Deux ans de vide, deux ans dans le void... mais l'univers cinématographique a lui continué son expansion. Après avoir évacué ce que la sphère cinéma nous avait pondu de plus pourrave avec le flop fifteen, il est temps de passer aux choses vraiment sérieuses, les bons films. Ne perdons pas de temps en palabres introductives inutiles et allons-y pour les 15 meilleurs films de l'ère août 2014-août 2016, les films vus en salles à leur sortie (sauf un que j'ai vu en Blu-Ray plus tard, j'ai triché, mais je ne dirai pas lequel), classés grosso-modo du très meilleur au moins meilleur.
- Seul sur Mars (de Ridley Scott - sorti en octobre 2015)
Oui, vous me connaissez, rien à foutre que ça soit Ridley
Scott ou n’importe qui d’autre, tant que ça me plaît… et Seul sur Mars m’a plu
énormément. Alors que je n’avais pas d’attentes, et c’est là qu’est la
surprise. Beau (paysages martiens comme vaisseaux spatiaux), maîtrisé,
haletant, complet, varié, sans temps mort malgré son côté bavard, ce film est
une franche réussite. Familial mais aux confins de la Hard SF, il contient tout
ce qu’on peut attendre d’un film spatial à visée un minimum réaliste (reste
toujours des trucs pas crédibles mais c’est de la fiction hollywoodienne hein…).
Quasi-parfait, il est porté par un Matt Damon génial qui se permet même de
faire ce film une ode au second degré en toutes circonstances. Ainsi à la fois
décalé et grave (sans verser dans le mélo genre ‘oh non ma famille me manque je
pleure tous les jours devant mon écran transmetteur’), Seul sur Mars joue sur
tous les tableaux, et avec brio. Un anti-Interstellar, moins cérébral et plus
efficace, qui tient toutes ses promesses et haut la main ! L’offre amazon ‘3bluraypour2’
me faisant de l’œil, je pense qu’on va en reparler en détail bientôt… histoire de se remémorer plus en détail le film de l'année 2015.
- Hardcore Henry (de Ilya Naishuller - sorti en avril 2016)
- Les Gardiens de la Galaxie (de James Gunn - sorti en août 2014)
- Star Wars, Episode VII : Le Réveil de la Force (de J.J. Abrams - sorti en décembre 2015)
- Jupiter : Le Destin de L'Univers (de Lana & Andy Wachowski - sorti en février 2015)
Hashtag goûts de chiotte, le film le plus détesté de 2015
(pourquoi d’ailleurs ? parce que Channing Tatum il a des oreilles pointues ?)
qui finit dans mon top fifteen du void. Mais pourquoi ? Parce que déjà mes
goûts sont les miens et je juge toujours sur pièce sans céder à l’hystérie collective.
Et ensuite, pour moi le fait est, que c’est un excellent Space-Opera. Il
contient tout ce qu’on attend du genre : des histoires planétaires sur
plusieurs générations, des lieux célestes, des ramifications, des personnages, des excentricités assumées.
Les frères sœurs Wachowski ont également fait du bon boulot visuellement, plus
dans l’esprit de Cloud Atlas que des Matrix, jusqu’au niveau de l’ensemble très
(trop pour certains ?) terre-à-terre (façon de parler) et jamais nébuleux.
Même Mila Kunis s’amuse bien et campe une sympathique héroïne de film de SF.
