mardi 1 novembre 2016

Doctor Strange


Et nous revoilà parti pour la nouvelle sortie semestrielle du « Marvel Cinematic Universe ». Après celle de printemps avec Captain America : Civil War en forme de grand-messe et de vrai-faux Avengers, pour encore introduire de nouveaux personnages (Black Panther, la troisième occurrence de Spider-Man…), voilà la collection automne-hiver avec un goût de neuf. C’est donc (encore) un nouveau personnage qui passe à la moulinette des « Marvel Studios » comme on le voit dans l’intro légale désormais. Bien sûr, les vrais de vrais qui connaissent les comics sont déjà familiarisés avec le personnage de Doctor Strange, les autres un peu moins. Voilà une occasion pour Marvel de faire quelque chose d’un peu différent, même s’il a déjà été capable de changer de ton (Les Gardiens de la Galaxie). Encore une fois, le MCU a converti un réalisateur habitué à un autre registre (en l’occurrence horrifique : Hellraiser V, L’Exorcisme d’Emily Rose, Sinister, Délivre-nous du Mal… mais aussi Le Jour où la Terre s’arrêta), Scott Derrickson. Pour encore une fois un produit aseptisé, codifié et impersonnel au possible ? Après tout, Peyton Reed avait réussi à faire un Ant-Man un poil plus enjoué, avec l’héritage d’Edgar Wright omniprésent. Doctor Strange, lui, promet beaucoup visuellement. Les bandes-annonces vendaient du rêve dans un univers psychédélique forcément influencé par la magie qui est au centre de l’histoire, on osait même une comparaison à Inception. Doctor Strange, c’est du visuel, mais pas seulement, dans un esprit global cher à Marvel qui introduit ici et avant tout un nouveau personnage dans son univers.

Stephen Strange (Benedict Cumberbatch) est un grand ponte de la médecine, de la chirurgie et de la neurobiologie, capable des interventions les plus habiles et les plus risquées, et reconnu à juste titre dans son domaine avec la gloire et les exigences qui vont avec. Vaniteux et un brin arrogant, le Docteur Strange n’accepte pas de travailler sur n’importe quel cas mais n’hésite pas à venir en aide à sa collègue et amie Christine (Rachel McAdams). Mais à cause de ses excentricités, il est victime d’un accident de voiture. Qui va lui coûter très cher, à savoir le plein usage de ses mains, indispensables à son travail de chirurgie de haute précision. Prêt à tout pour retrouver ses capacités manuelles, il n’hésite pas à se ruiner, mais va d’échec en échec. Dépité, il apprend alors qu’un patient paraplégique avait retrouvé miraculeusement l’usage de ses jambes. Il contacte celui-ci, qui lui conseille de rallier Camarthage, un lieu mystérieux du Népal. Strange s’y rend et se retrouve alors dans une communauté menée par l’Ancien (Tilda Swinton) secondé par Mordo (Chiwetel Ejiofor), en réalité une communauté de magiciens aux pouvoirs incroyables. D’abord profondément incrédule, Strange décide finalement de choisir la voie de la magie proposée par l’Ancien. Il apprend vite mais va bientôt être confronté à Kaecillius (Mads Mikkelsen) et ses sbires, qui comme dans tout bon Marvel, nourrissent des sombres desseins…


« Comme dans tout bon Marvel », tout est dit je crois. Si la trame visuelle comme narrative pouvait paraître originale, Doctor Strange aura tout de même du mal à s’éloigner des carcans du MCU. Entre l’histoire toujours simpliste, l’« origin story » menée de manière habituelle, le méchant aux prétentions toujours trop apocalyptiques pour être crédibles, les références au reste de l’univers Marvel qui arrivent de manière plus ou moins attendue, et l’humour typique aux références très contemporaines (les échanges entre Strange et Wong (BenedictWong, ben oui)), Doctor Strange a -hélas- tout de l’énième film Marvel qui sur un bon nombre de points, ne prend pas de risques et ne cherche pas à se démarquer. Ant-Man se différenciait un peu plus même si il avait aussi ses références attendues, ici l’humour est certes drôle et référencé, mais parfois un brin hors-sujet et forcé, et on est plus dans le domaine du premier Thor qu’autre chose. Voilà pour moi le principal défaut de Doctor Strange, qui dans de trop nombreux domaines, est surtout un Marvel de plus, un nouveau film sur un « héros Marvel », un nouveau personnage à mettre dans les prochains films, ou pour faire des suites au fric facile (#TrollMaisPasTrop). Les défauts du blockbuster Made In Marvel, en somme, on ne veut pas faire réfléchir et on cherche à embarquer le spectateur dans des aventures étonnantes. Mais heureusement, Doctor Strange a d’autres qualités pour ne pas finir comme un Marvel sans saveur.

L’exercice de l’origin-story/premier film sur un personnage est toujours délicat et la tendance est parfois de broder sur des choses inutiles. Sur ce point, Doctor Strange ne s’égare pas et parvient à nous proposer deux heures très dynamiques, avec bien peu de temps morts. L’introduction des (més)aventures de Stephen Strange n’est pas interminable mais pourtant rien n’est oublié, et l’on passe vite dans les domaines magiques qui nous intéressent. Certes, comme tout film origin-story blockbusterisant encore une fois, tout semble aller trop vite, le Docteur Strange est certes intelligent et persévérant et apprend vite, mais il devient un magicien habile en deux-deux malgré qu’il soit traité comme un bleu… et va donc vite se retrouver confronté au Grand Méchant (bouhh). Peu importe, on est au cinoche, et l’histoire laisse donc une bonne place à l’Action. Les combats à base de facéties magiques regorgent de bonnes trouvailles, et l’ensemble laisse place à la folie visuelle que le film promettait, pour une fois nous avons vraiment affaire à un film « fantastique ». C’est sur ce point que Doctor Strange se démarque vraiment, même si c’était attendu et que les bandes-annonces en montrent un peu trop peut-être. Outre les délires architecturaux Inceptionnesques (bien justifiés par un élément précis du scénario d’ailleurs) parfaitement menés et servis pour une fois par une 3D qui a une véritable utilité, Doctor Strange s’offre des moments plus psychédéliques assez… spéciaux, entre Interstellar et un clip de Meshuggah. Bon, rien d’abstrait, d’autant que le tout est lui aussi justifié par le scénario. Mais l’« introduction » de Stephen Strange dans le « multivers » en vaut la chandelle avec une longue scène assez hallucinante, il faut avoir l’estomac accroché. Et pour le « boss de fin » également, avec là aussi de bonnes trouvailles au sein de formules magiques bien exploitées pour un film tout de même très réussi.


Benedict Cumberbatch, avec sa classe habituelle, illumine le film et s’est parfaitement glissé dans le costume de Strange, même si on aurait pu crier au nanar si le film s’était avéré complètement raté, ce qui n’est pas le cas. On passera rapidement sur le reste du casting qui n’apporte pas énormément de choses significatives comme pour tout Marvel « 1 » encore, entre un Chiwetel Ejiofor impersonnel malgré son personnage complexe, une Tilda Swinton toujours étonnante, une Rachel McAdams qui ne sert à (presque) rien et un Mads Mikkelsen hélas desservi par son rôle de méchant trop Marvelien et donc là aussi légèrement nanardesque, vraiment le problème des films du studio depuis un moment… Mais finalement, Doctor Strange tient ses promesses, que ça soit dans les bons et les mauvais côtés. Je lui préfère Ant-Man d’un poil de nez coupé en deux, mais c’est de l’ordre du subjectif et du relatif, ce n’est peut-être pas comparable mais dans le fond « Marvel », ça l’est complètement. Un nouveau Marvel, « assez » dirons certains, heureusement il y a toujours quelques accroches pour faire la différence et c’est avec ceci que Doctor Strange remporte son pari. Grâce à son visuel épatant, ses bonnes idées magiques, une histoire dynamique malgré un scénario basique et attendu, un humour léger même si trop décalé, un ensemble enthousiasmant voire kiffant qui en fait un blockbuster très visuel qui est aussi une expérience cinématographique à faire. Marvel a fait mieux et plus original, a fait pire et encore plus basique aussi. Un Marvel dans la bonne moyenne, personnel sur certains points et pas assez sur d’autres, mais il est dur d’avoir du renouvellement dans un univers cinématographique qui ne risque pas d’évoluer des masses jusqu’à la sortie de Avengers : Infinity War, donc en l’état on se contentera de ce que Doctor Strange a à nous apporter : de la magie visuelle et du Fantastique.

Note : 7.5/10

lundi 31 octobre 2016

[News] Du neuf côté SF avec Life

Outre Passengers, les films 'avec vaisseau spatial' vont être en vogue dans les mois à venir avec un petit nouveau, Life (ou Origine Iconnue), qui se dévoile déjà avec une bande-annonce consistante (en VO) :


Réalisé par Daniel Espinosa (Sécurité Rapprochée, Enfant 44) et scénarisé par Rhett Reese et Paul Wernick de... Deadpool (#RienAVoir), Life sortira le 22 mars 2017 (ou le 31 mai? Suspense!).

