscrire). Hashtag 'tant mieux'.

lundi 26 septembre 2016

Le Flop 15 du Void


Entre les critiques de Lucy et... rien de neuf pour l'instant (encore un début d'automne bien morne pour les sorties ciné...), il s'est écoulé deux années, deux années où les sorties ne se sont pas arrêtées, loin de là. Le temps que je puisse me resynchroniser avec le calendrier des sorties et alors que j'ai quelques Blu-Ray en stock à traiter (peut-être), il y a un retard à essayer de rattraper. Il va donc être question cette semaine de piocher dans tout ce que j'ai pu voir pendant les deux années de 'void' et faire un bilan à la va-vite. Bien sûr, il y a eu du bon, mais il y a eu du moins bon aussi. Évacuons donc tout de suite le pire, ce qui n'a pas marché, ce qui a été décevant, ce qui a été tout simplement nul, au sein de ce 'flop fifteen'. Du moins pire au très pire, à peu près.


  • Pixels (de Chris Columbus - sorti en juillet 2015)
En termes de dinguerie et de WTF, Pixels se posait. La grosse curiosité de 2015 en mode nostalgique promettait pas mal. Le résultat n’en sera que plus mitigé. Il faut dire que malheureusement et de manière finalement prévisible, l’ensemble est assez nettement sabordé par le casting, constitué en grande partie de la bande à Adam Sandler, peut-être l’humour le plus détesté outre-Atlantique. Et si son humour en-dessous de la ceinture et faisant toujours intervenir les mêmes thèmes n’atteint pas les abysses sondées par Ben Stiller encore récemment (l’infect Voisins du 3ème Type), il ne tire pas Pixels vers le haut et le rend assez inégal. Certes, les références aux jeu vidéo d’arcade sont épatantes et bien intégrées dans ce film délirant. Mais je ne suis pas sûr que Sandler et consorts étaient vraiment concernés par le sujet… et cela nous donne une comédie américaine moyenne où il y a des extraterrestres qui nous attaquent avec des jeux vidéo des années 80, plutôt que l’inverse. Un minimum fun, mais assez frustrant. Il y avait moyen de faire mieux et autrement plus drôle.


  • Hunger Games : La Révolte (Partie 2) (de Francis Lawrence - sorti en novembre 2015)
Je suis client de la saga. Il fallait bien la terminer, et il fallait bien qu’elle se termine… malgré cette sempiternelle volonté de séparer le final en 2 pour faire plus d’entrées. Et après une première partie qui posait les bases de la conclusion, voilà la conclusion. Et si le 3 n°1 permettait une subtile montée en tension, le n°2 fait un peu plouf. Les pièges tordus de Snow sont de retour, mais il faut bien avouer que sans les ‘Hunger Games’, Hunger Games devient un peu fade. Trop long, trop drama, et surtout très prévisible sur la fin, la deuxième partie de cette révolte manque de panache. On aurait aimé une conclusion plus explosive et moins nihiliste. Certes, il est difficile de jeter la pierre à qui que ce soit sachant que l’ensemble des 4 films demeure cohérent. Mais la séparation du 3 en deux parties a bien trop étiré le truc. Légère déception mais on jugera bien la saga dans sa globalité, qui est de loin ce que le genre ‘adaptation de littérature dystopienne pour ados’ a donné de mieux. En attendant la fin du Labyrinthe


  • Jason Bourne (de Paul Greengrass - sorti en août 2016)
Bon, il était difficile de faire pire que Jason Bourne : L’Héritage (qui sans Jeremy Renner, ne valait vraiment mais vraiment pas un kopeck). Seulement, le problème semble être toujours le même : la trilogie Mémoire-Mort-Vengeance se suffit largement à elle-même et continuer à broder dessus semble être une mauvaise idée. Certes, il y a le retour de Matt Damon, le retour d’un némésis consistant (Vincent Cassel), le retour de Paul Greengrass pour des scènes qui dépotent, l’arrivée d’un bon Tommy Lee Jones (je n’ai pas été convaincu par Alicia Vikander en revanche…), mais le meilleur de la saga est derrière elle et la franchise n’a plus de jus. Oubliées les ramifications complexes des 3 premiers opus, Jason Bourne ‘5’ en reste à l’essentiel, et finit par être bien trop simpliste. C’est ‘on rajoute un nouveau programme descendant de Treadstone et en avant la jeunesse’, et c’est tout. Même Matt Damon ne sait plus vraiment ce qu’il fait là et semble en roue libre. Un opus correct pris en tant que tel et comparé à son prédécesseur, mais un Bourne mineur, comme il y a des Bond mineurs (voir plus bas). Allez, faites-nous un 6 avec Matt Damon ET Jeremy Renner, collaborant ou étant ennemis, mais faites-le !


