samedi 20 juillet 2013

Pacific Rim

Allez hop, voilà le premier blockbuster de l’été. Bon c’est vrai il y a eu World War Z, mais celui-là je n’en ai rien à carrer et on en parlera pas ici. Laissons de côté les zomb… pardons, les infectés de ce qui semble être un bon nanar Emmerichien, pour parler plutôt de trucs un peu plus gros. Beaucoup plus gros même. Je veux bien sûr parler des monstres et des robots de Pacific Rim qui cumulent une bonne trentaine d’étages de hauteur. La nouvelle œuvre de Guillermo Del Toro était attendue depuis le début de l’année, pour un film qui allait réduire Transformers et Godzilla en poussière si l’on en croit les annonceurs. Mais si j’ai été enthousiasmé par cette sortie dès ses premières bribes, la tension est vite retombée. Si World War Z se présente comme un nanar Emmerichien, plus le temps passait et plus Pacific Rim se présentait quant à lui comme un nanar SyFyien. Beaucoup de bruit et de destruction pour une histoire creuse et ridicule, en somme (avec plus de moyens donc des effets spéciaux réussis, en principe). D’ailleurs Asylum, boîte de prod qui fournit la plupart des nanars de SyFy, a lancé en parallèle son propre rip-off de Pacific Rim nommé Atlantic Rim (il fallait y penser…). Bon, autant dire que peu avant sa sortie je n’attendais plus rien de Pacific Rim, j’espérais juste qu’il éviterai de tomber dans les exagérations du nanar. D’aucuns se raccrocheront au nom de Guillermo Del Toro qui est porteur de promesses, mais la vacuité du casting et quelques critiques assassines de la presse (très) généraliste n’annonce finalement rien de bon…

Les grosses bébêtes, ce sont les Kaijus, débarqués au fin fond du Pacifique par le biais d’une faille dimensionnelle. Les gros robots, ce sont les Jaegers, fabriqués par les humains au fil des années et des attaques de Kaijus pour se défendre. Robots qui ont la particularité d’être pilotés par deux humains dont les cerveaux sont connectés (ce qui est appelé « la dérive »). Mais les Kaijus s’adaptent et le temps passant, envoient des créatures de plus en plus grosses, mettant à mal les ressources de la Terre qui s’approchent de plus en plus de l’apocalypse et de la fin de l’humanité. Déclarés obsolètes, les Jaegers vont être remisés pour laisser place à de grands murs côtiers. Mais lorsque ces derniers s’avèrent être une ligne de défense bien peu efficace, les Jaegers vont finalement devoir reprendre du service. Pour assurer une opération de la dernière chance, le Marshall Stacker Pentecost (Idris Elba) décide de rappeler un ancien pilote de Jaeger, Raleigh Becket (Charlie Hunnam), qui avait raccroché suite à la mort de son frère et copilote en mission (ce qui fait office d’introduction au film). Finalement associé à une pilote novice, Mako (Rinku Kikuchi), Becket va devenir pilote d’un vieux modèle de Jaeger qui a pour but d’appuyer une mission bien précise : faire exploser la brèche dimensionnelle qui permet l’arrivée des Kaijus. Mais bon nombre de rebondissements, de contretemps suite aux attaques incessantes de Kaijus, et de découvertes faites par deux chercheurs farfelus, Newt Geiszler (Charlie Day) et Hermann Gottlieb (Burn Gorman), vont faire évoluer le plan final d’éradication des Kaijus…


Evacuons tout de suite les craintes que l’on pouvait attendre à propos de Pacific Rim : non, ce n’est pas un nanar SyFyien, c’est un film qui tient admirablement bien la route. Le scénario ménage quelques longueurs, mais également quelques rebondissements intéressants qui évacuent toute forme d’ennui. Oui certains dialogues, mâtinés de bravoure « à l’américaine », sont ridicules mais ce n’est pas très grave et on pouvait s’y attendre de toute façon. Comme quoi, quand on s’attend à être déçu, on prend le contrecoup et on finit par être satisfait… Ce qui est plutôt cocasse, c’est que le côté explosif et la réalisation de Pacific Rim ne sont pas ses points forts, alors qu’on pouvait s’attendre à ce que ce soit des arguments de premier choix. Il y a relativement peu de destruction massive, certes Hong Kong en prend plein la poire mais ça ne dure pas très longtemps, on est bien loin des guerres urbaines de Transformers, Transformers : La face cachée de la Lune, The Avengers, G.I. Joe : Le réveil du Cobra et consorts. On se concentre plus sur les affrontements Kaijus/Jaegers en pleine mer (plus ou moins profonde), monumentaux (forcément) mais qui n’explosent pas la rétine pour autant. Enfin on risquera néanmoins une crispation des cellules rétiniennes car à vrai dire l’ensemble est confus, trop de détail tue le détail et le travail des effets spéciaux est tellement minutieux que mis sur grand écran, ça ne ressemble plus à grand-chose, surtout quand le film est assez sombre. Dès le premier affrontement Kaiju/Jaeger, on a du mal à suivre et on ne voit pas bien ce qui se passe, et la 3D n’aide en rien. C’est dommage car l’ensemble est léché, joli même (les créatures, costumes et certaines scènes peuvent faire penser à Metroid par exemple, et les robots sont sympa), mais un brin bordélique malgré le côté « lourd » des coups portés.