On y retrouvera Ryan Reynolds de, comme de par hasard, Sécurité Rapprochée et Deadpool, ainsi que Jake Gyllenhall (Night Call et beaucoup d'autres) et Rebecca Ferguson (Mission Impossible : Rogue Nation). Ainsi que Hiroyuki Sanada qui, après Sunshine et les séries Helix et Extant, semble bien aimer les histoires à base de stations spatiales, de virus et d'extraterrestres.

Et ça tombe bien vu que Life ça sera un peu tout ça à la fois. Certes, ce n'est pas éminemment original, et ni Daniel Espinosa ni Ryan Reynolds ne sont gages de qualité. Mais une oeuvre de SF comme celle-ci, je la note de toute façon dans mon calendrier. Life rivalisera-t-il avec un Europa Report? Réponse dans quelques mois.


PS : La critique de Doctor Strange arrive très très bientôt. Quant à Brice 3, hum, je sais pas... j'ai pas envie.

mardi 25 octobre 2016

Jack Reacher : Never Go Back


Jack Reacher : Never Go Back (ou Jacques Richert : ne r’viens jâmais ôn ârrière hé au Québec) fait suite à Jack Reacher (tout court) qui date de 2012. Enfin « fait suite », ce n’est pas tout à fait exact, car pour une fois ce « 2 » n’en est pas vraiment, voire pas du tout, ce n’est ni une suite ni un prequel (préquelle au Québec - c’est peut-être un quelconque mot d’argot tiens). Tout simplement parce que chacun des deux films sortis sur le personnage de Jack Reacher sont adaptés des bouquins éponymes de Lee Child. Si le premier film s’attardait sur le 9ème tome dénommé « Folie Furieuse », Never Go Back adapte lui la 18ème des aventures du personnage ici campé par Tom Cruise. Enfin bon, ça pourrait tout de même être une suite… mais non. Le seul rapport est ici Jack Reacher. Tout ceci pour faire suite pour adapter une autre aventure du redresseur de torts américain. Et il faut dire que le premier film avait été une bonne surprise, entre actioner pas trop explosif et thriller à scénario retors. Il avait été aussi porté par un héros légèrement badass, dépeint sous un angle plus réaliste que la moyenne, bien mis en valeur au sein d’un film sombre un petit peu amoral par moments. Cela avait d’ailleurs suffi à donner un coup de pouce à Christopher McQuarrie, qui a ensuite continué à collaborer avec Tom Cruise pour quelque chose de bien plus gros, à savoir Mission Impossible 5 : RogueNation. McQuarrie a d’ailleurs du renoncer à tourner cette suite ce 2ème opus de Jack Reacher. Edward Zwick a récupéré le bébé, qui a un challenge assez simple finalement, faire-aussi-bien-que-le-premier.

Jack Reacher (Tom Cruise), l’ex « major » de l’armée américaine chargé d’enquêtes internes, continue à vagabonder et à jouer les justiciers. C’est ainsi que pour le compte du Major Turner (Cobie Smulders), il arrête un flic corrompu qui s’adonnait à du trafic de clandestins. Jack sympathise avec Turner et souhaiterait même un petit peu la rencarder. Il finit par venir à sa rencontre à sa base, mais sur place, il apprend que celle-ci a été mise aux arrêts, pour des prétendus faits d’espionnage sur des dossiers sensibles en Afghanistan. Ne croyant pas à ces accusations, il finit par fourrer son nez dans ces affaires. En cavale, Reacher et Turner sont donc poursuivis par la police militaire et aussi par la société ParaSource, sous-traitant indépendant de l’armée qui serait mêlé au complot, et qui a envoyé son meilleur élément (Patrick Heusinger) pour chasser les fugitifs… Pour couronner le tout, Reacher découvre qu’il serait père d’une fille de 15 ans, Samantha (Danika Yarosh), qui va également se retrouver menacée par les évènements…


Alors, on prend les mêmes le même et on recommence ? Cela aurait pu être le credo facile de Jack Reacher : Never Go Back, mais la réalité sera plus complexe que ça. Totalement indépendant de Jack Reacher premier-film-du-nom, à tel point qu’on aurait même pas eu besoin de voir le premier film si ce n’est pour mieux connaître le héros, Jack Reacher : Never Go Back tranche avec son « prédécesseur » et porte bien son nom : ne jamais revenir en arrière (comme le disait Clovis Cornillac dans Eden Log), continuer à fuir. Après un Jack Reacher qui exploitait à fond son « enquête » et ses ramifications, ce film se pose comme une grosse course-poursuite. Avec bien peu de temps morts même si la seconde partie du film est un peu plus posée grâce au personnage de Sam’, Jack Reacher : Never Go Back est donc plutôt haletant. Toujours à la lisière entre Action et Thriller, ce film remplit aisément son office et ce qu’on attend du genre. Et retient les bonnes leçons qui jalonnaient la première aventure, à savoir un côté plus réaliste, jusque dans les combats, toujours aussi efficaces et durs : ici, pas de John McClane increvable, les héros et némésis ont mal après 2-3 coups, faiblissent, et ont même du mal à se remettre. Plus viscéral et organique que la moyenne, ces deux opus de Jack Reacher sont donc assez rafraîchissants et offrent une autre vision de ce qu’on voit d’habitude dans les blockbusters. Ajoutez à ça de petites pointes d’humour (le coup de la « berline noire » est savoureux) et la personnalité de Reacher, qualités comme défauts, toujours bien présente, et on parvient à tenir à nouveau la cadence et la forme de Jack Reacher même si des changements radicaux sont apparus sur le fond, au niveau du scénario comme des à-côtés.

Moins sombre (et plus avare en punchlines aussi), Jack Reacher : Never Go Back peut apparaître moins efficace que Jack Reacher, mais l’ensemble tient tout de même la comparaison de manière plus qu’honnête. Si c’est surtout le rythme qui rend le film haletant, on pourra toutefois regretter le scénario mystérieux de l’autre opus (qui se finissait abruptement d'ailleurs). Ici tout paraît trop simpliste, et certains rebondissements sont prévisibles. C’est un peu dommage dans l’absolu mais l’équilibre s’est déplacé ailleurs. Tom Cruise a bien renfilé le costume du jusqu’au-boutiste Jack Reacher, le personnage est toujours malin et perspicace même s’il met moins en valeur ces qualités ici, préférant ses aptitudes au combat. Dans le rôle du némésis, Patrick Heusinger succède bien à Jai Courtney, même si là aussi leurs personnalités sont bien différentes, même si nous tenons deux bons méchants impitoyables. Le bémol me semble être Cobie Smulders, qui fait trop « Agent Hill » et n’apporte pas de réelle plus-value. On s’attardera plus sur Danika Yarosh, un peu en mode « Britt Robertson dans Tomorrowland », même si elle se retrouve dans un Thriller autrement plus réaliste. Le reste est diablement secondaire et ça manque même de gros noms outre le duo Cruise-Smulders (et encore, elle n’est guère connue que des suiveurs de Marvel et de How I Met Your Mother…), on retiendra quand même Robert Knepper et son sourire bien vicieux en guise de Big Boss des peu fréquentables ParaSource.


Avec son final moins épique, Jack Reacher : Never Go Back est tout de même un peu inférieur à Jack Reacher, qui se bonifie avec le temps d’ailleurs. Mais il est difficile de comparer les deux opus de manière brute, tant ils se distinguent sur de nombreux points, tout en gardant savamment certains éléments. Mais même le personnage de Jack Reacher n’y fait pas forcément la même chose, ce qui donne un univers bien varié et ce en deux films seulement. Après un premier opus prenant et méticuleux, ce second volet reste accrocheur et suffisamment efficace, jouant plus sur son côté course-poursuite haletante, au détriment d’une histoire plus consistante. D’ailleurs le pan de l’histoire concernant Reacher et Samantha semble un peu de trop, mais ma foi, si c’est dans le bouquin… Jack Reacher : Never Go Back ne fait pas insulte à son prédécesseur, au contraire il parvient aisément à le compléter grâce à son traitement sensiblement différent. Ensuite, il est vrai que Jack Reacher avait pour lui son côté plus froid autour de son personnage intelligent mais sans pitié, mais c’est une question de goûts. Peut-être trop classique pour un actioner-thriller, Jack Reacher : Never Go Back est pourtant plus qu’honnête en son genre, qui fait bien son office à cette période de l’année (en plus les évènements se passent au moment d’Halloween, c’est le bon moment), loin des blockbusters de l’été que l’entité Jack Reacher n’a peut-être pas la prétention d’égaler. Si vous voulez bien donner à nouveau 0.003% du prix du billet à l’Eglise de Scientologie, Jack Reacher : Never Go Back sera un bon divertissement pour sortir de votre grotte pendant les vacances de Toussaint… c’est ça de pris, en attendant d’éventuelles autres aventures, et il y a du stock.
Note : 7.5/10

vendredi 14 octobre 2016

[News] Brice de Nice 3 a leaké!