  • Renaissances (de Tarsem Singh - sorti en juillet 2015)
Le bon petit film de SF/anticipation de derrière-les-fagots. Du moins en apparence. Oh, le sujet est relativement bien traité, heureusement. Seulement l’ensemble est tout de même particulièrement mou et sans conviction. Il n’en reste qu’un thriller « à scénario fantastique » trop sobre et trop facile, et qui ne semble plus en finir. Enfin le problème de ce film réside aussi dans la « performance » de son acteur principal Ryan Reynolds. On sait qu’avant de remonter dans l’estime de tout le monde pour Deadpool, l’acteur était détesté pour son charisme d’huître et ses rôles impersonnels. Et Renaissances ne déroge pas à la règle, il semble tellement en avoir rien à foutre qu’on a envie de lui donner des coups derrière la nuque pour qu’il bouge… Cela ne relève pas ce film un peu insignifiant, certes plutôt correct, mais qui ne restera pas dans les annales malgré un potentiel certain.


  • The Giver (de Phillip Noyce - sorti en octobre 2014)
Certes, ce fut l’énième adaptation d’un roman dystopien pour ados. Qui contrairement à Hunger Games et Le Labyrinthe, n’a pas eu beaucoup d’écho (même Les Âmes Vagabondes a plus fait parler de lui, c’est dire…). Pourtant, le pitch un peu « différent » était prometteur et le parti pris visuel du film, surtout dans sa première partie, en valait la chandelle. Dommage que l’ensemble se finisse alors dans la plus absolue niaiserie à la limite du ton moralisateur. Les Hunger Games et Le Labyrinthe ne tombaient pas dans les clichés du genre, ici on est en plein dedans et The Giver se rapproche donc plus d’un Les Âmes Vagabondes… cruel. Reste Jeff Bridges dans un rôle à contre-emploi, aux côtés de jeunes acteurs dont on a déjà oublié noms et visages…


  • Les 4 Fantastiques (de Josh Trank - sorti en août 2015)
Bon ok, c’est tirer sur l’ambulance, surtout quand on sait que Josh Trank lui-même a été consterné devant le montage final. Mais il faut bien constater les dégâts de cette nouvelle adaptation qui, une fois n’est pas coutume, aurait pu s’en sortir par son aspect plus « sombre ». Mais voilà, outre son gros trou passant sous silence l’évolution des personnages et son final plié en 5 minutes, ce film déçoit surtout parce qu’il partait bien, visuellement comme au niveau des personnages. Ce qui aurait pu être un reboot satisfaisant doublé d’une origin story intéressante se transforme en un réel plantage, un film véritablement bâclé. Frustrant. On a l’impression d’avoir plus affaire à un pilote de série sur lequel on a accéléré certaines choses pour mettre une fin qui pète un peu. L’intro d’un éventuel blockbuster qui n’arrivera probablement jamais… Une curiosité d’une pauvreté assez effarante qui, au final, restera un des mystères cinématographiques de ces dernières années devant un tel je-m’en-foutisme, seulement dicté par des questions de droits à conserver... Plus triste qu'autre chose.