Si l’ensemble du scénario est finalement tout à fait acceptable, Pacific Rim passe néanmoins à côté de quelques trucs intéressants, comme le principe de connexion neuronale entre les deux pilotes par exemple : on ne comprend pas vraiment comment ça fonctionne, comment les mouvements sont synchronisés et assurés, on sait juste que le cerveau d’un seul pilote ne suffit pas pour tenir le système du Jaeger durablement, et c’est tout. Certaines particularités ne sont pas exploitées plus que de raison (comme l’interférence des souvenirs, on pensait que ça pouvait revenir sur la table à un moment critique… et puis non). Bref, je me focalise trop sur le côté scientifique du bidule, mais sinon Pacific Rim n’est pas trop mal dans l’ensemble. Les défauts laissent place à un film divertissant qui se laisse agréablement regarder, et qui il faut le dire bénéficie de la Guillermo Del Toro touch. L’ambiance, les profils des personnages, certains décors, le ton mi-dramatique mi-comique… on pense immédiatement aux deux Hellboy et c’est pas plus mal, même si on perd un peu en originalité. Pacific Rim, c’est donc un Hellboy où les diverses créatures et les agents du gouvernement sont remplacées par des pilotes de robots et des scientifiques légèrement détraqués du bulbe, et où les combats nécessitent de se munir d’un plus grand angle de vision. Ça plaira ou pas mais de ce point de vue Pacific Rim est tout à fait réussi.


Passons vite fait sur le casting, composé à 95% de parfait inconnus. Charlie Hunnam, présent dans la série Sons Of Anarchy et que j’avais vu dans Cold Blood (où il se faisait deux fois Olivia Wilde, le petit saligaud), s’en sort admirablement bien dans le rôle du héros de service plein d’humilité. Idris Elba (seul acteur un tant soit peu connu, et encore), qui joue un militaire malade et éloigné du terrain, tient bien son rôle mais paraît déjà vieux… Rinku Kikuchi, je n’en suis pas très fan, et son personnage n’est pas si développé que ça en fin de compte. Pour le reste on oscille dans une galerie de personnages plus ou moins clichesques, entre l’opérateur de communications (Clifton Collins Jr.) et le duo de pilote père/fils (Max Martini/Robert Kazinsky) , l’un respectueux et l’autre qui se la pète grave. Le duo de scientifiques déjantés (Charlie Day/Burn Gorman) est très grotesque au début mais attachant sur la fin, ce qui nous rappelle à nouveau certains personnages de Hellboy. En parlant de ce dernier, on retrouve donc Ron Perlman, mais dans un rôle débilisant et inutile de trafiquant d’organes de Kaijus au style vestimentaire excentrique. Ce rôle bien exagéré n’était pas franchement indispensable et n’honore ni l’acteur, ni le réalisateur…


Ni une grosse bouse condamnée à passer une fois par mois sur la TNT dans 4-5 ans, ni un chef-d’œuvre qui en met plein la vue et qui remporte haut la main une nomination au titre de blockbuster de l’année, Pacific Rim est dans la bonne moyenne avec des défauts et des qualités qui s’équilibrent. Guillermo Del Toro aurait probablement pu faire mieux, approfondir certains trucs et en laisser tomber d’autres, mais sachant que la crainte du nanar s’était bien faite sentir Pacific Rim s’en tire avec les honneurs. Un très bon divertissement dans l’ensemble, qui pêche un peu en voulant en mettre (prétendument) plein la vue mais qui se rattrape en étant bien ficelé sans faire chauffer les neurones, bref sans besoin d’avoir un copilote et un pont neuronal. Quand bien même on considérerait Pacific Rim comme un film à potentiel SyFy, ça serait probablement l’un des meilleurs films du genre, donc le bilan est nettement positif. Asylum va avoir du mal à faire aussi bien que ce film tout à fait correct, montrant aussi que Guillermo Del Toro possède un certain talent et sa propre patte, et mise tout dessus pour un film d’action/SF monumental mais seulement sympathique au final. C'est déjà pas mal cependant.
Note : 7/10