Manifestement, un petit malin de chez Gaumont (ou un salarié éconduit) a décidé de balancer Brice 3, dont la sortie est toujours prévue pour le 19 octobre, sur le net. Le film circule donc librement sur YouTube. Je ne devrais raisonnablement pas relayer ça, mais tant que c'est en ligne, soyons fous profitez-en, retrouvez l'intégralité du film ci-dessous :


Ou pas.

#Cassé

jeudi 13 octobre 2016

[News] Trailer final et affiche pour Rogue One : A Star Wars Story

Je pense que ça se passe de commentaires certes constructifs mais inutiles (et aussi parce que j'ai pas le temps de rédiger un roman là), appréciez :



RéaliséparGarethEdwardssortiele14décembrebonnejournée.

lundi 10 octobre 2016

Limitless


On le sait, la non-utilisation d’une partie de notre cerveau, c’est qu’une légende, c’est scientifiquement inexact et impossible, etc etc… Mais c’est un bon sujet de cinéma. Et logiquement, des cinéastes vont s’en emparer. Le plus notable a été Luc Besson pour son Lucy. Enfin le plus notable en termes de notoriété, parce qu’en termes de qualité… On ne peut pas reprocher à Besson d’avoir eu un peu d’ambition mais le résultat était autrement plus mitigé. De toute façon, Besson n’a pas été le premier. Le premier, c’était Neil Burger et son Limitless. Enfin, le vrai premier, c’est Alan Glynn, auteur du livre "The Dark Fields" sorti en 2001. Neil Burger et la scénariste Leslie Dixon n’ont fait qu’adapter librement l’œuvre 10 ans plus tard. 3 ans avant Lucy donc, et le moins qu’on puisse dire c’est que Limitless a battu Lucy à plates coutures, Bradley Cooper met à genoux Scarlett Johansson (enfin met à genoux… non, évacuez vos fantasmes salaces). Certes, le style n’est pas tout à fait pareil. Limitless est plus terre-à-terre, plus Thriller légèrement Science-Fiction que Lucy qui lui est plutôt Science-Fiction légèrement Action et beaucoup élucubrations mystiques. Mais alors que Lucy aurait pu être efficace à sa manière, Limitless a finalement eu les meilleures idées, en plus d’autres qualités au sein d’un film finalement un peu méconnu.

Eddie Morra (Bradley Cooper), à l’instar de Michaël Youn dans Incontrôlable, est un écrivain en panne d’inspiration qui se laisse aller. Il n’arrive pas à écrire la moindre ligne du nouveau roman qu’il a promis à sa maison d’édition et pour couronner le tout, sa petite amie Lindy (Abbie Cornish) décide de le quitter. C’est alors qu’il recroise par hasard son ex-beau-frère, Vernon (Johnny Whitworth). Ce dernier lui laisse un cachet d’un médicament en cours d’homologation, le NZT, censé donner accès à plus de parties du cerveau humain. Eddie le teste et son quotidien s’en retrouve bouleversé : il met de l’ordre chez lui et écrit son nouveau livre en un temps record. Après avoir mis la main sur plus de doses de NZT, il s’en sert pour changer de vie, en devenant un génie de Wall Street, travaillant aux côtés de Carl Van Loon (Robert De Niro). Mais Eddie devient vite accro au NZT, qui provoque des effets secondaires et est aussi cible de mystérieuses et dangereuses convoitises…


Neil Burger est surtout connu du grand public pour avoir réalisé le premier opus de Divergente (que je n’ai pas vu - la seule saga dystopienne pour ados que je n’ai jamais osé aborder… - donc je n’en dirai pas un mot), depuis il n’a plus rien fait sur le grand écran d’ailleurs (!). Avant ça, il avait signé L’Illusioniste (avec Edward Norton) et The Lucky Ones, que je n’ai vus non plus. Mais avec Limitless, le réalisateur américain démontrait un énorme potentiel. Visuellement rythmé et épatant, avec des choix judicieux de lumières et couleurs (quand Eddie prend du NZT, son monde passe d’un mode sombre à totalement éclatant) et des passages psychédéliques assez monumentaux (les effets « tunnel » saisissants) au milieu d'autres enchaînements de folie, Limitless s’offre un visuel percutant, dont le montage subtil nous scotche au Fauteuil Noir dès les premières minutes. Ceci mène à la perfection un film quasi-comique sur le début, haletant et prenant ensuite, assumant à fond son côté Thriller mi-scientifique fait de péripéties diverses, de remises en question et de rebondissements plus ou moins étonnants. Si Lucy avait aussi un parti pris visuel fort - un des rares de Luc Besson -, Limitless lui damait déjà le pion avec son visuel entraînant et mordant, qui énergise un film intelligent et original, sans temps morts, exploitant bien son postulat de base, sans partir dans des élucubrations hors de propos, restant dans le domaine des capacités brutes que l’on pourrait acquérir si on pouvait « coloniser notre cerveau ». Pas de contrôle de corps à distance, de changement de couleur de cheveux, de remontées dans le temps, juste une intelligence décuplée, un accès total à la mémoire, des capacités accrues d’apprentissage et d’assimilation, de la pure performance mentale et physique.

Bon, il est vrai que Limitless aurait pu être encore plus ambitieux, et si Neil Burger pose tout son talent pour filmer les aventures d’Eddie Morra, le scénario reste parfois limité et souffre même de petits trous, rebondissements sortis du chapeau, choses inachevées ou autres facilités, pour un ensemble qui aurait peut-être pu être plus tordu et sombre par moments. Mais les bonnes idées sont légion, sans jamais partir dans le nawak malgré des choses osées, et surtout le développement du film est passionnant, prenant le temps de poser l’évolution du personnage campé par Bradley Cooper, même si forcément tout finit par s’accélérer à l’image des grandes capacités d’assimilation d’Eddie. Bradley Cooper y fait du Bradley Cooper sans grands chichis, avec sa prestance et son sourire de beau-gosse à pub pour parfums et glaces, mais il s’est bien glissé dans la peau de ce personnage paumé au début, sûr de lui à la fin, malgré les difficultés des effets secondaires du NZT. Abbie Cornish fait du Abbie Cornish (c’est-à-dire ce sempiternel rôle de « petite amie » sans saveur même si elle aura aussi son moment de gloire), Robert De Niro du Robert De Niro (et c’est très bien pour camper un requin de la finance impitoyable), bref Limitless ne dépasse pas les limites du potentiel des acteurs mais ils font le boulot. A noter aussi la prestation de Andrew Howard en mafieux russe savoureux, qui rajoute de la couleur à ce film qui joue sur pas mal de tableaux, entre tension latente, moments mystiques, et comique de situation. Inclassable car ni 100% Thriller ni vraiment Science-Fiction (et pas du tout Anticipation à vrai dire, rien de bien futuriste là-dedans), Limitless s’en sort aisément avec les honneurs avec son côté rythmé et percutant et son histoire originale qui est source de facéties qui font mouche.


Du reste, c’est de l’ordre du subjectif, en ce qui me concerne j’avais accroché à ce film dès son premier visionnage, suffisamment pour acquérir le Blu-Ray alors qu’encore une fois il passe souvent à la téloche (le soir où j’écris ces lignes), mais certains passages sont tellement kiffants qu’il y a un sacré goût de reviens-y… et le potentiel de ce genre de film semble de toute manière infini. Un potentiel qui sera exprimé sur la série TV qui devrait bientôt passer sur les écrans français (ouais, moi les séries j’attends qu’elles passent à la téloche), où Bradley Cooper reprendra le rôle qu’il tient en fin de film d’ailleurs. Un potentiel qui s’arrêtera pourtant bien vite, la série ayant semble-t-il déjà été annulée après une seule saison (l’univers des séries étant aussi impitoyable que le personnage de Carl Van Loon…). Un potentiel parfaitement mis en image par un Neil Burger très inspiré qui s’est lâché et apporte une plus-value non négligeable à ce film visuellement prenant, espérons que le réalisateur n’ait pas été bouffé par les gros studios et qu’on le reverra bientôt avec un visuel similaire. Un potentiel plus terre-à-terre qui a engendré un film bien plus efficace que l’étouffant Lucy, qui reste sur de bonnes bases bien exploitées plutôt que de partir dans des délires quasi-métaphysiques. Un potentiel exprimé avec des qualités et des défauts, qui font que Limitless n’atteint pas la perfection, mais arriver à 100% de son potentiel comme le personnage de Lucy, ça donnait n’importe quoi… Félicitons Limitless qui a su faire les choses vite et bien, pour au bout comme le dit justement la critique de Télé-Loisirs, « un bon petit film bien rythmé et bien écrit ».