  • Deadpool (de Tim Miller - sorti en février 2016)
Oh oui je sais je choque rien que par sa présence dans ce flop fifteen. Mais déjà, il faut bien avouer qu’avec le recul, sa hype surtout alimentée par des pseudos-geeks qui suivent Hitek, Trolls de Geek et Spi0n sur facebook a rendu une attente carrément disproportionnée. Pour ceux qui étaient un minimum connaisseurs, le résultat final à attendre était tout autre. Que ça soit un film badass sur un héros badass, tout le monde pouvait s’y attendre de toute façon, on savait que ça allait trancher. Qu’est-ce qui cloche alors ? Eh bien en prenant le parti de faire une origin story, Deadpool a cassé tout le potentiel déglinguos du personnage. Deadpool manque clairement de folie et ne laisse qu’entrevoir une petite partie du potentiel du X-Men le plus controversé. Alors oui, le film n’a pas eu les moyens du blockbuster habituel, mais ce n’est pas qu’une question d’Action même si elle manque un peu, c’est que Deadpool peut faire « pire » au niveau de ses excentricités et sa faculté à briser le 4ème mur (ce qui, et heureusement, est un minimum réalisé ici). En résumé, ce film est tellement sage, il n’est que « décalé » alors qu’il était possible de faire une ultime dinguerie… Il n’en reste qu’une intro qui laisse un immense espoir pour Deadpool 2, et je crois fort dans le potentiel de cette suite, mais là il y a un énorme goût d’inachevé. Pour qui connaissait le personnage, il y avait encore de la place pour se lâcher encore plus, même si Ryan Reynolds a enfin trouvé un rôle pour vraiment s’amuser. Donc pour l’instant, si vous voulez de la déglingue, jouez au jeu vidéo, qui est certes assez « extrême » dans les excentricités de Deadpool, mais qui est 100 fois plus fendard que ce film trop poussif et peu explosif malgré ses belles promesses.


  • Spectre (de Sam Mendes - sorti en novembre 2015)
Alors que la franchise Bond restait sur un sensationnel Skyfall, celui-ci marque franchement le pas. Certes on reste au-dessus de la médiocrité de Quantum Of Solace mais on ne vole tout de même pas bien haut, Bond version Daniel Craig étant vraiment du un sur deux. Un million de fois moins épique que son prédécesseur, Spectre est assez lent et vide, fainéant même, assez banal, ce qui en fait un Bond mineur, prévisible et cliché avec sa thématique dans l’air du temps, sans panache ni grandeur ni envergure, bref pas grand-chose… pour une vraie déception au bout. Si Daniel Craig se tient toujours bien dans le costume et que Ralph Fiennes a un rôle consistant voire surprenant, je trouve toujours Christoph Waltz passablement surcoté et je dirai même que le « méchant » qu’il campe sabre un peu ce film qui a manqué d’ambition. Sam Mendes n’était pas motivé et ça se sent… Il en reste un bon final et de belles scènes dans la neige, mais voilà, c’est très loin d’être un bon millésime de la saga Bond (James, Bond).


  • Jurassic World (de Colin Trevorrow - sorti en juin 2015)
L’archétype de la suite/reboot/remake/prequel (rayez la ou les mentions inutiles, mais c’est une image hein, n’allez pas rayer votre écran) parfaitement inutile. En 1993, Jurassic Park se permettait de livrer à la fois un des scènes les plus merveilleuses (quand Alan et Ellie découvrent la première fois les dinosaures) et les plus terrifiantes (les gosses qui se planquent dans la cuisine) de l’histoire du cinéma. Jurassic World n’émerveille pas et ne terrifie pas à aucun moment. Voilà qui résume ce « World » qui ne sert à rien si ce n’est se baser encore et encore sur d’anciennes recettes pour faire du chiffre. Pas de charisme (on a connu un Chris Pratt avec plus de conviction), pas de tonus (c’est long et chiant), pas de peur (l’Indominus Rex est tout pourri), des clichés à la pelle, des raccourcis de cinéma grossiers (les Raptor qui spawnent comme dans un jeu vidéo…), et l’on atteint même les frontières du ridicule. Alors oui, si on est jeune et qu’on découvre ce qu’on peut faire avec des dinosaures au cinéma en 2015, on peut être impressionné (surtout que le film évite tout de même d’être trop Disney), mais quand on était déjà au Jurassic Park en 1993, ça ne fonctionne absolument plus. Le Monde Perdu et même Jurassic Park 3 étaient corrects, là l’apport est négligeable, pour ne pas dire inexistant. Comme le disait Ian Malcolm en pliant ses lunettes, « c’est vraiment un gros tas de merde ».