vendredi 5 juillet 2013

War-Kritik : Millénnium - Les hommes qui n'aimaient pas les femmes

Cela n’a pas échappé aux cinéphiles s’intéressant aux thrillers et films « à enquête » en général, le célèbre livre du romancier suédois Stieg Larsson Millénnium : Les hommes qui n’aimaient pas les femmes a bénéficié de deux adaptations cinématographiques, très rapprochées d’ailleurs : une version suédoise datant de 2009 réalisée par Niels Arden Oplev (sous le nom Män Som Hatar Kvinnor), qui existe d’ailleurs en version longue (en réalité les deux premiers épisodes de la série TV) ; et une version américaine réalisée en 2011 par David Fincher (sous le nom The Girl With the Dragon Tattoo). Gna gna gna adaptation de bouquin et réadaptation amérloque cépasbien, bref si vous êtes du genre à dire ça passez votre chemin. Les autres se sont déjà penchés sur au moins un des deux films, pour un film d’enquête ma foi très passionnant. J’ai longtemps fui Millénnium malgré les critiques dithyrambiques à son encontre, l’histoire ayant une réputation d’étouffe-chrétien et le style ne m’intéresse pas à la base. Inutile de dire que je n’ai jamais lu le bouquin et que je n’ai pas spécialement l’intention de le faire, on va donc ici s’intéresser uniquement à ce que le portage sur les écrans a à nous proposer. Comme je le disais, j’ai fui la version suédoise malgré ses nombreux passages TV, mais j’étais finalement allé voir la version US au ciné par curiosité, en me disant que l’histoire devrait être plus accessible car forcément digérée pour le public américain, ce qui n’est pas forcément le cas d’ailleurs. J’ai finalement été conquis et j’ai ensuite rattrapé mon retard en visionnant la version suédoise qui n’est pas dénuée d’intérêt. Voici donc un article un peu particulier qui va évaluer parallèlement les deux versions pour voir, peut-être, quelle est la meilleure adaptation de Millénnium : Les hommes qui n’aimaient pas les femmes

** ALERTE SPOILER : ce qui suit dévoile des éléments-clé de l’intrigue. Article à réserver à ceux qui ont vu au moins une des deux versions du film… **

L’histoire : Hormis quelques points qui diffèrent selon les versions, la base est la même et la voici : Mikael Blomqvist (Michael Nyqvist/Daniel Craig), journaliste économique de la revue suédoise Millennium, est condamné pour avoir diffamé un puissant industriel, Hans-Erik Wennerström. Contraint de se tenir à carreau, il est contacté par Henrik Vanger (Sven-Bertil Taube/Christopher Plummer), vieux dirigeant de l’influent groupe Vanger. Ce dernier voudrait que Blomqvist mène une enquête sur la disparition de sa nièce Harriet dans les années 60, disparition jamais élucidée, alors que Henrik reçoit tous les ans pour son anniversaire une fleur séchée, cadeau traditionnel de Harriet dans son enfance… Blomqvist va donc devoir mener l’enquête au sein d’une famille bien tordue où chacun à ses secrets. Pour son enquête, le journaliste va bénéficier de l’aide de Lisbeth Salander (Noomi Rapace/Rooney Mara), une jeune goth-punk asociale mais hackeuse de génie, qui avait enquêté sur Blomqvist même pour le compte de l’associé de Henrik. Le duo va vite se retrouver au beau milieu d’une série de meurtres de femmes non élucidés, dont Harriet avait pris connaissance…