Note : 8/10

A noter que le Blu-Ray propose en bonus une fin alternative, un peu plus incertaine et pessimiste.

dimanche 9 octobre 2016

[News] Un trailer pour Power Rangers!

Retombons, si vous le voulez bien, un peu en enfance avec le tout premier 'teaser trailer' (en VO) pour le reboot des Power Rangers :



Ça sent bon (et même un peu trop?) le Chronicle, bien que le film ne soit pas réalisé par Josh Trank (qui n'est de toute façon pas prêt de rebosser avec un gros studio avant longtemps) mais par Dean Israelite, qui avait signé le déjà très bon 'film avec des jeunes qui ont des super-pouvoirs' Project Almanac.

Outre les cinq jeunes un peu inconnus au bataillon, Bryan Cranston, Elizabeth Banks et Bill Hader sont annoncés au casting.

Rendez-vous le 5 avril 2017 pour avoir de nouveau 12 ans, et pour voir s'il y aura Force Jaune devant, Marron derrière. Et espérons que les gentils gagnent.

mercredi 5 octobre 2016

Night Call


« 4 Blu-Ray pour 30€ », c’est alléchant mais il faut faire une sélection parmi le relativement maigre choix que propose les Leclerc ou Cora, entre ce qu’on voulait absolument « régulariser », ce qu’on a pas vu et qu’on est au minimum curieux de voir, ou ce qu’on va choisir par défaut pour en avoir 4 au passage en caisse. En plus de Kingsman : Services Secrets et Mission Impossible 5 : Rogue Nation (que j’avais vu en salles, lui), j’ai du opter pour Exodus : Gods And Kings par défaut… (c’était ça ou Le Septième Fils, au milieu de trucs comme Terminator Genisys ou Hitman : Agent 47 que je n’avais pas spécialement envie de revoir en BR, et bien sûr d’autres merdes), en revanche j’ai pris en pleine connaissance de cause Night Call. Et tant pis si ce soir au moment où je publie cet article, il passe pour la première fois sur OCS… J’en ai entendu beaucoup de bien et je suis enthousiaste à l’idée de tomber sur un bon Thriller nocturne bien tendu dans le monde du journalisme sans limites. Film relativement indépendant (produit par Orange Cinéma, ce qui explique l’exclu sur OCS…), il est réalisé par Dan Gilroy, scénariste frère de Tony Gilroy (réalisateur de Jason Bourne : L’Héritage), car comme toujours le cinéma c’est une affaire de famille… Dan signe ici son premier film et cède à l’appel de la nuit.

Louis ou « Lou » (Jake Gyllenhaal), un homme lunatique, gagne sa vie en volant des métaux à Los Angeles. Négociateur difficile, il veut toujours plus. Un soir, il assiste à un accident sur l’autoroute et rencontre des reporters sur les lieux, qui grâce à leur maîtrise arrivent avant la police sur des accidents ou des lieux de crime. Il s’intéresse à leur métier et décide de partir lui aussi en chasse d’images choc. Maladroit au début, Louis est persévérant et finit par vendre ses premières images à Nina (Rene Russo), d’une petite chaîne californienne, convaincue par ses talents naissants. Louis décide de ne pas s’arrêter là, embauche un associé (Riz Ahmed), et grâce à son intarissable soif d’apprendre, améliore le nombre et la qualité de ses reportages. Mais à force d’ambition, Lou va finir par aller toujours plus loin dans ses négociations et manipulations et courir des risques insensés…


Il n’y a pas vraiment de surprise. Night Call est bien un thriller qui se déroule dans un environnement majoritairement nocturne, suivant les pérégrinations d’un néo-reporter prêt à tout pour avoir les images les plus choquantes avant tout le monde. De ce côté, Night Call ne révolutionne rien et se base sur un scénario dès plus simples. Avec bien sûr une critique sous-jacente de l’info « pute à audience » mais qui n’est pas si grossière et si développée que ça. Night Call surprend assez car ce n’est donc pas un pamphlet absolu contre l’information scandale en mode « l’Amérique a peur », la critique est forcément présente mais ne va pas chercher plus loin que ce qui a déjà été fait pour le genre. Forcément Thriller, Night Call n’est pas non plus un film de crime ou même policier. Les crimes et autres évènements dépeints sont très secondaires et ne servent que d’alibi pour le vrai sujet du film. Il n’y a pas de ramifications tordues à attendre de ce point de vue, seul un évènement précis servira de base pour la dernière et plus remarquable partie du film. Car le vrai sujet du film, c’est bien son personnage principal, Lou Bloom, campé par Jake Gyllenhaal.

Lou est fou, complètement et terriblement fou. Perfectionniste, baratineur, tyran, mégalo, et même psychopathe. Flippant dès ses premiers dialogues, le personnage est l’attraction principale de Night Call, et subjugue ce film sur l’information assez banal en apparence. Sorte de cas social extrêmement intelligent qui applique à la lettre ses principes préétablis, Lou est campé par un Jake Gyllenhaal qui, soyons honnêtes, livre une performance historique. Les yeux globuleux, le rictus premier degré, la coiffure lisse, l’acteur américain est habité par un personnage qui semble parfaitement correspondre à l’interprète de Donnie Darko, qui n’avait d’ailleurs pas vraiment livré un tel rôle de composition depuis. Night Call est donc avant tout un film sur le personnage de Lou Bloom, son comportement, ses actions, la façon dont il manipule habilement son entourage, comme la productrice Nina (campée par Rene Russo) et son « assistant » Rick (Riz Ahmed), souffre-douleur en puissance qui donne encore plus d’impact au côté tyrannique et sans pitié du personnage. Night Call est volé par son personnage fou à lier et inoubliable, effrayant et attachant à la fois, et l’œuvre de Dan Gilroy n’aurait pas eu grand intérêt si Gyllenhaal ne s’était pas glissé dans ce costume avec une interprétation purement exceptionnelle.


Servi par une réalisation très « californienne » qui met bien en valeur le côté chic de Los Angeles, une savante utilisation des plans fixes (la caméra ne bouge vraiment que lors des scènes d’« investigation », ce qui nous donne un splendide côté immersif) et une bonne musique électro, Night Call réussit habilement son coup avec sa plus-value absolue qu’est le personnage atypique et corrosif de Lou, campé par un Jake Gyllenhaal au sommet de son art. Dommage que l’ensemble manque finalement d’un peu de noirceur, qui finit néanmoins par exploser à la fin, de manière peut-être un peu prévisible d’ailleurs. S’il ne creuse pas vraiment son côté critique de l’info « Breaking News » et qu’il ne choisit pas de nous embarquer dans une affaire policière tordue (ce qui aurait néanmoins pu marcher), Night Call est tout de même un très bon thriller (servi par des scènes bien tendues) mais, il faut encore le dire, est servi à 99% par son personnage principal totalement cinglé, au sens pathologique du terme d’ailleurs. Ni trop ni pas assez « grand public », Night Call est un thriller qui peut convenir à tout le monde, n’y voyez pas une révolution ni même une vraie originalité, mais laissez-vous guider dans les nuits agitées de Los Angeles par le charismatique Lou Bloom… il ne vous laissera pas le choix de toute façon.

Note : 7.5/10

mardi 4 octobre 2016

Morgane


Comment ça, Télé-Loisirs balance 3 étoiles à un film « de science-fiction » dont je n’ai jamais diable entendu parler avant sa sortie ? Ça par exemple ! Bon ok la référence et la critique sont discutables mais il me fallait bien un petit quelque chose pour me décider à remettre les pieds au cinoche, 1 mois et demi après Star Trek : Sans Limites et alors que le seul film intéressant qui se profile à court terme sera Jack Reacher 2 : Never Go Back, le 19 octobre (… en même temps que Brice 3, dans un registre tout autre), comme vous pouvez le voir sur mon micro-planning dans la colonne de droite. Morgane vient donc s’insérer de manière fortuite et inattendue dans ce calendrier. Le premier film de Luke Scott, fils de Ridley, avec Kate Mara, sœur de Rooney (pas Wayne, enfin), plus habituée aux seconds rôles (Transcendance, Seul sur Mars) ou aux co-rôles (Les 4 Fantastiques). Morgane n’est pas un biopic sur Clara Morgane (et Kate Mara lui ressemble pas franchement), c’est un film qui semble être à la croisée des chemins entre Science-Fiction/Anticipation, et Thriller « avec gens qui meurent violemment ». Certes, cela n’est pas spécialement engageant et Morgane sonne déjà comme un petit film qui se prend pour un grand. Mais la trame est suffisante pour aller voir ce que ça donne, surtout quand il n’y a rien eu de croustillant depuis un moment et qu’on s’impatiente d’aller retâter le moelleux des Fauteuils Noirs du Méga Kiné. Alors, pour paraphraser Renaud, allons-nous être morgane de Morgane ?