  • American Ultra (de Nima Nourizadeh - sorti en août 2015)
Un petit film sorti pendant l’été qui, au vu d’une bande-annonce assez efficace, laissait présager une bonne surprise. Il n’en est rien. C’est d’un poussif… Jesse Eisenberg essaye bien de rattraper le tout mais à mi-chemin entre Stoner Movie et comédie d’action à la Paul Feig, l’ensemble est assez nul et bien loin de la dinguerie que la bande-annonce laissait présager. Un beau produit marketing où acteurs et équipe de tournage s’amusent mais c’est tout. A oublier et c’est déjà fait d’ailleurs. Reste une fin qui tranche, un Topher Grace parfait en tête à claques de service et une scène de sexe en POV avec Kristen Stewart


  • Interstellar (de Christopher Nolan - sorti en novembre 2014)
Alors là, encore une fois pour paraphraser le nain prof de piano dans Steak, « Non ». Et ce n’est pas parce que c’est Christopher Nolan, auteur de mon film préféré de tous les temps Inception (et en vérité je n’aime que celui-là et Memento (et la moitié de The Dark Knight Rises à la rigueur)), que ça va changer les choses. Par où commencer et terminer en restant concis ? 2h30 d’un drame SF chiant aux élucubrations astrophysiques et métaphysiques hors de propos. De rares bonnes idées au sein d’un film au faux rythme qui termine dans le délire grotesque, sur une base présentée comme scientifiquement juste, avec l’appui de consultants… mais bien sûr. Je vous conseille la critique de mon quasi-némésis l’Odieux Connard, avec qui je suis totalement d’accord pour le coup. Un anti-blockbuster peu palpitant et trop mélodramatique qui pourtant a été encensé par le grand public, ce qui me laisse encore perplexe, deux ans après et alors qu’un revisionnage sur Ciné+ semble imminent… pour à nouveau constater le ratage de ce film prétentieux qui est passé à côté de ses belles promesses à force d’envolées imbuvables.


  • La Tour 2 Contrôle Infernale (de Eric Judor - sorti en février 2016)
Oui, là aussi, je suis bon client. Puis le premier est tellement culte… Mais alors là, je ne sais pas ce qui leur a pris. Un « c’est mon meilleur voyage en élastique » en guise de seule punchline valable, c’est hyper maigre. Et dans le genre très très con, ça se pose là. Ça se pose tellement que ça en devient assez pitoyable. Si les références bien placées de ce prequel à sa « suite » font souvent mouche, c’est au prix d’un nivellement par le bas assez effroyable. Eric et Ramzy ont poussé à l’extrême le côté mongoloïde de ces personnages mais le résultat est assez affligeant, poussant tellement loin le niveau de bêtise qu’on ne sait s’il faut rire ou pas, et de toute façon les rires n’auront pas été nombreux. Entre un Philippe Katerine assez détestable et jamais drôle et des scènes carrément cartoonesques et WTF, La Tour 2 Contrôle Infernale s’est crashé en plein vol. Le meilleur du duo semble être loin, très loin derrière lui, et si pousser le délire d’époque à l’extrême était l’objectif manifeste de ce film, eh ben c’est loupé.


  • Batman Vs. Superman : L'Aube de la Justice (de Zack Snyder - sorti en mars 2016)
Man Of Steel reste une de mes plus belles claques de ces dernières années. La descente aux enfers proposée par Batman Vs. Superman l’Aube de blablabla n’en sera que plus spectaculaire. C’est assurément le film le plus bidon de 2016 pour ma part. Quand on prend un regard global sur le fond de l’œuvre, quel est le scénario là-dedans, mis à part « Lex Luthor est un gros gland qui sème la zizanie juste pour le lol » ? Servi par d’énormes trous scénaristiques, Batman Vs. Superman est difficile à suivre. Et même niveau Action, on est à la ramasse comparé à son illustre « prédécesseur », combat final spoilé d’avance compris. Il n’y a rien à en retenir et pas grand-chose à en sauver, si ce n’est que moi, j’ai trouvé Ben Affleck très bon en Bruce Wayne/Batman (oups, pardon pour le spoil). Je ne suis pas déception parce que j’en attendais rien mais je suis quand même consternation devant ce film particulièrement chaotique, qui ne se raccroche à rien si ce n’est la rencontre entre deux super-héros. Un beau blockbuster raté, qui sert d’intro à Justice League plus qu’autre chose, et prouve que DC Comics a encore du boulot à faire pour pondre une franchise qui tient la route en toutes circonstances. Quand à Zack Snyder, encore une fois, il devrait lâcher ce genre de films et se mettre à de la pure SF, genre où il aurait vraiment du potentiel, quoi qu’on en dise…