Les différences : Si les deux versions racontent bien évidemment la même histoire, avec des scènes quasi-identiques parfois, tout n’est pas pareil à 100% (forcément). On passera sur les quelques détails futiles variant d’une version à l’autre, mais certains détails concernent le scénario même et changent plus ou moins radicalement la façon dont l’histoire se déroule. Passage en revue, en essayant d’être exhaustif :
- Dans la version US, Blomqvist n’écope pas de 3 mois de prison. Dans la version suédoise on sait qu’il ne compte pas faire appel, ce qui n’est pas mentionné clairement dans la version US.
- Blomqvist a une fille dans la version US (en tout cas, c’est la seule version où le personnage est présent), et elle va avoir son importance…
- En effet, c’est elle qui renseigne Blomqvist sur les numéros du journal de Harriet qui correspondent aux versets de la bible. Dans la version suédoise, c’est Lisbeth qui découvre la signification des numéros et le communique à Blomqvist par mail, ce qui va aboutir à leur prise de contact. Par ailleurs dans la version suédoise Harriett avait entouré un des noms en rouge, ce qui n'est pas le cas dans la version US...
- Du coup, la rencontre entre Blomqvist et Lisbeth est légèrement différente selon les versions. Dans la version suédoise, Lisbeth continue à espionner Blomqvist, ce qui ne semble pas être le cas dans la version US. En revanche, leur prise de contact est quasi-identique (Frode l’assistant de Henrik Vanger recommande dans les deux cas Lisbeth à Blomqvist, ce dernier partant à sa rencontre à son appart. Toutefois dans la version US Blomqvist va se renseigner sur Libseth dans l’entreprise où elle est embauchée).
- Cependant, l’enquête n’avance pas de la même manière : dans la version US, Blomqvist découvre l’existence des meurtres avant sa rencontre avec Lisbeth, et se sert de ces meurtres pour convaincre la hackeuse de l’aider ; dans la version suédoise les deux enquêtent et traversent le pays pour en découvrir les circonstances ; dans la version US c’est Lisbeth seule qui s’en charge, avant son déménagement sur l’île, et ce passage est traité très succinctement.
- Dans la version suédoise, Blomqvist a connu Harriet et Anita dans sa jeunesse, ce qui n’est pas le cas dans la version US ; il n’est donc pas spécialement proche des Vanger dans cette dernière version. Dans la version suédoise, Blomqvist confond du coup Anita et Harriet dans ses souvenirs, à cause du collier d’ambre.
- Autre différence de taille : dans la version US, les Vanger ne sont pas au courant que Blomqvist est là pour enquêter sur Harriet ; dans la version suédoise ils le sont et on trouve même une scène de réunion des Vanger où ils lui demandent d’arrêter ses recherches, dans la version US cette scène est remplacée par une simple exaspération d’Isabella dans le hall de l’hôpital où est soigné Henrik.
- Encore une autre de taille : dans la version suédoise Anita est donné morte d’un cancer, ce n’est que tout à la fin du film qu’on apprend qu’elle est vivante, qu’elle vit en Australie et qu’il s’agit en fait d’Harriet. Dans la version US, c’est totalement différent : Blomqvist retrouve Anita bien plus tôt à Londres (alors que dans la version suédoise c’est Lisbeth qui la retrouve) et ce n’est qu’à la fin du film qu’il déduit que c’est Harriet.
- Dans la version suédoise, Harald est d’abord soupçonné des meurtres, avant que les recherches de Lisbeth ne l’innocentent et accusent Gottfried, puis Martin, à la place. Dans la version US Gottfried est directement identifié comme responsable des meurtres (sauf le dernier). Dans cette même version Harald, qui n’est jamais soupçonné de quoi que ce soit, fournit des photos à Blomqvist, qui vont lui permettre d’identifier Martin, alors que dans la version suédoise le journaliste s’introduit chez Harald.
- Du coup la rencontre finale entre Blomqvist et Martin change : dans la version suédoise Martin ramène Blomqvist chez lui après l’avoir trouvé chez Harald ; dans la version US Blomqvist a directement tenté de s’introduire chez Martin. Notons également que dans la version US, Martin est identifié à la fois par Blomqvist et Lisbeth grâce à son uniforme d’étudiant ; dans la version suédoise seule Lisbeth identifie Martin (grâce à son pull bleu) et Blomqvist ne sait donc pas que Martin est coupable au moment d’entrer chez lui. Enfin, dans la version US Blomqvist donne l’« autorisation » à Lisbeth de tuer Martin ; dans la version suédoise il lui demande si elle n’a rien pu faire pour le sauver…
- Par rapport à Wennerström : dans la version suédoise on apprend à la fin du film qu’il s’est suicidé, alors que la version US parle d’un meurtre mafieux. Dans cette dernière, Henrik promet en engageant Blomqvist qu’il lui donnera des documents contre Wennerström, ce qui n’est pas le cas dans la version suédoise. Dans les deux cas, c’est Lisbeth qui donne à Blomqvist des preuves pour accuser à nouveau Wennerström, dans la version US on apprend qu’elle avait déjà fait des recherches avant d’aider Blomqvist.
- A la fin du film, dans la version US, on voit comment Lisbeth a soutiré de l’argent à Wennerström. Dans la version suédoise ce passage est seulement évoqué, mais Blomqvist reconnaît Lisbeth à la fin (sur les images des caméras), alors que dans la version US il n’a pas connaissance des magouilles de Lisbeth (elle lui fait croire qu’elle a fait un « placement »).
- Enfin, dans la version US Lisbeth dit à Blomqvist qu’elle a essayé de tuer son père, alors que dans la version suédoise elle ne révèle rien de son passé au journaliste (qui est donné au spectateur par des flash-backs). Dans la version suédoise, Lisbeth va retrouver sa mère, ce qui n’est pas le cas dans la version US (elle retrouve son premier tuteur, devenu un légume, à la place).

Les personnages et acteurs : A casting différents, acteurs différents et donc approche différente des personnages. Intéressons-nous déjà aux deux personnages principaux que sont Lisbeth et Blomqvist : j’avoue ne pas trop être fan de Noomi Rapace dans la version suédoise, elle surjoue trop son personnage de goth-punk hyper renfermée qui ne sourit jamais, son jeu est bien trop linéaire pour être crédible. Rooney Mara est plus « naturelle » et joue bien mieux le côté froid du personnage de Lisbeth, et est du coup plus convaincante quand il s’agit d’être au bord de péter les plombs (à ce titre, dans la version US la scène de « vengeance » contre son tuteur est carrément anthologique). En ce qui concerne Blomqvist, c’est kif-kif dans l’ensemble, pourtant Michael Nyqvist et Daniel Craig sont bien différents (par exemple, le second porte des lunettes et fume, ce qui n’est pas le cas du premier) même s’ils se ressemblent finalement. On peut trouver que Craig à tendance à vouloir trop se rapprocher du jeu de Nyqvist, notamment lors des passages où il joue un personnage un peu lourdaud et fragile, ce qui met l’acteur bien loin de ses rôles de James Bond ou dans Cowboys & Envahisseurs. Pour les autres, ça dépend des versions. Certains personnages n’ont pas du tout la même importance, on voit relativement peu Henrik Vanger et l’inspecteur Morell dans la version US (dans la version suédoise ce dernier est presque à la retraite, alors que dans la version US il semble déjà l’être…), ce qui est dommage pour Christopher Plummer (Henrik dans la version US) qui est un peu effacé. Cecilia Vanger n’a pas du tout le même caractère dans les deux versions. En revanche les deux acteurs campant à tour de rôle Frode se ressemblent énormément ! Deux personnages tranchent totalement selon les versions : Martin Vanger et le tuteur de Lisbeth. En ce qui concerne le premier, Stellan Skarsgård (version US) est cent fois mieux que le fade Peter Haber de la version suédoise. Pour le second, celui de la version suédoise est diaboliquement sournois et pervers, tandis que celui de la version US est juste un porc et un gros con, sans plus. Pour tout le reste, les personnages se valent, comme Erika par exemple (Lena Endre/Robin Wright). Un détail idiot pour finir : dans la version suédoise Wennerström est chauve alors que dans la version US il a une sacrée touffe…