Peut-être était-il trop Space Opera pour être jugé comme un blockbuster normal,
genre dans lequel il n’est pas honteux non plus ? Le mystère demeure, j’espère
juste que vous n’avez pas aimé parce que de toute façon vous n’auriez pas aimé
pour X raisons ou juste pour le plaisir de constater de prétendus dégâts. Moi j’ai
kiffé ce film passionnant. Et j’y reviendrai même avec une bonne petite
régularisation en blou-raie. #YOLO
- Star Trek : Sans Limites (de Justin Lin - sorti en août 2016)
Après un Star Trek : Into Darkness satisfaisant mais
peut-être un peu simple (et comme d’habitude, pas aussi sombre que prétendu),
la saga Star Trek v. années 2010 se poursuit sans J.J. Abrams, qui emporte avec
lui le lens flare et la nostalgie. Justin Lin amène de l’efficacité et redonne
un second souffle au second souffle entamé par Star Trek en 2009. Certes, la
recette est toujours la même, intrépide Kirk, sérieux Spock (moins en vue pour
une fois), stressé Bones, etc. Mais en en restant plus à l’essentiel, et
faisant plus office de « méga épisode d’une méga série », Star Trek :
Sans Limites fonctionne à merveille. On quitte enfin l’Enterprise et Starfleet
pour de somptueux décors planétaires, ce qui apporte aussi un certain cachet et
une certaine personnalité au film. Sofia Boutella dans la peau de Jaylah ‘l’extraterrestre
au maquillage à la Darkspace’ apporte un plus également. Et l’Action est bien
là avec un grand départ assez monumental. Certes classique et n’allant pas plus
loin que le bout de son nez, Star Trek : Sans Limites est pourtant plus
que plaisant, et même excellent. Tout simplement, le meilleur opus, sachant que
Star Trek posait surtout les bases avec classe. Et RIP Anton Yelchin…
- Captain America : Civil War (de Joe & Anthony Russo - sorti en avril 2016)
Après un Avengers : L’ère d’Ultron satisfaisant
(mais c’est tout), voilà ce vrai-faux Avengers 3 en forme de bataille entre
alliés comme dans un Koh-Lanta après une réunification. Une bataille qui d’ailleurs
aurait pu être le « problème » pour Marvel version Avengers qui n’a
plus d’idées croustillantes. Mais quand on arrive plus à faire de bons
méchants, pourquoi… ne pas vraiment en mettre et monter une histoire subtile amenant à
un affrontement entre néanmoins amis ? C’est la base de Captain America :
Civil War et ça fonctionne bien, l’histoire de fond étant même plus complexe qu’il
n’y paraît, avec de grands rebondissements pour faire avancer l’intrigue. C’est
finalement le Marvel le plus ambitieux de la « Phase 2 » (ou 3, je
sais plus où on en est…), qui arrive à bien amener de nouveaux personnages (bon
on attendra quand même une vraie confirmation de Spider-Man…), comme Black Panther.
Et les meilleurs sont là, comme un Avengers, mais en mieux qu’Avengers parfois
(même si le 1 reste au-dessus). Comme l’action qui réserve de grands moments.
Bref, un bon cru, un peu différent lui aussi, qui prouve que Marvel sait se
renouveler même sans rien vraiment changer.
- Absolutely Anything (de Terry Jones - sorti en août 2015)
Généralement mal jugé voire mésestimé, Absolutely
Anything est un de mes coups de cœur en matière de comédie pendant ce void.
Déjà, comment pouvait-il en être autrement avec Simon Pegg en tête d’affiche,
qui retrouve la pure comédie même sans ses compères Nick Frost et Edgar Wright.
Avec les Monthy Python derrière, on en attendait peut-être beaucoup trop mais
ce film se suffit aisément à lui-même, ne se prend pas la tête et réussit son
truc, sans prétention. Des gags bien pensés au sein de subtilités bien pensées
aussi (pour utiliser un tel pouvoir, il faut être précis et le film joue un max
sur ça), l’ensemble est léger et particulièrement fendard. Rien de
révolutionnaire dans cette comédie forcément british mais pas trop, ça reste
familial et bon enfant mais honnêtement, pour ce qu’il est, Absolutely Anything
est tout à fait enthousiasmant et réjouissant.