  • Les Profs 2 (de Pierre-François Martin-Laval - sorti en juillet 2015)
Oui je sais « pk té allé voir sa lol » mais je suis bon client car je suis fan de la BD originale. Et même le premier film avait quelques arguments. Là, c’est encore un film qui semble venir d’une autre planète où les codes de l’humour et du scénario en matière de cinéma n’ont pas cours. Et c’est encore le genre de film plus hystérique que drôle. En même temps que fallait-il en attendre me direz-vous… Des élucubrations et des exagérations à la pelle et dès l'intro nawakesque, où les gags réussis sont rares. Et on ne parlera pas de l’« histoire » (oui il y en a une) bien niaise, servie par un Kev Adams sur lequel je vais m’abstenir de tout commentaire. A voir une fois pour constater l’ampleur des dégâts, puis ramasser ses neurones. Il n’y a plus qu’à espérer qu’on laisse cette bédé tranquille, à la limite adaptez la BD « Boulard » avec seulement Kev Adams, ça m’évitera de fonder des espoirs dans la bande à Didier Bourdon (qui avait ici remplacé Christian Clavier dans le rôle de l’inénarrable Tirocul Cutiro pardon, sinon c’est trop sale), Isabelle Nanty et consorts, et je n’irai pas le voir le laissant aux fans du mec le plus swag de France pour les STMG. Dernier détail, le volume sonore du film aurait volontairement été relevé pour couvrir les rires du public et laisser place aux dialogues… ce que j’ai pu effectivement constater. Misère.


  • Chappie (de Neill Blomkamp - sorti en mars 2015)
Ça me fait toujours mal au derche d’en parler mais c’est bel et bien Neill Blomkamp qui est à l’origine de la plus retentissante purge de ces deux ans de void. Chappie est une catastrophe dans ses grandes largeurs, ou comment Blomkamp a pu massacrer ses propres talents dans un film à la fois personnel et hyper calibré. Du placement-produit que même Transformers n’a pas osé faire, et le summum étant atteint avec l’autopromo de Die Antwoord dont les deux musiciens jouent les « acteurs », je n’ai jamais vu quelque chose d’aussi grotesque. Cela finit d’enfoncer un film qui se traîne dans de la niaiserie affligeante et insupportable à tous les niveaux, Blomkamp ayant presque signé un film pour enfants, juste tempéré par les morts violentes dont il a le secret. Et que dire de la caricature absolue du personnage campé par Hugh Jackman ou de Sigourney Weaver qui se demande ce qu’elle fait là si ce n’est préparer le terrain pour Alien 5 (s’il sort un jour)… Certes, il reste un visuel parfois épatant, mais rien n’est attachant dans ce film, il est juste consternant à en pleurer devant ce qu’a pu livrer le génial réalisateur de District 9… Une vraie et véritable bouse, à oublier, mais ça sera dur car la tache demeurera tenace…


  • Échappent de peu à la sentence irrévocable : The Expendables 3, Le Hobbit : La Bataille des Cinq Armées, Taken 3, Le Transporteur : L’Héritage, Les Visiteurs : La Révolution, Gone Girl, 22 Jump Street.

jeudi 22 septembre 2016

[News] Duncan Jones pour une 'suite' de Moon?

Alors qu'il reste sur le blockbuster fantasy Warcraft : Le Commencement (que je ne vais pas juger car je ne l'ai pas vu - et il ne m'avait pas franchement donné envie...), le réalisateur britannique Duncan Jones (fils de feu-David Bowie faut-il le rappeler) va revenir à ses premiers amours, la science-fiction.

S'il avait signé en 2011 le génial Source Code, sorte de croisement improbable et réussi entre Code Quantum et 7 Jours pour Agir, il avait également réalisé deux ans plus tôt l'excellent Moon avec le non moins excellent Sam Rockwell.

Dans un tournage dont le démarrage est prévu pour la fin du mois, le réalisateur et l'acteur de Moon vont se retrouver pour le quatrième long-métrage de Duncan Jones qui répondra à nouveau à un nom de 4 lettres commençant par M, Mute. Mais pas de n'importe quelle manière : Mute est en effet plus ou moins présenté comme une suite de Moon, et Sam Rockwell devrait y retrouver son rôle de Sam Bell.

Toutefois, l'histoire principale sera bien différente des mystères lunaires de Moon et Sam Bell ne sera pas le personnage principal. On y suivra en fait les aventures d'un tenancier de bar muet, qui doit partir à la recherche de sa dulcinée, mystérieusement disparue. L'action se déroulera sur Terre, à Berlin précisément, 40 ans après notre époque. Le tout devrait s'inspirer assez fortement de Blade Runner...