Le reste : Au niveau de l’ambiance globale, les deux versions diffèrent sensiblement. La version suédoise est dans l’ensemble plutôt sobre malgré une belle photographie, la version US est un peu plus personnelle, plus « froide » (les suédois trouveront peut-être qu’on se moque sans vergogne de leur pays, il est d’ailleurs très amusant de voir Daniel Craig se les cailler menu), bref plus dans l’esprit de Fincher. En ce qui concerne la dynamique de l’ensemble, les deux versions se valent, de même que les décors (forcément…). La version US semble plus moderne mais la suédoise l’était déjà à vrai dire. D’ailleurs, si les deux films sont bien g33k avec leurs macbooks de partout, c’est finalement la version suédoise qui est la plus « branchée » et c’est plutôt étonnant. Reste quelques petites différences, notamment dans le traitement des flashbacks et des retours sur les années 60. La version US choisit de retranscrire de nombreuses scènes du passé, alors que la version suédoise se cantonne à l’essentiel. Du coup la version suédoise joue plus sur la « nostalgie » et met bien en évidence les documents qu’épluche Blomqvist avec son fameux « mur », qui est bien plus important dans la version suédoise et la réalisation joue un max avec ça. L’autre différence notable vient des scènes « hardcore » avec Lisbeth et son tuteur détraqué du gland. Ces scènes sont beaucoup plus explicites et rentre-dedans (dans tous les sens du terme) dans la version US, même si la version longue du portage suédois en rajoute un peu notamment au niveau des dialogues crus. Bref pour les âmes sensibles il est plus conseillé de se pencher sur la version courte concoctée par les suédois…

Verdict ? : Eh bien il va être dur de donner un gagnant ! Avant toute chose je tiens à dire que les deux versions sont de qualité. L’histoire est peut-être plus fluide dans la version US et parfois un peu confuse dans la version suédoise, et il est difficile de comparer de manière trop brute car les deux versions ont leur scénario propre qui utilise des circonvolutions différentes. Et forcément, quand on voit une version avant l’autre (dans mon cas, la version US en premier), ça altère le jugement. Chaque version a ses qualités et ses défauts par rapport à l’autre et au final ça s’équilibre. Donc je ne peux pas faire autrement que de décréter match nul. David Fincher adapte ce premier volet de Millennium avec brio, mais a peut-être changé trop de choses et « américanise » un peu le propos. La version suédoise est très bien à la base, mais ne va pas chercher très loin au final. L’important reste donc l’histoire de base, qui est passionnante et qui a, au final, accouché de deux très bons films d’« enquête ». Je pense que c’est ce qu’il faut retenir, mais à aucun moment le portage américain n’est scandaleux (à moins d’être trop attaché au bouquin mais encore une fois je ne peux absolument pas juger ce point) et n’est d’office inférieur à la version suédoise par pur acquis de purisme. On verra ce que donneront les portages américains des 2 bouquins suivants (si tant est qu’ils sont bien prévus…), et de mon côté il faut déjà que je me fasse les versions suédoises pour tâter le terrain. En attendant Millénnium : Les hommes qui n’aimaient pas les femmes a bénéficié de deux adaptations tout à fait réussies et prenantes. Skål !
Verdict : Match nul