Lee Weathers (Kate Mara), « consultante en gestion de risques » pour la société SynSect, est chargée d’intervenir au sein d’une équipe de scientifiques isolée en campagne. En effet, depuis 5 ans, cette équipe prend en charge Morgane (Anya Taylor-Joy), une jeune fille créée artificiellement à partir d’un ADN préfabriqué. Le développement de celle-ci, après des essais infructueux, se passe très bien, notamment grâce à la comportementaliste Amy (Rose Leslie). Mais un incident est survenu : Morgane a violemment agressé une des scientifiques s’occupant d’elle, Kathy (Jennifer Jason Leigh). Lee va donc devoir évaluer la dangerosité de la « chose », depuis maintenue en isolement, et a les pleins pouvoirs pour prendre d’éventuelles mesures drastiques. Après avoir fait connaissance avec les scientifiques, elle laisse le soin au Dr. Alan Shapiro (Paul Giamatti) de réaliser une évaluation psychologique de Morgane. Mais c’est là que les choses vont dégénérer…

Morgane n’invente rien, c’est une certitude. Mais face aux nombreux films se la jouant « test de Turing », comme l’avait fait avec brio un Ex_Machina (et mal un The Machine, son penchant Série Z), Morgane ne parle pas d’androïde mais bien d’une véritable humaine, certes créée artificiellement, mais ce n’est pas tout à fait la même chose. Enfin Morgane n’est pas vraiment une nouvelle occurrence du test de Turing au cinéma, ni même un film « scientifique ». C’est même un film difficile à classifier. Certes un peu Science-Fiction et Anticipation, mais pas énormément (rien de bien futuriste ou même high-tech là-dedans). Thriller pour la tension, pas pour le scénario. Horreur ? Moui non, car même si on va encore jouer au jeu du « qui va mourir dans quel ordre et comment », Morgane n’a rien d’horrifique, c’est certes sanglant par moments mais la classification en tous publics empêche le film d’être vraiment méchant de ce point de vue. A partir de là, avouons bien qu’il n’y a pas grand-chose à tirer de Morgane, qui manque d’ambition à tous les niveaux et ne creuse jamais vraiment ses sujets, se perdant dans la routine, au contraire d'un Splice auquel ce film est justement comparé, qui lui osait (mal, mais qui osait quand même). Outre de beaux décors et une sobriété tout de même bienvenue, ce film se traîne un faux rythme qui nous amène à un twist final disons-le tout de suite archi prévisible. Il n’y a pas besoin d’être hyper clairvoyant (comme ceux qui avaient soi-disant prédit le final d’Oblivion dès ses premières minutes…) pour se douter immédiatement de l’issue finale du film, à vrai dire cela saute aux yeux quand on connaît le sujet… Résultat, Morgane n’est que l’énième exploitation d’une histoire mettant en scène une quelconque « création » aux capacités exceptionnelles. Il ne se passe pas grand-chose et le film passe très vite. Dommage ou heureusement…

Morgane (le film) est tout de même rattrapé par l’interprétation sans failles de Kate Mara qui joue avec brio ce personnage froid et jusqu’au-boutiste de Lee Weathers. L’actrice a mine de rien un certain potentiel, qui s’entrevoit tout particulièrement ici, dans un rôle qui n’a rien à envier à ceux de sa sœur dans Millénium ou Effets Secondaires. La jeune Anya Taylor-Joy qui joue la grisonnante Morgane livre aussi une partition parfaite pour ce genre de personnage « synthétique ». Et mine de rien Morgane s’offre tout de même un casting assez reluisant avec Toby Jones, Michelle Yeoh, Jennifer Jason Leigh, Paul Giamatti… mais tous n’ont que des rôles trop secondaires ou trop limités et aucun n’apporte de réelle plus-value, le pire étant Leigh qui est vraiment inutile au final, seul Paul Giamatti tire un peu son épingle du jeu. Et aussi Rose « tu ne sais rien Jean Neige » Leslie, qui a de loin le rôle le plus consistant derrière les deux actrices principales, bien qu’elle n’ait pas de trucs énormes à faire non plus… elle arrive néanmoins à tenir la route sur les moments de grande tension. Le reste du casting est anecdotique, et le duo Lee-Morgane porte le film, c’en est hélas un des seuls vrais intérêts.

Reste quelques scènes de bagarre sophistiquées plutôt agréables, dommage qu’elles soient filmées de manière trop chaotique, histoire qu’on reste dans le tout public, un peu comme dans n’importe quel film dystopien pour ados… Mais dans l’ensemble, Morgane est tout de même relativement insignifiant. Pas de message sous-jacent si ce n’est la sempiternelle rengaine sur les expériences scientifiques risquées et manipulées d’en-haut, peu de conviction pour un énième film sur une création extraordinaire qui-bien-sûr-est-à-l’origine-d’un-partage-en-sucette. Trop peu SF, tout juste Thriller mais trop simple, plus gentiment violent que faisant vraiment peur malgré deux personnages principaux assez flippants, Morgane ne sait pas sur quel pied danser et se vautre un tantinet, en n’arrivant pas à se démarquer et retenir assez l’attention, en plus de servir un scénario léger et hyper prévisible. Vide et décevant, anecdotique et pas assez original, voilà le maigre bilan de Morgane qui est finalement une sortie mineure, un peu plus qu’une Série B mais loin d’un Triple A. Je lui mets quand même la moyenne car Luke Scott a un petit potentiel et filme bien, tout en retenue, un environnement froid qui sied bien à ce film qui ne rigole pas, porté par ses deux personnages impitoyables aux performances d’actrices suffisamment remarquables. Mais et même si on en attendait rien de particulier malgré les promesses de Télé-Loisirs (qui s’est bien enflammé pour le coup), Morgane fait pschitt pour ce premier passage en salles de l’automne, et finira bien bas dans les tops de fin d’année…

Note : 5/10

dimanche 2 octobre 2016

Mission Impossible 5 : Rogue Nation


C’est assez marrant quelque part. On peste sans cesse sur les sagas qui pressent le citron déjà séché jusqu’à plus soif, mais il y en a certaines qui passent entre les mailles du filet voire même, nous tiennent en respect. Et si un Fast & Furious a fini par se trouver une seconde jeunesse dans la dinguerie tandis qu’un Die Hard commence à sentir mauvais tout comme un Transformers, personne n’osera vraiment contester l’actuelle longévité de Mission Impossible. Certes, on pourra toujours critiquer un tas de trucs, Tom Cruise et ses rapports à la scientologie ou le fait que seule la série d’origine est valable et culte, mais Mission Impossible continue à assurer et à cartonner. Faire une saga « plus que trilogie » et continuer à faire de bons films, ce n’est pas une mission impossible justement ? Mission impossible que relève sans mal l’équipe de Mission Impossible. Après deux bons premiers opus tempérés par un troisième volet prometteur mais qui s’était embarrassé d’éléments trop complexes à la « J.J. Abrams en mode Lost », la saga s’était relancée en trombe avec un Mission Impossible 4 : Protocole Fantôme plus léger et explosif, exploitant de nouvelles têtes pour assumer à donf son côté divertissement. L’équipe s’est donc un minimum stabilisée autour de Benji (Simon Pegg) et Brandt (Jeremy Renner), les changements de line-up sont loin derrière et l’ensemble est toujours mené par un Tom Cruise qui reste maître dans l’art du divertissement grand public entre action et science-fiction (Oblivion, Edge Of Tomorrow). Voilà donc le 5, Rogue Nation, et on attendait ça avec impatience lors de sa sortie en salles après la claque reçue par Protocole Fantôme. Votre mission, si vous l’acceptez, faire mieux que votre prédécesseur…

L’équipe Mission Impossible, soit les agents Hunt (Tom Cruise), Dunn (Simon Pegg) et Brandt (Jeremy Renner), aidés de Luther Stickell (Ving Rhames), est en mission au Bélarus pour empêcher la livraison d’armes biologiques. Cette livraison semble être liée au Syndicat, une mystérieuse organisation qu’Ethan traque depuis un bon moment. Mais ce dernier se fait doubler par leur leader, Solomon Lane (Sean Harris). Et suite aux évènements de Mission Impossible 4 : Protocole Fantôme, les agents de Mission Impossible ne sont plus en odeur de sainteté auprès des dirigeants américains et de la CIA en particulier. Leur directeur, Alan Hunley (Alec Baldwin), parvient à obtenir la dissolution de l’agence auprès du Président. Brandt et Dunn sont alors contraints de collaborer avec la CIA, et doivent malgré eux participer à la traque d’Ethan, désormais considéré comme un fugitif complotiste. Ce dernier, de son côté, ne relâche pas ses efforts pour trouver Lane et mettre à jour le Syndicat. Il va alors trouver sur son chemin la mystérieuse Ilsa Faust (Rebecca Ferguson)…


