Avec Die Hard, quand y’en a plus, y’en a encore. C’est le
moins qu’on puisse dire et le citron de la franchise est décidemment bien
pressé. Voilà donc le 5ème épisode, et alors qu’il y a quelques
années les franchises se limitaient à 3 épisodes, la règle c’est désormais de
pousser les sagas Ad Vitam. Die Hard, j’en suis pas un grand fan, mais je
regarde l’un ou l’autre épisode avec plaisir, surtout pour Bruce Willis dont John
McClane reste un des personnages les plus charismatiques. Je n’aime pas trop
Piège de Cristal, trop poussif. 58 minutes pour vivre dépote, mais ça fait
loooongtemps que je ne l’ai pas vu donc mon avis reste à reconfirmer. Une journée
en enfer reste mon préféré de la saga. Retour en enfer était quant à lui très
bien dans l’ensemble, avec une histoire un peu plus originale et des méchants
qui ont la classe (Timothy Olyphant, Maggie Q). Voilà donc le 5ème
volet dénommé Belle journée pour mourir, dénomination d’une originalité digne
des James Bond de la période Brosnan. Mais peu importe après tout, un Die Hard
il faut que ça poutre… tout en étant étayé par quelques surprises…
La surprise de cet épisode sera la révélation d’un
nouveau personnage : Jack (Jai Courtney), le fils de McClane (Bruce
Willis). Ce dernier apprend que son fiston, qu’il n’a pas vu depuis des années
et avec qui il est en froid, et emprisonné en Russie et risque la perpèt’ pour
un meurtre dans une boîte de nuit. John se rend donc à Moscou pour assister au
procès, qui se déroulera en même temps que celui de Komorov (Sebastian Koch),
un farouche opposant à un puissant homme politique dénommé Chagarin. Mais une
attaque a lieu, et le tribunal est réduit en miettes. Jack s’enfuit alors avec
Komorov, interceptés très vite par John qui a encore décidé de fourrer son nez
là où il faut pas. Ce dernier découvre alors que son fils est en réalité un
agent de la CIA, en filature depuis 3 ans dans le but de faire évader Komorov,
pour qu’il remette aux Etats-Unis une « liste » compromettante pour
des politiques russes dont Chagarin. Et pour récupérer cette liste, les
américains vont devoir affronter mercenaires armés jusqu’aux dents et faire
face à diverses trahisons… John et Jack vont donc devoir trouver un terrain d’entente
et mener à bien la mission de Jack, quitte à aller se risquer à… Tchernobyl. Eh
ouais.
« C'est pas aujourd'hui qu'on va mourir ! »
Le scénario n’est donc pas aussi malin que les épisodes 3
et 4. Il est même parfois assez confus, surtout qu’on est plongé dans les
conflits politiques russes dès l’entame du film. L’histoire réserve tout de
même quelques bons rebondissements, mais il est inutile de préciser que nous n’avons
pas ici le meilleur scénario de Die Hard. Bon après tout, pour du Die Hard, il
faut de l’action, des grosses bagnoles et des explosions. Pour ça, on est servi
dans la première partie du film avec une longue course-poursuite qui dépote
bien et qui envoie à la casse une bonne pelletée de véhicules, petits ou très
gros. Mais ensuite, le film se lisse et il n’y a plus grand-chose à se mettre
sous la dent, si ce n’est des fusillades en hélico et, encore et toujours, des
explosions. Bref, c’est du Die Hard mais on avait été habitué à plus
spectaculaire que ça (et à plus WTF). Au rang des autres clichés Die Hard, on
notera encore une fois la faculté des personnages à prendre plein de coups,
tomber de 10 mètres, et même affronter une atmosphère radioactive, et être
encore debout. Même s’il faut bien avouer que Bruce Willis prend moins cher que
dans les volets 2 et 4 (où à un moment, ça ne devenait tout simplement plus
crédible). Tout ce petit univers est à mon goût légèrement desservi par la
réalisation de John Moore, plutôt plate et qui pique les yeux à quelques
égards, en plus de nous servir des ralentis parfaitement inutiles (à la Max
Payne qu’il a lui-même réalisé…).
Dans le fond et la forme, Die Hard 5 a donc peu d’arguments
dans sa besace. Reste alors les personnages pour se raccrocher à quelque chose
de concret. McClane (père) fait toujours du McClane, avec ses répliques qui
fusent et son côté « tombé au mauvais endroit au mauvais moment » qui
fait toujours mouche. McClane était en vacances et on l’a encore fait chier,
donc McClane règle les problèmes à sa manière. McClane reste donc le meilleur
personnage incarné par Bruce Willis et continue à faire plaisir à voir. Voilà
donc qu’il va être affublé de son fils Jack. Un fils rebelle, agent de la CIA
appliqué mais inexpérimenté, qui va finir par devoir employer les méthodes de
son père pour accomplir sa mission. Comme on pouvait s’y attendre, la relation
père-fils est conflictuelle mais finit par se tasser, mais miser sur ce duo
infernal est une très bonne idée, surtout que Jai Courtney campe un personnage
cool et suffisamment charismatique. L’intérêt de Die Hard 5 repose donc
entièrement sur les deux McClane, et en vérité il n’y a qu’eux. Les « méchants »
sont loin, très loin d’être aussi en vue que Alan Rickman, Jeremy Irons et
Timothy Olyphant, à vrai dire il n’y a même pas de « grand méchant »
pour une fois. On ne voit même pas grand-chose de la nénette de service (Yulia
Snigir) si ce n’est un plan furtif sur son soutif et ses bas nylon, on est bien
loin du décolleté affriolant de Maggie Q. Et Cole Hauser a un rôle très, très
court. Tout l’intérêt du film repose donc le duo McClane, qui est tout de même
en relative réussite et sauve le film.
Donc au bout il faut bien avouer que Belle journée pour
mourir n’est indubitablement pas le meilleur opus de la saga Die Hard. Le pire,
peut-être, parce que c’est de l’ordre du subjectif (comme je l’ai dit, je n’aime
pas du tout le 1 et je reste sur un status quo pour le 2). Le minimum d’action,
bien que concentré au début, est atteint mais on pouvait s’attendre à
légèrement plus palpitant. Le scénario ne vaut pas tripette, même si la prise
de risque avec Tchernobyl est à mon sens à saluer (on est bien loin de son
exploitation grotesque dans Transformers 3). Et enfin, pas de galerie de
personnages mais un duo McClane Senior/McClane Junior qui fonctionne très bien,
avec Jai Courtney en révélation du film. Je suis légendairement très tolérant,
donc ma note ne sera pas sévère même si ce Die Hard 5 comporte des défauts
manifestes. On a vu mieux en film d’action mais pire aussi, et Die Hard 5 se
laisse regarder même s’il mérite plus de passer à terme sur une chaîne de la
TNT le lundi soir qu’autre chose. Correct mais aurait pu mieux faire, quoi. Et
aurait pu être pire, d’ailleurs la franchise va continuer avec un sixième opus
déjà programmé, donc tout reste possible. Le citron est déjà bien pressé, et au
prochain coup il risquera d’être sec…
Note : 6/10
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