Pour conclure, la version US bénéficie tout de même de la musique de Trent Reznor et Atticus Ross, même si les deux compères ont fait mieux dans The Social Network. Mais le thème d’entrée est génial et les images qui l’accompagnent également :

mardi 2 juillet 2013

Man Of Steel

En préambule, je voudrais louer l’opération « fête du cinéma » avec ses places à 3€50 (bon 5€ avec la majoration 3D), sans quoi je n’aurais jamais été voir Man Of Steel qui, disons-le tout de suite, est une de mes grosses surprises de l’année. Malgré une bande-annonce très accrocheuse, je n’étais pas motivé pour aller le voir car 1- je n’aime pas Superman 2- c’est le galvaudé Zack Snyder aux manettes. Voilà ce que j’en disais lors de mon aperçu des sorties 2013 : « Je crois surtout que j’irai le voir par curiosité si j’ai rien de bien mieux à faire. Parce que sinon, ça m’intéresse vraiment pas du tout. Je ne peux donc qu’être surpris même si j’y crois moyen quand même. » Et la surprise est arrivée doublée d’une grosse baffe. Déjà, je ne m’attendais pas du tout à un truc tourné comme ça, surtout lorsque c’est (encore) une genèse d’un héros qui est (encore) présenté comme étant en dans le doute et en quête de rédemption, ce qui d’ailleurs n’est (encore) pas du tout le cas (à l’instar d’Iron Man 3). Décidément, les films de ce genre ne savent pas se vendre correctement, surtout quand au bout on trouve un bijou mêlant film de superhéros, science-fiction et action qui dépote. Mortel.

On reprend donc une histoire dérivée de Superman depuis le début : la planète Krypton est au bord de l’implosion et Jor-El (Russell Crowe) a donné naissance avec sa femme Lara (Ayelet Zurer) au premier enfant conçu naturellement depuis des siècles, Kal-El. Il décide de l’envoyer sur une planète lointaine pour préserver la race kryptonienne, au grand dam du général Zod (Michael Shannon) qui a fomenté un coup d’Etat contre le pouvoir kryptonien. Après avoir tué Jor-El, il est condamné à l’exil avec ses sbires tandis que Krypton implose. Pendant ce temps, Kal-El atterrit sur Terre où il est recueilli dans le Kansas par les Kent (Kevin Costner et Diane Lane). Ayant grandi en apprenant à maîtriser ses pouvoirs, Clark (Henry Cavill) va se mettre en quête de ses origines. Avec l’aide indirecte d’une journaliste, Lois Lane (Amy Adams), il va découvrir un vaisseau kryptonien échoué sur Terre il y a 18000 ans. Mais cette découverte va amener le général Zod, libéré de l’exil après l’implosion de Krypton, à retrouver la trace de la Terre dont il souhaite faire une nouvelle Krypton. Superman va donc devoir sortir du bois…


Le film est ainsi divisé en 3 parties distinctes : le début de l’histoire sur Krypton même, la jeunesse de Superman organisée en divers flash-backs, et enfin la longue partie finale avec le bordel sur Terre causé par les troupes de Zod. Inutile de dire que toute la partie sur la jeunesse de Superman est loin d’être la plus intéressante. Rien de bien méchant, mais ces flash-backs incessants organisés un peu n’importe comment et doublés de bons sentiments ou de morale rendent le début du film un peu laborieux, mais en même temps il s’agissait d’un passage obligé pour une histoire « à genèse » donc cette partie se doit d’être là, et recèle de quelques trucs légèrement prenants (le sauvetage d’une plate-forme pétrolière par un Kent en marin par exemple). Mais l’intro spectaculaire sur Krypton promettait du lourd et Man Of Steel va arracher les rétines dans sa troisième partie foisonnante. De l’action musclée est alors au programme, entre combats épiques avec surhommes qui se foutent des coups et se projettent à 300 mètres au loin, et destruction massive avec des vaisseaux spatiaux colossaux. Ne visionnant pas toutes les bandes-annonces et teasers en détail, je ne m’attendais pas franchement à ce que le film prenne cette tournure explosive et j’en ai pris plein la gueule, avec des scènes dignes du meilleur des Transformers et des Avengers, le tout dans un emballage SF très réussi. Ça me fait mal de le dire, mais Zack Snyder a fait de l’excellent boulot, même si on lorgne plus du côté de Michael Bay mais avec beaucoup de panache. Hormis 2-3 scènes typiques, il s’est limité sur ses effets typés contrastes lightroom et ses ralentis 16x pour faire quelque chose de plus terre-à-terre (c’est même étonnant de le voir filmer « normalement » dans la première partie du film !), certes encore un peu trop artificiel (avec des costumes et décors trop fouillés mais que je trouve splendides), mais ça envoie à fond et on est vite scotchés au fond du Fauteuil Noir. Envolées les exagérations de 300, Watchmen et Sucker Punch, Snyder quand on ne lui laisse pas tout faire de A à Z est capable de faire des choses grandioses, et réussit à faire de Man Of Steel un film d’action/SF totalement débridé qui dépote et assure le spectacle. On est bien loin de Clark Kent le journaliste qui enlève sa chemise et ses lunettes pour aller sauver des gens d’un carambolage, et Man Of Steel met une grosse baffe à ceux qui trouvaient Superman trop ringard, moi y compris.