Alors, mission accomplie ? Bon pas vraiment car soyons francs, et pour être tout à fait subjectif, pour moi Mission Impossible 4 : Protocole Fantôme est d’ores et déjà passé dans la sphère de mes cultes. Mais à aucun moment Mission Impossible 5 : Rogue Nation ne fait honte à son illustre prédécesseur. Il apporte d’ailleurs un regard différent sur les pérégrinations et les méthodes de l’« IMF ». Moins à l’arrache, plus sérieux, même si l’humour typique notamment toujours porté par Simon Pegg demeure présent. Cela n’empêche pas le leitmotiv finalement logique de « mission impossible » d’être toujours présent… Pas de surprise finalement, ce 5 est bien le 2 du 4 finalement et en tout points, jusque dans le fond « l’agence désavouée et critiquée » que l’on retrouve en force ici, mais ça fonctionne toujours. Par rapport à Mission Impossible 4 : Protocole Fantôme, le scénario se complexifie donc un petit peu, les rebondissements et coups de théâtre se font plus nombreux, avec en point d’orgue des coups de génie. Mais on ne retrouve pas le grand nawak de Mission Impossible 3 qui n’était plus crédible à force d’enchaîner les revirements et trahisons. Et bien sûr, l’Action (avec un grand A, toujours) demeure présente. Après l’habituelle séquence d’intro ici assez dantesque, tout s’enchaîne très vite et les temps morts se font rares, même quand il s’agit de faire avancer l’histoire. Niveau bagarres ou poursuites, on est servis. Et comme toujours les gadgets et autres subtiles techniques d’espionnage et d’infiltration des agents font mouche avec encore de bonnes idées à foison. Plus réfléchi et moins frappadingue que le 4, Mission Impossible 5 retrouve un certain équilibre, parfois au détriment du pur divertissement mais encore une fois, il est particulièrement complet pour le genre. Ça en fait peut-être un Mission Impossible « de plus », mais l’ensemble demeure inspiré, diablement rythmé et capable de nous tenir en haleine, et l’essentiel est déjà largement assuré.

Après un Michael Nyqvist certes excellent (dans un rôle un peu à contre-emploi d’ailleurs) mais aux aspirations un peu trop jusqu’au-boutistes, le britannique Sean Harris moins connu et presque méconnaissable (c’est sûr qu’on est loin du personnage de Fifield dans Prometheus) reprend le rôle du grand méchant et le moins qu’on puisse dire c’est qu’il assure dans la peau d’un antagoniste typique de films d’action-espionnage. Marvel devrait en prendre de la graine tiens. On retrouve sans mal la classe inquiétante d’un Philip Seymour Hoffman et d’un Dougray Scott. Rebecca Ferguson campe bien son personnage plutôt mystérieux et incertain, mais si son rôle complexe apporte un plus non négligeable, je regrette la disparition d’une « Mission Impossible girl » à la Maggie Q ou Paula Patton qui s’en étaient tirées avec les honneurs. Outre un Alec Baldwin correct et les quelques rôles secondaires intéressants (comme celui du directeur du MI-6 campé par Simon McBurney), j’ai tout de même un grand regret : que Jeremy Renner s’éloigne de nouveau du terrain, reprenant presque son rôle d’« analyste », dommage quand on connaît les capacités d’« agent de terrain » qu’il avait pu montrer pour Protocole Fantôme ou par ailleurs dans Jason Bourne : L’Héritage. Heureusement, son duo naissant avec Ving Rhames fonctionne plutôt bien, et il reste l’autre roux Simon Pegg qui est toujours formidable dans le rôle de l’intrépide Benji, qui aura d’ailleurs le droit à des aventures plus variées, notamment sur la fin. Quant à Ethan Hunt, ça reste Ethan Hunt, et même si au final ce rôle est parfois dilué parmi les autres (ce qui est tout à son honneur), il continue à être un moteur pour cette excellente saga.

Alors encore une fois, le sans-faute n’est pas loin. Meilleur que Protocole Fantôme sur certains points, moins bon sur d’autres, Rogue Nation est une belle réussite pour une saga en excellente forme, et ça a même les moyens de durer tant qu’on ne change pas trop les choses tout en trouvant de bonnes idées. Moins brut et donc peut-être moins immédiat et moins marquant que son prédécesseur, Mission Impossible 5 : Rogue Nation n’a pas réussi à le dépasser, mais il n’est pas loin de l’égaler, pour une saga qui actuellement est particulièrement homogène sur la durée. Si on doit creuser, on peut remarquer que la prise en main par Christopher McQuarrie (Jack Reacher) n’apporte rien de plus et que le placement-produit est particulièrement grossier par moments (Microsoft a allongé le chèque), mais ce n’est pas très important et Mission Impossible 5 : Rogue Nation reste un blockbuster. Un excellent blockbuster, qui succède sans mal et sans scandale à Mission Impossible 4 : Protocole Fantôme, avec un regain de complexité « Mission Impossibilienne » qui fera plaisir au plus grand nombre (sauf si vous étiez vraiment bloqués sur les deux voire trois premiers, ce que je peux comprendre car on donne désormais vraiment dans le très grand public) même si pour ma part, le 4 restera au-dessus mais on est pas passé loin de l’exploit. En tout cas, Mission Impossible reste une valeur sûre, surtout avec l’équipe actuelle (Simon Pegg et Jeremy Renner même si on peut le voir un peu plus), et Rogue Nation remplit le contrat. Maintenant que vous avez pris connaissance de cette critique, elle s’autodétruira dans 5 secondes… ou pas parce que je veux des lectures. Mais je nierai tout si vous vous faites choper en train de la lire.

Note : 8/10

mercredi 28 septembre 2016

Le Top 15 du Void

Deux ans de vide, deux ans dans le void... mais l'univers cinématographique a lui continué son expansion. Après avoir évacué ce que la sphère cinéma nous avait pondu de plus pourrave avec le flop fifteen, il est temps de passer aux choses vraiment sérieuses, les bons films. Ne perdons pas de temps en palabres introductives inutiles et allons-y pour les 15 meilleurs films de l'ère août 2014-août 2016, les films vus en salles à leur sortie (sauf un que j'ai vu en Blu-Ray plus tard, j'ai triché, mais je ne dirai pas lequel), classés grosso-modo du très meilleur au moins meilleur.


  • Seul sur Mars (de Ridley Scott - sorti en octobre 2015)
Oui, vous me connaissez, rien à foutre que ça soit Ridley Scott ou n’importe qui d’autre, tant que ça me plaît… et Seul sur Mars m’a plu énormément. Alors que je n’avais pas d’attentes, et c’est là qu’est la surprise. Beau (paysages martiens comme vaisseaux spatiaux), maîtrisé, haletant, complet, varié, sans temps mort malgré son côté bavard, ce film est une franche réussite. Familial mais aux confins de la Hard SF, il contient tout ce qu’on peut attendre d’un film spatial à visée un minimum réaliste (reste toujours des trucs pas crédibles mais c’est de la fiction hollywoodienne hein…). Quasi-parfait, il est porté par un Matt Damon génial qui se permet même de faire ce film une ode au second degré en toutes circonstances. Ainsi à la fois décalé et grave (sans verser dans le mélo genre ‘oh non ma famille me manque je pleure tous les jours devant mon écran transmetteur’), Seul sur Mars joue sur tous les tableaux, et avec brio. Un anti-Interstellar, moins cérébral et plus efficace, qui tient toutes ses promesses et haut la main ! L’offre amazon ‘3bluraypour2’ me faisant de l’œil, je pense qu’on va en reparler en détail bientôt… histoire de se remémorer plus en détail le film de l'année 2015.


  • Hardcore Henry (de Ilya Naishuller - sorti en avril 2016)
Oumphhh. Je mets beaucoup de choses derrière le hashtag ‘la déglingue’, mais là Hardcore Henry en est la définition même. Le film qui avoine le plus du void, qui avoine le plus depuis un paquet d’années même. D’une violence rare qui s’amplifie d’ailleurs au fil des minutes, ce film ‘seulement’ -16 met un paquet de jeux PEGI18 à l’amende. Une sorte de F.E.A.R. au carré croisé avec Shadow Warrior, et d’autres références qui paraîtront évidentes au fil des scènes. Le film à la première personne, ce n’est pas tellement inédit que ça, mais vu comme l’a été Hardcore Henry, si. Alors certes, il faut encaisser le choc et être préparé à pareil visuel, car même dans un jeu vidéo FPS il n’y a pas d’effet fisheye GoPro constant, la caméra ne part pas dans tous les sens quand tu cours, tu sautes, tu grimpes, tu te casses la gueule, tu te bats… ce film est assez inaccessible et pas vraiment fait pour être vu sur grand écran (le visionnage sur écran plus petit arrivera quand le Blu-Ray baissera de prix), mais niveau charcuterie, c’est d’un extrême rarement atteint (hors films de festival gore bien entendu). Sponsorisé par Timur Bekmambetov, Hardcore Henry reste une Série B, mais tient et dépasse ses promesses, conceptuelles comme au niveau de l’action. Des scènes d’action d’une folie inouïe et un Sharlto Copley qui peut enfin se lâcher depuis District 9 jalonnent ce film qui pousse l’adrénaline au maximum et défonce à mort. La Déglingue avec un grand D, et le film de l’année 2016, car pour l’instant je n’ai pu trouver mieux.


