dimanche 5 janvier 2014

R.I.P.D.

Séance de rattrapage des ratés de 2013, première. R.I.P.D. m’avait pourtant intéressé dès le début mais suite à des critiques assassines, je m’étais dit que ça valait peut-être pas le coup, finalement. Surtout qu’au final, les bandes-annonces n’étaient pas si excitantes que ça. Pourtant le genre de film à la Ghostbusters manque (il paraît qu’un 3 est en préparation…), mais là ça ne paraît pas très réussi, avec un réalisateur pas trop connu (Robert Schwentke, auteur de Flight Plan et RED notamment), un Jeff Bridges qui cabotine sévère, et un Ryan Reynolds qui est un peu un acteur maudit pour moi : je l’aime bien mais il a tendance à ne jouer que dans des trucs approximatifs qui ne sont pas appréciés de la masse (Green Lantern, Echange Standard). Mais bon, comme d’habitude il est difficile de faire confiance à une certaine frange de la critique populaire (quand on voit les notes moyennes sur AlloCiné ou Rotten Tomatoes 6 mois après sa sortie, ça fait peur) qui a tendance à défoncer certains films aveuglément. Alors à la rigueur R.I.P.D. sera une bonne surprise, ou une bouse intersidérale, mais tant pis j’aurai au moins essayé.

Nick Walker (Ryan Reynolds) est un policier respecté de Boston, très proche de sa femme Julia (Stéphanie Szostak). Mais lors d’une intervention spectaculaire contre un trafiquant de meth nommé Garza, il meurt. Sur le chemin du paradis, il est alors recruté par le R.I.P.D., qui sous la direction de Proctor (Mary-Louise Parker) se charge de traquer sur Terre les morts-vivants qui ont échappé au jugement dernier. Nick est directement plongé dans le bain est doit s’associer à Roy (Jeff Bridges), un flic vieux jeu qui a officié dans les années 1800 et ne désire pas de partenaire et encore moins un rookie. Les deux compères vont pourtant devoir s’associer face à une menace de certains morts-vivants qui trafiquent de l’or, trafic qui impliquerait Bobby Hayes (Kevin Bacon), l’ancien partenaire de Nick…

Classiquement, R.I.P.D. c’est un peu un mélange entre Men In Black et Ghostbusters, avec un esprit buddy movie évident et bien évidemment un côté comédie fantastique assumé, avec un humour pas très fin mais qui passe bien. L’univers proposé est riche, et en une heure et demie ça va très vite, le néo-flic du R.I.P.D. Nick n’a pas le temps de souffler. Un univers riche qui est donc exploité de façon très sommaire, ce qui est dommage car il y a quand même un certain potentiel là-dedans. Certaines idées parfois incongrues (les épices pour détecter les morts-vivants…) sont bien vues, d’autres ne sont pas poussées à bout, on a l’impression que les scénaristes ont eu une idée bien fixe de l’univers du R.I.P.D. mais nous balancent dedans sans chercher à trop développer. Ce qui nous donne donc un scénario très basique, presque fait à l’arrache, assez prévisible et avec des rebondissements classiques, tout comme l’enchaînement des scènes (l’intro, la découverte, les conflits entre Nick et Roy, la déchéance et l’héroïsme, la bataille finale… c’est calibré et vu et revu), bref c’est un film à bas Q.I. qui est vraiment là pour poser son cerveau et ne pas trop réfléchir. On aimera ou pas, en remettant les choses à leur place bien entendu.

L’autre gros souci vient des effets spéciaux, archi inégaux. Certains trucs sont très jolis mais les morts-vivants, eux, sont carrément moches. C’est trop artificiel, et on ne sait pas si l’effet « cartoon » est volontaire ou pas. Certes on attendait pas que ça fasse réaliste mais le rendu est assez affreux, surtout sur la fin ou l’on frôle les effets spéciaux « de jeu vidéo », sans atteindre les abysses des films de Asylum et consorts. Les acteurs en chair et en os vont devoir rattraper le tout : Ryan Reynolds comme à son habitude ne fait pas grand-chose de significatif mais s’en sort bien, et comme je l’ai déjà dit c’est un acteur que j’aime bien. Jeff Bridges cabotine moins que prévu, et campe un personnage comme à son habitude zen et cool, même s’il faut bien avouer que l’interprète du Big Lebowski et de Kevin Flynn commence à se faire vieux… Mary-Louise Parker est sympathique également, et Kevin Bacon campe avec brio un personnage sombre et mystérieux même s’il ne s’est pas foulé non plus. Tout ceci est à l’image d’un film qui ne se prend pas la tête mais dont on ne sait trop dire si les approximations sont dues à la paresse, au manque de moyens ou de talent.

Mais, et vu le bashing auquel il a eu droit, je ne vais point être sévère avec R.I.P.D., qui reste toutefois un agréable divertissement quand on a rien de mieux à regarder et à faire. Scénario et effets spéciaux sont bien trop légers, et c’est frustrant car on se dit finalement qu’avec des moyens et une véritable construction de blockbuster, R.I.P.D. aurait pu être une vraie bonne surprise. Les comédies fantastiques de ce genre manquent un peu, il est dommage que ses rares avatars ne soient pas à la hauteur. Hansel & Gretel : Witch Hunters, dans un autre registre certes, avait pourtant récolté bon nombre de suffrages. Mais bon, pour peu qu’on ne soit pas trop exigeant on se laisse facilement prendre au jeu, à voir comment fonctionne l’univers du R.I.P.D. et à rire devant les facéties de Jeff Bridges et du comique de situation bardé de quelques trucs amusants. Un film mineur mais plaisant dans l’ensemble, hélas seulement correct à cause de défauts de fond et de forme.
Note : 7/10

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