Outre Sam Rockwell, Alexander Skarsgard et Paul Rudd seront à l'affiche de Mute, dont la date de sortie est bien évidemment inconnue pour le moment.

Si avec Warcraft : Le Commencement, on pouvait craindre que le talentueux Duncan Jones ne soit accaparé par Hollywood pour faire des blockbusters impersonnels bien loin de sa filmographie d'origine (on peut citer pas mal de réalisateurs tombés là-dedans...), il est déjà réjouissant de voir qu'il revient illico à ses premiers amours pour un prochain film somme toute personnel.

Difficile de savoir à quoi nous avons avoir affaire, le scénario n'est peut-être pas engageant et sent l'histoire digne d'un film de SF indé faussement inspiré de Philip K. Dick, et personnellement Blade Runner ne fait pas partie de mes cultes, mais quand on connaît la qualité de Source Code et donc Moon, on peut accorder le minimum de confiance à Duncan Jones pour faire quelque chose de qualité, et surtout avec une vraie atmosphère...

Comme d'habitude, on jugera sur pièce, et on a le temps de voir venir. Mais Mute est déjà un nom à retenir pour les séances SF à venir.

mardi 20 septembre 2016

[News] Une bande-annonce pour Passengers

On inaugure la section [News] du blog avec, ô surprise, un peu de SF :



Voilà donc la première vue sur Passengers, film réalisé par le norvégien Mortem Tyldum (Imitation Game).

Il nous racontera ainsi l'histoire de deux passagers d'un vol interstellaire de 120 ans, qui suite à une avarie étonnante de leurs conteneurs d'hibernation, se réveillent... 90 ans avant leur arrivée prévue. Oups.

Pour ceux qui auraient eux aussi été en hibernation et n'auraient pas reconnu leur deux bouilles, le film sera donc porté par Chris Pratt (Jurassic World, Les Gardiens de la Galaxie) et Jennifer Lawrence (Hunger Games, X-Men version 'jeunes').

Voir des images épatantes d'espace et une fort jolie station spatiale, ça fait toujours plaisir. Restera à savoir si une quelconque romance ne prendra pas trop le pas, et où nous mènera le scénario (...concocté par John Spaihts qui avait signé le décevant The Darkest Hour et le controversé Prometheus). Mais attention, l'histoire originale est signée sous le nom d'origine "Le Voyage Gelé" par Philip K. Dick !

Bref, film de SF anecdotique ou potentiel nouveau Seul sur Mars dans l'esprit, on verra ce que donnera tout ça le 28 décembre. Si vous avez peur de perdre de l'argent, vous pourrez toujours demander le ticket sous le sapin.


PS : comme promis le blog dispose désormais de sa page Twitter. Qui me like me followe!

Kingsman : Services Secrets



Si avec ce blog je prône depuis toujours de bannir les à-priori en matière de cinéma et de juger sur pièces, il m’arrive à moi-même d’avoir des à-priori, et de passer à côté de pépites. Après tout, personne n’est parfait, mais quand on connaît bien ses propres goûts, il est souvent difficile de passer outre. Pour bien comprendre pourquoi je ne découvre que Kingsman : Services Secrets maintenant, il faut remonter à mon à-priori initial, celui qui lie ce film à Kick-Ass du même réalisateur, les deux œuvres étant régulièrement et justement comparées d’ailleurs. Il faut dire que je n’avais pas été franchement convaincu par le dénommé Kick-Ass vu par hasard sur une chaîne ciné du bouquet CanalSat, trop mou, sans aspérités, pas assez d’action, pas assez de ceci ou cela, pas spécialement drôle… Je suis passé à côté du film débridé de Matthew Vaughn et je ne pense pas revenir sur mon avis un jour. Aussi quand Kingsman : Services Secrets a débarqué sur nos écrans en février 2015, je ne me suis pas laissé tenter, surtout que les rapports à Kick-Ass fusaient. On m’en avait pourtant dit beaucoup de bien mais à chaque fois que je demandais « mais c’est dans le style de Kick-Ass non ? », on me répondait par l’affirmative, ce qui n’émoustillait pas ma motivation. Foutu pour foutu, je comptais tout de même juger sur pièce un beau jour, le jour où justement il tomberait sur les chaînes du bouquet CanalSat, ou le jour ou une bonne promo sur les Blu-Ray me permettrait de pouvoir m’y mettre dans de bonnes conditions (z’avez vu comment je suis un vrai de vrai alors qu’aujourd’hui trouver un film en streaming est accessible à tout quidam en trois clics), et il va s’agir de bannir les à-priori initiaux pour tomber peut-être sur une tuerie. Après tout, quand on a un à-priori négatif, on ne peut qu’être surpris… ou souvent conforté (ce qui donne en général des commentaires puant la mauvaise foi sur les réseaux sociaux). Alors, est-ce que Kingsman : Services Secrets va botter des culs mieux que Kick-Ass ne l’avait fait ?