- Mission Impossible 5 : Rogue Nation (de Christopher McQuarrie - sorti en août 2015)
Après un Mission Impossible 4 : Protocole Fantôme
déjà culte pour moi, il était dur de faire mieux. Mais j’ai envie de dire que
tant que Simon Pegg et Jeremy Renner sont toujours là, il y a déjà une grande
partie du boulot de faite. Alors oui, l’ensemble est un peu moins marquant que
son illustre prédécesseur, mais la franchise est décidemment en excellente
forme et le prouve encore ici. Tout ce qu’on attend d’un Mission Impossible est
ici, de l’action, des méthodes tordues, des méchants tordus aussi, des
personnages qui donnent de leur personne. Plus complexe que Protocole Fantôme
mais pas aussi exagéré que Mission Impossible 3, Mission Impossible 5 :
Rogue Nation a trouvé son équilibre, et s’il n’est pas le meilleur de la saga,
il n’en est pas moins excellent. Je l’ai régularisé en Blu-Ray donc on va en
reparler très très bientôt…
- Fast And Furious 7 (de James Wan - sorti en avril 2015)
Comment ça, une saga qui s’étire jusqu’à plus soif qui
arrive à sortir -et de loin, même si j’aimais bien 2 Fast 2 Furious du temps de Need For Speed Underground 2- son meilleur épisode en 7ème
instance ? Toujours plus vite et toujours plus furieux, c’est forcément le
leitmotiv de la série, appliqué à fond ici. Et après un 6 trop nawak, Fast And
Furious 7 réussit son coup en partant dans la plus absolue dinguerie. Plus rien
à foutre, on défonce tout. Déjà, rien qu’avec Jason Statham en grand méchant,
ça promettait. FF7 cartonne grâce à ça, mais pas que. Avec des scènes d’une
folie furieuse, excentricités en bagnole comme bagarres (merci Tony Jaa qui
offre le baroud d’honneur à Paul Walker), ce film finit par partir dans une
véritable déglingue qui défonce. Certes, on est parti très loin dans l’abus.
Mais enfin la saga se débride, ne se prend presque plus au sérieux, et assume à
fond son côté divertissant, rutilant et explosif. L’épisode le plus jouissif,
pas le plus régressif pourtant, mais le plus efficace, c’est certain, et c’est
énorme. « Dom, une voiture, ça vole pas ! ».
- A la Poursuite de Demain (de Brad Bird - sorti en mai 2015)
Ouh attention, après le prétendu nanar Jupiter : Le
Destin de l’Univers, voilà un pur film Disney dans ce top fifteen ! Mais
vous me connaissez, patriarche des causes désespérées et Odieux gentil. Enfin,
personne n’a jeté la pierre à A la Poursuite de Demain, enfin Tomorrowland plus
que ce nom français à la con. Oui, c’est du Disney (c’est même l’adaptation d’une
attraction du parc…), mais du bon Disney, de l’excellent Disney. C’est un film
fantastique à moitié Steampunk particulièrement réjouissant et dynamique. Porté
par une Britt Robertson survoltée et un George Clooney excellent en inventeur
désabusé et rabat-joie, Tomorrowland fourmille de bonnes idées (la scène de la maison piégée
est un régal), de trouvailles visuelles ou physiques, n’est pas ennuyeux une
seconde et multiplie les aventures. Un film-attraction, voilà ce que c’est et
ça fait mouche. Si la fin portée par un Hugh Laurie en grand méchant convainc
un peu moins, Tomorrowland assume à fond son côté divertissement familial sans
prétention (enfin un peu quand même) et ça fonctionne à merveille. Vraiment la
bonne surprise de ce void, à condition de se mettre en condition, car ça reste du Disney.
- Project Almanac (de Dean Israelite - sorti en février 2015)
Là aussi, un petit film mesestimé. Il faut dire que le
genre ‘found footage avec jeunes’ est franchement galvaudé. Project Almanac
fait pourtant facilement partie du haut du panier du genre. Certes, on ne
retiendra pas les acteurs. Mais pour le reste, cette sorte de crossover entre
Chronicle et L’Effet Papillon tient très nettement ses promesses. Avec de
bonnes idées sur les paradoxes temporels et là aussi un petit côté 80’s dans
cette bande de jeunes qui s’intéresse à du paranormal sur base scientifique,
Project Almanac assure. Un bon petit film palpitant et prenant qui cède peut-être à
quelques clichés (pourquoi diable avoir fait ça sous forme de sempiternel found
footage ?) mais en évite d’autres. Il mériterait que je le revoie sous
peu, mais j’en garde de très bons souvenirs, d'autres effacés à cause d'un paradoxe temporel que je subis sans le savoir ?