On passera sur quelques trucs en trop (lorsque Kent est recherché par le monde pour être livré à Zod, il va se confesser à l’église, et on apprend plus tard qu’il a… 33 ans), pour se concentrer sur le visuel qui fait toute la force de Man Of Steel. Le scénario n’a pas non plus grand intérêt du coup, mais ce n’est pas trop grave et ça convient aisément pour tel blockbuster (en revanche j’ai l’impression d’avoir trouvé une incohérence : Jor-El n’était-il pas censé avoir pris le contrôle du vaisseau de Zod ?). Le film est en revanche porté par un casting sympathique. Henry Cavill et parfaitement taillé pour le rôle de Superman, nom qui n’est d’ailleurs cité qu’une seule fois dans le film. Si je ne supporte pas Russell Crowe en temps normal, il faut dire qu’il est ici totalement convaincant, alors que l’acteur ne semble pourtant pas fait pour un rôle dans un film pareil. Michael Shannon (le général Zod) est peut-être trop typé « Snyder » (c’est-à-dire qu’on l’aurait facilement imaginé dans 300), mais tient bien le rôle de méchant de service. Sa sbire Faora-Ul (Antje Traue) n’est pourtant pas loin de lui voler la vedette lors de la scène de bataille épique dans Smallville. Amy Adams n’est pas la plus mignonne des actrices sur le marché mais se débrouille très bien. Les autres personnages, outre le convaincant Kevin Costner en première partie de film, sont secondaires mais on appréciera les apparitions de Laurence Fishburne en boss du Daily Planet, et d’acteurs un peu oubliés ou plus habitués aux séries : Harry Lenix (Lock dans les Matrix), Christopher Meloni (New York Unité Spéciale), Michael Kelly (vu dans Person Of Interest), Tahmoh Penikett et Alessandro Juliani (respectivement Agathon et Gaeta dans feu-Battlestar Galactica) et même Ian Tracey que l’on peut actuellement voir dans la série Continuum, d’ailleurs accompagné des deux ex-BSG cités précédemment ! En l’espace de 10 minutes ce sont 3 acteurs de Continuum qui sont conviés à l’aventure Man Of Steel. C’est futile mais le détail est amusant et devrait surtout pousser tout le monde à se pencher sur cette série en passe de devenir purement exceptionnelle (surtout sa saison 2 en cours).


Et exceptionnel est un qualificatif qui pourrait s’appliquer à Man Of Steel d’ailleurs. Ouais ! Sur toute cette base (scénario clair et limpide, joli casting, réalisateur qui s’est fait modérer), ce reboot de la saga Superman a accouché d’un film transgenre explosif qui se présente comme un excellent blockbuster. L’inégalité apparente, imposée par le scénario, est très vite compensée par des scènes d’action à couper le souffle. C’est ce qui fait le sel de Man Of Steel et de ce côté, c’est une énorme réussite et une méga-baffe. Devant le manque de films qui n’hésitent pas à partir dans la destruction massive cette année (en attendant bien sûr Elysium et Thor : The Dark World qui me semble prometteur, et aussi Pacific Rim même si honnêtement je n’en attends plus rien), Man Of Steel tombe à point nommé et met une belle claque doublée d’un coup de modernité à la saga Superman qui avait sacrément vieilli. En attendant les films précités, Man Of Steel est mon film de l’année, titre bien mérité pour un film qui a été pour moi une énorme surprise, efficace, joli et génial. Ça fait mal et ça t’envoie valdinguer à 400m comme une gifle de Superman, et c’est ça qui est bon !
Note : 9/10

lundi 1 juillet 2013

Mission Impossible : Ghost Protocol

Entre Mission Impossible et moi, c’est une histoire bien peu passionnante. La série, je n’en ai jamais vu une minute et je m’en fous. Les films, je les ai regardés avec intérêt, mais sans rien attendre de plus qu’un divertissement d’action à chaque fois. Le premier est cool, notamment grâce à Jean Reno et Jon Voight. Je l’ai revu il y a quelques mois et il n’est pas bien marquant quand même (c’était aussi l’époque déroutante où Tom Cruise et Bruce Willis avaient le même doubleur français, donc revoir ça plus de 10 après est perturbant). Le II est cool aussi, mais ça fait tellement longtemps que je ne l’ai pas revu qu’il faudrait que je me le remate pour en être sûr (même si dans mes souvenirs, ce jeu constant de faux-semblants avec les masques est prenant). Le III par contre, beûrk. Un JJ Abrams en mode « Lost » qui nous sort un scénario faussement alambiqué avec des coups de traître qui sortent sans prévenir de son chapeau, bof. Même si Philip Seymour Hoffman est très bon en méchant, et que nous avions droit à la participation de Simon Pegg aka Benji Dunn. Dunn qui est depuis devenu agent de terrain, et dont le personnage va être une des attractions principales de ce 4ème volet, mais pas seulement. Explications…