Dans les années 90, lors d’une mission d’espions britanniques, un des leurs est tué par négligence du pourtant excellent Harry « Galahad » Hart (Colin Firth). Celui cherche à aider la famille du défunt mais ne reçoit en réponse que le rejet de la veuve. Hart remet donc un médaillon au jeune fils de l’agent décédé, Eggsy, censé lui apporter aide quand il en aura besoin. Des années plus tard, Eggsy (Taron Egerton) est devenu un jeune désabusé, constamment emporté dans des situations compliquées et des bagarres à cause des mauvaises fréquentations de sa mère. Mais il a pu acquérir une certaine débrouillardise. Arrêté par la police après un rodéo urbain, il se décide à contacter les agents par le biais du numéro inscrit sur le dos du médaillon qu’il a précieusement conservé. Hart lui vient alors en aide, et, tout en lui racontant l’histoire de son père, lui propose de rejoindre les Kingsmen. Eggsy est alors soumis à une rude concurrence pour rejoindre le groupe d’espions, il est en effet en compétition pour devenir le nouveau « Lancelot », le précédent ayant été tué en essayant de sauver un scientifique pris en otage. Et le temps presse car l’énigmatique Richmond Valentine (Samuel L. Jackson), milliardaire futé et excentrique intéressé par les conséquences du réchauffement climatique, est surveillé de près par les Kingsmen…


A vrai dire, ce que je craignais de Kingsman : Services Secrets, c’est qu’il soit trop bavard et finalement assez avare en action, ce qui était le cas de Kick-Ass d’ailleurs. Le film s’offre alors une lente mise en place, ce qui est finalement logique par rapport à l’histoire, mais l’action n’est pas spécialement au rendez-vous, si ce n’est la première véritable scène palpitante qu’est la bagarre spectaculaire dans le bar, assez largement montrée dans les bandes-annonces d’ailleurs. On suit alors les débuts d’Eggsy au sein des potentiels Kingsmen, d’ailleurs avec le décorum en forme de pensionnat, on se croirait presque dans X-Men : Le Commencement, justement réalisé par Matthew Vaughn… On est presque à mi-chemin entre un film où l’on suit des jeunes en compétition pour montrer leurs talents (presque une « origin story »), un peu à la manière d’un La Stratégie Ender finalement, et un film à parlotte Tarantinesque incisive à tout bout de champ, ce qui est revendiqué par l’accroche promo à l’arrière du Blu-Ray d’ailleurs. Plus bavard que drôle, Kingsman : Services Secrets tombe donc dans les travers que je lui imaginais en tant que « Kick-Ass qui se base sur des agents secrets plutôt que des super-héros », même si l’on se laisse prendre au jeu de l’histoire qui met lentement mais sûrement ses pions en place. Il faut donc attendre, en compagnie des personnages, que ça « pète ». Mais le moins qu’on puisse dire, c’est que l’attente valait le coup. Et dans un dernier tiers, Kingsman : Services Secrets dévoile enfin tout le potentiel qui était enfoui dans ses promesses.

Ce qui n’était jusque là qu’un film gentiment saignant et un brin vulgaire retenait sa folie pour mieux la libérer ensuite. Et dans ce fameux dernier tiers qui démarre à partir de la scène de l’église, Kingsman : Services Secrets va partir dans la plus absolue dinguerie, explosive et sans gêne (visuellement comme au niveau des dialogues). L’histoire s’emballe et les soubresauts vus dans les deux premiers tiers du film vont amener toute la fine équipe derrière ce film à se lâcher et à hacher menu. Entre combats hyper nerveux sacrément bien chorégraphiés et moments de pure folie visuelle, Kingsman : Services Secrets s’offre une partie finale qui dépote un max. Acteurs, Taron Egerton et Mark Strong en tête, s’en donnent à cœur joie et Matthew Vaughn également, on sentait dès le début du film qu’il avait les moyens de donner dans une mise en scène percutante et cartoonesque à la Edgar Wright et il ne déçoit pas (en dépit d'effets spéciaux un peu moyens parfois). Kingsman : Services Secrets est donc un film qui prend son temps, pour mieux surprendre ensuite et faire halluciner son public devant une telle violence jouissive. Avec un scénario simple et bien mené, des punchlines à retenir et une humeur irrévérencieuse très communicative, et puis le l’Action pure et débridée à la fin, Kingsman : Services Secrets finit par tenir ses promesses et mérite d’accéder au tout puissant titre de Déglingue.