  • Les Gardiens de la Galaxie (de James Gunn - sorti en août 2014)
D’énième film Marvel, on passe à un retentissant pop movie qui arrache. Le film de l’été 2014 (oui ça date) ? Pas la peine de chercher longtemps, il était là. C’est du Marvel, mais du Marvel différent, plus coloré et avec un humour plus enthousiasmant encore. Galerie de personnages réjouissants (le déjà culte Groot, l’inénarrable Rocket, la sculpturale Gamora, le très premier degré Drax et bien sûr Star-Lord, mené par un Chris Pratt à fond dans son rôle) doublée d’une histoire qui sent bon le Space Opera à l’ancienne, Les Gardiens de la Galaxie assure. Du Marvel pour ceux qui n’aiment pas Marvel (même s’ils finiront par rencontrer les Avengers) qui se permet même de dépasser allègrement certains Marvel. Parfait visuellement et diaboliquement rythmé, il reste l’un des blockbusters « à héros » les plus réussis de ces dernières années. Et il s’agit enfin d’un « 1 » qui se suffit largement à lui-même. A déguster sans modération au son de tubes des années 80…


  • Star Wars, Episode VII : Le Réveil de la Force (de J.J. Abrams - sorti en décembre 2015)
Vous savez quoi ? Je vais pas m’embêter, voilà mot pour mot ce que j’en avais écrit sur un forum à sa sortie. C’est brut et c’est chaud mais complet, et mon avis n’a certainement pas changé, en attendant un revisionnage : « Alors oui c'est du fan-service sans prise de risque. Mais ça rend le film particulièrement authentique, c'est vraiment un pur Star Wars, Abrams n'a vraiment pas tenté de moderniser le truc. Il aurait pu sortir dans les années 80 qu'on y aurait vu que du feu. Mais déjà, je trouve que ça fonctionne. Et pourtant, n'étant pas spécialement un mordu de la saga plus que de raison, j'adhère totalement à ce parti-pris du strict respect du cahier des charges, alors qu'une modernisation de l'ensemble ne m'aurait pas dérangé. […] je le pense fait pour ceux qui étaient attachés à la trilogie originale et qui n'ont pas supporté la direction prise par la prélogie. Depuis que j'en parle autour de moi, je le recommande chaudement à tous ceux qui s'attendaient à un Star Wars 'trve' parce que c'est le cas. Moi j'en attendais rien, c'est pour ça que j'ai diablement pris mon pied. C'est quand même un super film sans temps mort, pour rester terre à terre. C'est du gros kiff SF à l'ancienne, rien de plus et c'est là que ça fait mouche. Y'a tout ce qui faut pour en faire un excellent Star Wars, et tous les emprunts aux anciens films font progressivement monter le compteur du culte, que ça soit les objets (le coup du 'tas de ferraille' m'a fait bien rire) ou les personnages (cette toute fin...). C'est bien fait et bien joué, ça accroche, ça prend aux tripes même, bref c'est la déglingue. Après ça n'en fait pas un chef-d'oeuvre ni d'ores et déjà la nouvelle référence de la saga, déjà parce qu'il faudra je pense juger la trilogie dans sa globalité (beaucoup de choses restent à développer quand même, même si le film est plus qu'une grosse intro au final), ensuite parce que ce n'est quand même qu'un gros copié-collé à peine voilé de l'Episode IV (à pratiquement tous les niveaux), et que j'ai trouvé Kylo Ren bien fadasse voire nul ([…] en gros, c'est un Cosplayer de Vador), après le scénario est ce qu'il est mais il ne me semble pas que l'Episode IV était un sommet du genre non plus (ça me rappelle Tron L'héritage, dont le scénario était à chier, mais quand tu reregardais le Tron de 1982, tu te rendais compte que le scénario était tout aussi niaiseux...). Mais faudra voir la suite et l'impatience grandit déjà (mai 2017!!!!!). En bref, j'ai trouvé que c'était du lourd et ce retour ne déçoit pas, quel plaisir de 2h et quart!! ».


  • Jupiter : Le Destin de L'Univers (de Lana & Andy Wachowski - sorti en février 2015)
Hashtag goûts de chiotte, le film le plus détesté de 2015 (pourquoi d’ailleurs ? parce que Channing Tatum il a des oreilles pointues ?) qui finit dans mon top fifteen du void. Mais pourquoi ? Parce que déjà mes goûts sont les miens et je juge toujours sur pièce sans céder à l’hystérie collective. Et ensuite, pour moi le fait est, que c’est un excellent Space-Opera. Il contient tout ce qu’on attend du genre : des histoires planétaires sur plusieurs générations, des lieux célestes, des ramifications, des personnages, des excentricités assumées. Les frères sœurs Wachowski ont également fait du bon boulot visuellement, plus dans l’esprit de Cloud Atlas que des Matrix, jusqu’au niveau de l’ensemble très (trop pour certains ?) terre-à-terre (façon de parler) et jamais nébuleux. Même Mila Kunis s’amuse bien et campe une sympathique héroïne de film de SF. Peut-être était-il trop Space Opera pour être jugé comme un blockbuster normal, genre dans lequel il n’est pas honteux non plus ? Le mystère demeure, j’espère juste que vous n’avez pas aimé parce que de toute façon vous n’auriez pas aimé pour X raisons ou juste pour le plaisir de constater de prétendus dégâts. Moi j’ai kiffé ce film passionnant. Et j’y reviendrai même avec une bonne petite régularisation en blou-raie. #YOLO


  • Star Trek : Sans Limites (de Justin Lin - sorti en août 2016)
Après un Star Trek : Into Darkness satisfaisant mais peut-être un peu simple (et comme d’habitude, pas aussi sombre que prétendu), la saga Star Trek v. années 2010 se poursuit sans J.J. Abrams, qui emporte avec lui le lens flare et la nostalgie. Justin Lin amène de l’efficacité et redonne un second souffle au second souffle entamé par Star Trek en 2009. Certes, la recette est toujours la même, intrépide Kirk, sérieux Spock (moins en vue pour une fois), stressé Bones, etc. Mais en en restant plus à l’essentiel, et faisant plus office de « méga épisode d’une méga série », Star Trek : Sans Limites fonctionne à merveille. On quitte enfin l’Enterprise et Starfleet pour de somptueux décors planétaires, ce qui apporte aussi un certain cachet et une certaine personnalité au film. Sofia Boutella dans la peau de Jaylah ‘l’extraterrestre au maquillage à la Darkspace’ apporte un plus également. Et l’Action est bien là avec un grand départ assez monumental. Certes classique et n’allant pas plus loin que le bout de son nez, Star Trek : Sans Limites est pourtant plus que plaisant, et même excellent. Tout simplement, le meilleur opus, sachant que Star Trek posait surtout les bases avec classe. Et RIP Anton Yelchin


  • Captain America : Civil War (de Joe & Anthony Russo - sorti en avril 2016)
Après un Avengers : L’ère d’Ultron satisfaisant (mais c’est tout), voilà ce vrai-faux Avengers 3 en forme de bataille entre alliés comme dans un Koh-Lanta après une réunification. Une bataille qui d’ailleurs aurait pu être le « problème » pour Marvel version Avengers qui n’a plus d’idées croustillantes. Mais quand on arrive plus à faire de bons méchants, pourquoi… ne pas vraiment en mettre et monter une histoire subtile amenant à un affrontement entre néanmoins amis ? C’est la base de Captain America : Civil War et ça fonctionne bien, l’histoire de fond étant même plus complexe qu’il n’y paraît, avec de grands rebondissements pour faire avancer l’intrigue. C’est finalement le Marvel le plus ambitieux de la « Phase 2 » (ou 3, je sais plus où on en est…), qui arrive à bien amener de nouveaux personnages (bon on attendra quand même une vraie confirmation de Spider-Man…), comme Black Panther. Et les meilleurs sont là, comme un Avengers, mais en mieux qu’Avengers parfois (même si le 1 reste au-dessus). Comme l’action qui réserve de grands moments. Bref, un bon cru, un peu différent lui aussi, qui prouve que Marvel sait se renouveler même sans rien vraiment changer.