Au ciné, j’avais trouvé ce Mission Impossible : Ghost Protocol tout à fait excellent, et à la revoyure il ne baisse pas en intérêt, mieux encore il se bonifie et se révèle comme un des meilleurs blockbusters « à agents secrets » de ces dernières années. Après un III trop bordélique, Ghost Protocol revient déjà à un scénario plus simplifié. En mission en Russie, l’équipe de MI se fait doubler par un terroriste qui en faisant exploser une partie du Kremlin, créé un début de tension entre les USA et la Russie, tout en faisant dissoudre l’organisme Mission Impossible qui est totalement discrédité. Ethan Hunt (Tom Cruise) et ses nouveaux partenaires de jeu vont devoir recoller les bouts en partant en chasse du terroriste « Cobalt », bien déterminé à faire tout son possible pour envoyer un missile nucléaire sur les US. La team MI doit donc intervenir sur les intermédiaires pour mettre les projets de Cobalt à mal, et va devoir passer par un gratte-ciel de Dubaï et une réception sélect en Inde. On passe donc encore par les 4 coins du monde, dans un film au rythme qui ne faiblit pas une seconde. Le film est d’ailleurs divisé en 4 parties bien distinctes (la sortie de Hunt d’une prison russe, l’infiltration du Kremlin, les négoces à Dubaï, le dénouement en Inde), le scénario est fluide et de ce côté la mission est accomplie. On peut donc se concentrer sur l’action au sein de ce film bien plus débridé que ses prédécesseurs.

« Donc tu veux que je saute dans le vide ? » « Mais j'te ratrappe ! »

Car ne bénéficiant plus de l’appui du ministère de la défense américain, les MI vont devoir se débrouiller avec les moyens du bord. Et avec le facétieux Benji et le compagnon de fortune, l’« apprenti » « analyste » Brandt, le film va prendre une tournure quasi-comique, avec des missions faites à l’arrache et rencontrant bien évidemment nombre d’accrocs. Et le héros Ethan Hunt va devoir à chaque fois sauver la mise. Après une équipe bien trop sous-exploitée dans MI-III malgré le potentiel (Maggie Q, Jonathan Rhys-Myers), MI-IV remet donc au goût du jour de savoureux rôles, ceux de Simon Pegg bien sûr (excellent en newbie à moitié paniqué) et surtout du prodigieux Jeremy Renner qui crève une fois de plus l’écran, avec un rôle assez complexe en plus. Complexe, le film ne l’est pas et on peut aisément se reposer les neurones. Les séquences de haute volée s’enchaînent et le film est blindé de bonnes trouvailles, du faux couloir en projection du Kremlin à la poursuite en pleine tempête de sable, en passant par l’escalade risquée de la plus haute tour de Dubaï et la mission au cœur d’un ordinateur géant. Pas de temps mort donc, de l’action à gogo et pas mal d’humour, le tout certes filmé sans rien d’exceptionnel mais bien suffisant pour un divertissement quatre étoiles. A ce niveau, il n’y a donc presque rien à redire sur Mission Impossible : Ghost Protocol qui est tout simplement un excellent blockbuster. Ni plus ni moins.

Bon, la simplicité du scénario rend le film parfaitement fluide, mais quand on compare aux coups de théâtre qui parsemaient les trois premiers volets on peut se dire qu’il y a un peu de paresse, même si cela ne se fait pas au détriment de l’action, loin de là. Du coup, Michael Nyqvist (Mikael Blomqvist dans la saga suédoise Millennium dont on va probablement reparler bientôt ici) est affublé d’un rôle quasi-muet de scientifique terroriste aux motivations apocalyptiques un brin obscures (voire grand-guignolesques). Un peu dommage, même s’il révèle un bon battant dans le final. Du reste, Paula Patton succède à Maggie Q sans grand panache, mais ce n’est pas très important. Son « ennemie » Léa Seydoux est ma foi agréable à regarder, mais ça ne va pas chercher plus loin non plus. Tom Cruise fait du Tom Cruise et c’est plutôt appréciable dans l’ensemble, mais c’est définitivement le duo Pegg-Renner qui fait une bonne partie de la force de MI-IV. D’ailleurs, wikipédia me souffle que ce dernier pourrait remplacer Cruise en tant que personnage principal de la saga, si le scientologue venait à ne pas rempiler, et là je dirai oui. Mais au minimum revoir Pegg et Renner dans un prochain volet serait déjà très appréciable (c’est un gros pari, à part Tom Cruise et Ving Rhames (et Simon Pegg, donc) aucun acteur n’a tenu plus d’un épisode…), car le duo de roux est ici tout simplement parfait et est pour moi l’attraction principale de ce Mission Impossible : Ghost Protocol.

Dans l’ensemble, Mission Impossible : Ghost Protocol est assurément le meilleur volet de la saga cinématographique MI, enfin ce n’est que mon avis. Son aspect trop léger, voire même en marge des trois premiers volets, peut rebuter voire faire hurler mais force est de reconnaître que l’équilibre entre action et humour est ici parfait. Mon objectivité s’envole à cause de mon fanboyisme pour Simon Pegg et Jeremy Renner, mais les deux joyeux lurons portent une bonne partie du film, le reste étant assuré par un Tom Cruise en bonne forme. Un film à voir et à revoir avec grand plaisir pour un film d’action/espionnage enfin véritablement accessible et résolument divertissant. Tellement que Mozinor s’est amusé avec. Mission… accomplie !
Note : 8.5/10