- Ex_Machina (de Alex Garland - sorti en mai 2015)
Ce film assez plébiscité d’Alex Garland, compère de Danny
Boyle, est une réussite en son domaine, assurément. Il est sûr que nous ne
sommes pas en présence d’un quelconque blockbuster même à la Interstellar et
qu’on est plus proches d’un film de festival qu’autre chose, et l’ambiance
pesante (avec peu de musique) voire contemplative est là pour le prouver. Entre
décors naturels et synthétiques somptueux (le film a eu un oscar pour ça) et
grandes performances d’acteur (Oscar Isaac en Zuckerberg version YOLO et un
très touchant Domhnall Gleeson), Ex_Machina est la meilleure adaptation du Test
de Turing à ce jour. Certes, l’ensemble aurait pu aller encore plus loin en
étant moins avare en rebondissements tordus, mais même s’il n’est pas à mettre
en face de toutes les paires d’yeux, Ex_Machina est une belle expérience et un
film assez envoûtant.
- Le Labyrinthe (de Wes Ball - sorti en octobre 2014)
Enième adaptation d’un livre dystopien pour adolescents
bla bla bla. Seulement Le Labyrinthe se place facilement derrière Hunger Games
pour ce que le genre a offert de plus intéressant, et on attendra que cette
saga se termine à son tour pour établir le classement final. Et qu'est-ce qui
distingue Le Labyrinthe ? Une histoire bien mystérieuse, et on y est
plongé dedans dès les premières minutes. Bien mené, le film distille ses cartes
au fur et à mesure, alors que l’on suit les pérégrinations de personnages
attachants (et sans love story parasite ! youpi !). Alors certes, l’évolution
de Thomas au sein des « blocards » semble aller trop vite parfois, et
le final apporte encore plus de questions, à peine résolues dans la suite (Le
Labyrinthe : La Terre Brûlée) qui arrivera un an plus tard (et qui s’éloigne
bien du bouquin il paraîtrait). Mais Le Labyrinthe « 1 » n’en est pas
moins réussi et lui-aussi, se suffit à lui-même (car à l’image des Hunger Games
où il n’y avait que des « Hunger Games » dans les deux premiers
films, il n’y a qu’ici qu’il y a un « Labyrinthe »… enfin pour l’instant).
Une bonne saga, qui a commencé par un film assez prenant.
- Ant-Man (de Peyton Reed - sorti en juillet 2015)
Parmi la grande famille de sorties Marvel de ce void de
deux ans, outre Civil War (voir plus haut) et Avengers : L’ère d’Ultron (qui
faisait trop Avengers banal pour se distinguer), il y avait Ant-Man. Et à l’image
des Gardiens de la Galaxie, voilà un Marvel un peu décalé et différent. « Un
peu » seulement car on reste dans le domaine des Vengeurs, mais Ant-Man a
su faire son trou (de fourmi). Abandonné par Edgar Wright au profit de Peyton
Reed, le film a su garder l’esprit du réalisateur anglais avec des touches de
montage nerveux qui font mouche. Et l’humour mordant aussi. Avec des
personnages plus attachants, Ant-Man a apporté un petit peu de neuf et de peps
à l’écurie Marvel, en plus d’un paquet de bonnes idées sur les différences de
taille, forcément. Réussi sur ce point, Ant-Man souffre néanmoins des défauts
des derniers Marvel, à savoir ses clichés (y’en a encore beaucoup des sbires d’Hydra
infiltrés partout ?) et l’absence d’un grand méchant d’envergure. Et
toujours ce fait que chaque film sonne comme une intro du suivant… Mais Ant-Man
est dans la bonne moyenne et est suffisamment différent et innovant pour figurer
dans le haut du panier.
- N'ont pas réussi à s'accrocher au haut du panier mais ont bien essayé : The Lazarus Effect (pour Olivia), Avengers : L’ère d’Ultron (tout de même), Mad Max : Fury Road, Terminator : Genisys, Hitman : Agent 47, Prémonitions, X-Men : Apocalypse, Suicide Squad (oui, oui).