  • Absolutely Anything (de Terry Jones - sorti en août 2015)
Généralement mal jugé voire mésestimé, Absolutely Anything est un de mes coups de cœur en matière de comédie pendant ce void. Déjà, comment pouvait-il en être autrement avec Simon Pegg en tête d’affiche, qui retrouve la pure comédie même sans ses compères Nick Frost et Edgar Wright. Avec les Monthy Python derrière, on en attendait peut-être beaucoup trop mais ce film se suffit aisément à lui-même, ne se prend pas la tête et réussit son truc, sans prétention. Des gags bien pensés au sein de subtilités bien pensées aussi (pour utiliser un tel pouvoir, il faut être précis et le film joue un max sur ça), l’ensemble est léger et particulièrement fendard. Rien de révolutionnaire dans cette comédie forcément british mais pas trop, ça reste familial et bon enfant mais honnêtement, pour ce qu’il est, Absolutely Anything est tout à fait enthousiasmant et réjouissant.


  • Mission Impossible 5 : Rogue Nation (de Christopher McQuarrie - sorti en août 2015)
Après un Mission Impossible 4 : Protocole Fantôme déjà culte pour moi, il était dur de faire mieux. Mais j’ai envie de dire que tant que Simon Pegg et Jeremy Renner sont toujours là, il y a déjà une grande partie du boulot de faite. Alors oui, l’ensemble est un peu moins marquant que son illustre prédécesseur, mais la franchise est décidemment en excellente forme et le prouve encore ici. Tout ce qu’on attend d’un Mission Impossible est ici, de l’action, des méthodes tordues, des méchants tordus aussi, des personnages qui donnent de leur personne. Plus complexe que Protocole Fantôme mais pas aussi exagéré que Mission Impossible 3, Mission Impossible 5 : Rogue Nation a trouvé son équilibre, et s’il n’est pas le meilleur de la saga, il n’en est pas moins excellent. Je l’ai régularisé en Blu-Ray donc on va en reparler très très bientôt…


  • Fast And Furious 7 (de James Wan - sorti en avril 2015)
Comment ça, une saga qui s’étire jusqu’à plus soif qui arrive à sortir -et de loin, même si j’aimais bien 2 Fast 2 Furious du temps de Need For Speed Underground 2- son meilleur épisode en 7ème instance ? Toujours plus vite et toujours plus furieux, c’est forcément le leitmotiv de la série, appliqué à fond ici. Et après un 6 trop nawak, Fast And Furious 7 réussit son coup en partant dans la plus absolue dinguerie. Plus rien à foutre, on défonce tout. Déjà, rien qu’avec Jason Statham en grand méchant, ça promettait. FF7 cartonne grâce à ça, mais pas que. Avec des scènes d’une folie furieuse, excentricités en bagnole comme bagarres (merci Tony Jaa qui offre le baroud d’honneur à Paul Walker), ce film finit par partir dans une véritable déglingue qui défonce. Certes, on est parti très loin dans l’abus. Mais enfin la saga se débride, ne se prend presque plus au sérieux, et assume à fond son côté divertissant, rutilant et explosif. L’épisode le plus jouissif, pas le plus régressif pourtant, mais le plus efficace, c’est certain, et c’est énorme. « Dom, une voiture, ça vole pas ! ».


  • A la Poursuite de Demain (de Brad Bird - sorti en mai 2015)
Ouh attention, après le prétendu nanar Jupiter : Le Destin de l’Univers, voilà un pur film Disney dans ce top fifteen ! Mais vous me connaissez, patriarche des causes désespérées et Odieux gentil. Enfin, personne n’a jeté la pierre à A la Poursuite de Demain, enfin Tomorrowland plus que ce nom français à la con. Oui, c’est du Disney (c’est même l’adaptation d’une attraction du parc…), mais du bon Disney, de l’excellent Disney. C’est un film fantastique à moitié Steampunk particulièrement réjouissant et dynamique. Porté par une Britt Robertson survoltée et un George Clooney excellent en inventeur désabusé et rabat-joie, Tomorrowland fourmille de bonnes idées (la scène de la maison piégée est un régal), de trouvailles visuelles ou physiques, n’est pas ennuyeux une seconde et multiplie les aventures. Un film-attraction, voilà ce que c’est et ça fait mouche. Si la fin portée par un Hugh Laurie en grand méchant convainc un peu moins, Tomorrowland assume à fond son côté divertissement familial sans prétention (enfin un peu quand même) et ça fonctionne à merveille. Vraiment la bonne surprise de ce void, à condition de se mettre en condition, car ça reste du Disney.


  • Project Almanac (de Dean Israelite - sorti en février 2015)
Là aussi, un petit film mesestimé. Il faut dire que le genre ‘found footage avec jeunes’ est franchement galvaudé. Project Almanac fait pourtant facilement partie du haut du panier du genre. Certes, on ne retiendra pas les acteurs. Mais pour le reste, cette sorte de crossover entre Chronicle et L’Effet Papillon tient très nettement ses promesses. Avec de bonnes idées sur les paradoxes temporels et là aussi un petit côté 80’s dans cette bande de jeunes qui s’intéresse à du paranormal sur base scientifique, Project Almanac assure. Un bon petit film palpitant et prenant qui cède peut-être à quelques clichés (pourquoi diable avoir fait ça sous forme de sempiternel found footage ?) mais en évite d’autres. Il mériterait que je le revoie sous peu, mais j’en garde de très bons souvenirs, d'autres effacés à cause d'un paradoxe temporel que je subis sans le savoir ?


  • Ex_Machina (de Alex Garland - sorti en mai 2015)
Ce film assez plébiscité d’Alex Garland, compère de Danny Boyle, est une réussite en son domaine, assurément. Il est sûr que nous ne sommes pas en présence d’un quelconque blockbuster même à la Interstellar et qu’on est plus proches d’un film de festival qu’autre chose, et l’ambiance pesante (avec peu de musique) voire contemplative est là pour le prouver. Entre décors naturels et synthétiques somptueux (le film a eu un oscar pour ça) et grandes performances d’acteur (Oscar Isaac en Zuckerberg version YOLO et un très touchant Domhnall Gleeson), Ex_Machina est la meilleure adaptation du Test de Turing à ce jour. Certes, l’ensemble aurait pu aller encore plus loin en étant moins avare en rebondissements tordus, mais même s’il n’est pas à mettre en face de toutes les paires d’yeux, Ex_Machina est une belle expérience et un film assez envoûtant.


  • Le Labyrinthe (de Wes Ball - sorti en octobre 2014)
Enième adaptation d’un livre dystopien pour adolescents bla bla bla. Seulement Le Labyrinthe se place facilement derrière Hunger Games pour ce que le genre a offert de plus intéressant, et on attendra que cette saga se termine à son tour pour établir le classement final. Et qu'est-ce qui distingue Le Labyrinthe ? Une histoire bien mystérieuse, et on y est plongé dedans dès les premières minutes. Bien mené, le film distille ses cartes au fur et à mesure, alors que l’on suit les pérégrinations de personnages attachants (et sans love story parasite ! youpi !). Alors certes, l’évolution de Thomas au sein des « blocards » semble aller trop vite parfois, et le final apporte encore plus de questions, à peine résolues dans la suite (Le Labyrinthe : La Terre Brûlée) qui arrivera un an plus tard (et qui s’éloigne bien du bouquin il paraîtrait). Mais Le Labyrinthe « 1 » n’en est pas moins réussi et lui-aussi, se suffit à lui-même (car à l’image des Hunger Games où il n’y avait que des « Hunger Games » dans les deux premiers films, il n’y a qu’ici qu’il y a un « Labyrinthe »… enfin pour l’instant). Une bonne saga, qui a commencé par un film assez prenant.


  • Ant-Man (de Peyton Reed - sorti en juillet 2015)
Parmi la grande famille de sorties Marvel de ce void de deux ans, outre Civil War (voir plus haut) et Avengers : L’ère d’Ultron (qui faisait trop Avengers banal pour se distinguer), il y avait Ant-Man. Et à l’image des Gardiens de la Galaxie, voilà un Marvel un peu décalé et différent. « Un peu » seulement car on reste dans le domaine des Vengeurs, mais Ant-Man a su faire son trou (de fourmi). Abandonné par Edgar Wright au profit de Peyton Reed, le film a su garder l’esprit du réalisateur anglais avec des touches de montage nerveux qui font mouche. Et l’humour mordant aussi. Avec des personnages plus attachants, Ant-Man a apporté un petit peu de neuf et de peps à l’écurie Marvel, en plus d’un paquet de bonnes idées sur les différences de taille, forcément. Réussi sur ce point, Ant-Man souffre néanmoins des défauts des derniers Marvel, à savoir ses clichés (y’en a encore beaucoup des sbires d’Hydra infiltrés partout ?) et l’absence d’un grand méchant d’envergure. Et toujours ce fait que chaque film sonne comme une intro du suivant… Mais Ant-Man est dans la bonne moyenne et est suffisamment différent et innovant pour figurer dans le haut du panier.

  • N'ont pas réussi à s'accrocher au haut du panier mais ont bien essayé : The Lazarus Effect (pour Olivia), Avengers : L’ère d’Ultron (tout de même), Mad Max : Fury Road, Terminator : Genisys, Hitman : Agent 47, Prémonitions, X-Men : Apocalypse, Suicide Squad (oui, oui).