Kingsman : Services Secrets est aussi tenu par ses acteurs aux performances inattendues et bluffantes. Taron Egerton, qui n’est même pas cité sur le poster du film (!!!), en est bel et bien son héros, ce jeune acteur est tout à fait excellent et on espère le revoir au sein d’un film où il aurait encore plus d’importance (un film de super-héros ?). Puis dans le genre contre-emploi, Kingsman : Services Secrets se pose sérieusement. On attendait pas le Colin Firth du Discours d’un Roi dans un film si osé, entre flegme britannique et combats d’agent secret surentraîné, son rôle d’Harry Hart restera dans les mémoires. Et que dire de Samuel L. Jackson, hilarant en personnage totalement nawak, génie milliardaire maladroit et peureux sapé façon Snoop Dog et qui zozote. Là aussi c’est la déglingue ! Mark Strong, qui ressemble toujours autant à un Stanley Tucci plus grand, joue habilement son rôle sérieux de Merlin qui, comme tout le monde, sort bien de ses gonds sur la fin. Du reste, un bémol sur Michael Caine qui fait trop du Michael Caine et ne sert un peu à rien. Mention spéciale en revanche à Sofia Boutella, bien en vue dans le rôle du bras droit (et jambes d’acier) de Valentine, dans un autre registre que le rôle qu’elle aura dans Star Trek : Sans Limites… On s’arrêtera sur la jolie Sophie Cookson (Roxy) mais aussi un invité de marque, Mark « Luke Skywalker » Hamill, forcément méconnaissable au premier abord (si ce n'est sa coupe de cheveux) dans le rôle du scientifique kidnappé, qui a tout de même un rôle un poil plus conséquent que ses 8 secondes à la fin de Star Wars : Le Réveil de la Force (c’est plus un spoiler, vous l’avez tous vu depuis le temps hein ?).

Un léger bémol sur la musique pour une fois, un peu répétitive et le thème principal me semble un peu trop proche de celui d’Avengers. Alors bien sûr, dans le monde actuel du ciné ou les séquelles sont légion et que la plupart des « nouveaux » sont amenés à être des super intros pour une saga au cas où ça marche, Kingsman : Services Secrets ne déroge pas à la règle et sa grosse première partie peut amener à soupirer un peu. A la manière de Deadpool, trop centré sur l’origine du personnage en oubliant de tartiner, pour mieux se révéler dans un 2 ? On attendra là aussi un 2 mais le début de Kingsman : Services Secrets '1' est au moins sympathique et ici, en deux heures à l’écran, Matthew Vaughn n’a pas lésiné à la fin pour dégobiller et cartonner un max dans une joyeuse hystérie. On introduit, on présente les personnages, on les fait évoluer, on enveloppe le tout dans une histoire bien huilée et bim, à la fin on lâche la purée. Matthew Vaughn et sa fine équipe ont tout compris au film osé, retenu avant d’être dynamique et explosif, volontairement sanglant et vulgaire donc non-aseptisé, à la manière de Kick-Ass forcément mais en mieux, bien mieux même. J’ai failli être déçu car au début j’ai eu le droit à exactement les défauts que j’attendais, mais sur la durée Kingsman : Services Secrets m’a mis une belle claque. Voilà pourquoi il ne faut jamais laisser les à-priori se dicter ses visionnages parce qu’il y a tel réalisateur, que c’est proche de tel ou tel truc que-j’avais-pas-aimé-donc-j’ai-pas-envie, même si finalement la surprise n’en est que plus belle à la fin. Une jolie dinguerie au bout, qui se paye le luxe d’être un des films les plus couillus et enthousiasmants sortis ces derniers temps. Ce n’est pas à ses manières passées qu’on juge la filmographie d’un réalisateur…

Note : 8/10